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Rise Blood Hunter (2007)

Voilà une petite merveille que j’ai vue tout récemment mais qui date un brin, qu’importe, car elle m’a beaucoup plu.
Le mythe du vampire y est revisité de manière originale, sans verser sempiternellement dans les clichés maintes fois vus.
Il s’agit en quelque sorte d’un thriller vampirique axé cannibalisme fort bien mené et joué notamment par la remarquable & très sexy Lucy Liu. James D’Arcy y incarne un cruel adversaire à l’aura aussi dangereuse que séduisante. J’ai découvert aussi dans “Rise” la présence de l’attirante Carla Gugino, l’alter-ego vampire de James D’Arcy dans leur quête de “sexe et de meurtres”.

Ici, pas de phobie des crucifix, ni de jets d’eau bénite, encore moins d’ail repoussoir, de pieux, ni non plus de transformation en chauve-souris, en brume ou en loup. Pas de présence de crocs, non plus (oui, je sais, c’est sexy le s crocs et certains déploreront ce manque, voire hurleront à l’hérésie en disant que sans crocs, ce ne sont pas de “vrais” saigneurs nocturnes.) Il n’empêche que la magie opère tout de même et ces vampires-là ont d’autres ressources.

Le réalisateur a gardé cependant quelques caractéristiques familières inhérentes aux vampires, telles l’absence de reflet dans les miroirs, les déploiements de force surnaturelle, la nécessité de rester terrer la nuit (mais ici sans obligation de s’enterrer ni de se nicher au creux d’un cercueil). L’effet magnétique et séducteur est également conservé dans “Rise Blood Hunter”.

Le vampire y parait en tout cas presque humain et les mutations ne sont pas spasmodiquement douloureuses comme on peut le voir parfois au coeur du cinéma dédié à la thématique, ordinairement. De plus, ces transformations de mortel en vampire semblent s’y réaliser avec plus de parcimonie, réclamant ainsi, dixit la belle Eve, une certaine technique.

L’attrait pour Eros et Thanatos demeure immortel dans ce thriller intéressant, à mon sens.

Nous sommes la nuit (2010)

J’avais quelques appréhensions et je l’ai enfin visionné !
Eh bien je dois dire que j’ai bien aimé cette version vampirique à la sauce “Osez le féminisme !”
C’est cruel, ça pétille de sentiments inassouvis, de destins tourmentés genre “pas si cool d’être un vampire”…
Dans “Nous sommes la nuit”, le “vilain” soleil détruit toujours le vampire à l’exception de son coucher – même ; romantique, l’astuce !
Et j’ai adoré aussi la morsure fatale uniquement montrée dans une glace. La transformation ici est toujours aussi violente, spasmodique et j’en passe et des douleurs !
Dans cette version dentue, les vampires sont aussi en voie de disparition mais n’ont pas de WWF pour leur venir en aide, arf ! Ou plutôt de World DeadLife Fund !
Certains parlent de ce film comme une sorte de remake mordant de “Sex and the city” à la Germanique (ce qui m’a fait marrer, certes et c’est pas faux mais ce n’est pas cet aspect qui m’a le plus intéressée dans ce film bien plaisant & très pêchu). Et puis, un bon point : la musique.
Ouais, ils ont du pur son techno qui pète, ces allemands, mais bien sûr il faut aimer la techno, les nanas qui “en ont” mais qui gardent un côté girly, qui friment en lamborghini ! Autre bon point à mon sens, le film met bien l’accent sur la détresse viscérale d’être (ou de se muer) en vampire, malgré tous les avantages que cela comporte aussi.
Et je n’oublie pas la belle gueule masculine touchante de “Nous sommes la nuit” en la personne de Max Riemelt qui incarne l’inspecteur amoureux Tom Serner.
Ok, son histoire d’amour avec la jeune et mignonnette délinquante Lena Bach, vilain petit canard mué en cygne noir (jouée par Karoline Herfurth) peut manquer de crédibilité aux yeux de certain-e-s voire leur sembler mièvre comme je l’ai lu dans une critique. Le flic et la vampire, le flic qui finira (on peut l’imaginer vu la tournure des faits) par goûter à la morsure fatale et ils s’aimeront éternellement mais préféreront sans doute à raison éviter d’engendrer des enfants qui vivront le même calvaire… Oui, parce qu’être un vampire, je le répète, ça fait bobo, même quand le coeur a stoppé sa course ! Et puis, on le voit ici, même les vampires se suicident… Belle journée pour mourir, par un beau coucher de soleil…^^

Un joli casting mais j’ai eu un faible pour Charlotte, ex actrice ratée de films muets restée bloquée aux années folles, ce qui lui donne un charme irrésistible, son joli nez toujours ou presque plongé dans un bouquin et pour laquelle la voie vampire a amplifié sa profonde dépression. Sacrée Charlotte qui écrase parfois ses clopes d’une façon singulière (l’effet est imparable surtout pour clouer le bec à un mortel !)
Et puis il y a aussi, évidemment, la cougar saphique, leader implacable, Louise, (Nina Hoss) distille son charme aussi, bien entendu, tout comme la techno girl excitée, hystérique voire sous acides, Nora (Anna Fischer).

 

Lamia, reine des vampires de Marie-Danielle Merca (chronique)

“La beauté est un jardin sauvage…”
Anne Rice (Entretien avec un vampire)

Pour sa première publication, cette toute jeune auteure de littérature de genre fantastique nous a livré une novella destinée au jeune public féru de bit lit.
Dans un style épuré, Marie-Danielle Merca nous dévoile ainsi la destinée tumultueuse d’une jeune vampire, guerrière et reine.

L’originalité manifeste de ce court roman réside dans la traversée historique et mythologique de l’héroïne. Ainsi, on retrouve au cœur de “Lamia, reine des vampires” de familières figures inhérentes au mythe vampirique ayant pour toile de fond la mythologie grecque. “Lamia, reine des vampires” se révèle telle une épopée s’envolant à toute vitesse, pour scintiller au coeur de la littérature jeunesse éprise de mythologies et passionnée d’amours romantiques.

L’héroïne, belle et insoumise, évoque la plupart des adolescentes qui sauront, sans doute, s’identifier à merveille à elle.
De plus, l’auteure donne ici la part belle à une héroïne de couleur qu’on pourrait fort imaginer incarner son double, ce qui fait plaisir à lire ; les héros vampiriques de couleur et métissés se faisant encore bien rares au cœur du panthéon des créatures dentues.

“Moi, Hadès, Maître du Royaume sous-terrain, je peux t’aider à assouvir ta vengeance…”
Marie-Danielle Merca, extrait de “Lamia, Reine des vampires”

Certes, Lamia, la fière reine du continent Africain tant jalousée par les déesses de l’Olympe, finira par perdre sa sombre et jolie couleur originelle, tout comme sa vie de mortelle, en renaissant à sa non-mort. Comme si, inconsciemment sans doute, l’auteure répondait là aux attentes d’une certaine société trop encline, hélas, à la discrimination envers les personnes de couleur.
Dixit la remarque d’une servante de la reine Lamia considérant la mutation vampirique de cette dernière et s’étonnant ainsi de sa pâleur amplifiée…
Bien entendu, certains lecteurs pourront surtout regretter le rythme fulgurant de cette novella vampirique qui se déroule tel un rêve fugace. Un récit empreint d’une belle dose imaginative et pleine de finesse relative à l’écriture.

La novella “Lamia, reine des vampires” est à commander via le site de Thebookedition : http://bit.ly/avSBw0
A noter : l’illustration de “Lamia, reine des vampires” est de Yohan Merca, le frère de Marie-Danielle Merca, dont je salue aussi le grand talent, ce jeune dessinateur maîtrisant son art à la perfection.

TrueBlood, coming-out vampirique

true_blood_01TRUEBLOOD

Coming Out Vampirique

“Real Blood is for suckers”
[slogan inscrit sur les bouteilles de TruBlood]


Dans l’univers des vampires addicts, il est un fait aujourd’hui indéniable : le truculent Trueblood d’Alan Ball s’impose en la matière comme une série d’une originalité évidente et une référence incontournable. Le mythe de nos amis dentus se voit ici énergiquement et astucieusement renouvelé, apportant ainsi du sang nouveau pour le pur

bonheur de ses nombreux adeptes soucieux de ne pas voir s’essouffler leurs potes à crocs.

Avec Trueblood, on est effectivement loin de “Buffy contre les vampires”, série télévisuelle culte pour ados des 90′ certes divertissante, dans laquelle les humains mortels mènent un combat anti-vampirique incessant.

Dans TrueBlood, bien plus trash en raison notamment d’effets gores réalistes, bontemps_panneauet à Bon Temps, petite ville au demeurant paisible situé en Louisiane, les vampires peuvent, s’ils le souhaitent, s’intégrer à la population humaine sans que cette dernière ne lui serve automatiquement de garde-manger. Grâce à l’innovation ô combien novatrice du Trublood japonais, ce fameux sang synthétique se déclinant dans tous les groupes sanguins mortels, nos amis vampires prennent l’apéro au beau milieu des habitants de Bon Temps. Ce qui est d’autant plus instructif au cœur de cette micro société américaine où tous les bas instincts sont sociologiquement représentés, c’est qu’il existe encore un apartheid… des vampires cette fois-ci. Le coming-out de nos amis dentus n’est donc pas une affaire de tout repos car l’intolérance, voire la bêtise, fait autant rage chez les humains que chez les incorruptibles immortels qui se refusent encore à “non vivre” parmi ces mortels qui les sookie_merlottesrejettent. Bill, singulièrement le brave vampire de Sookie, la jeune serveuse télépathe du Merlotte’s, en fera les frais. Et ce n’est pas pour rien non plus qu’une ligue de protection des vampires a été créée dans Trueblood pour défendre leurs droits en politique.

Cette série géniale chahute bien entendu le puritanisme excessif d’une Amérique qui vacille, lors de l’arrivée à Bon Temps de créatures telles la charismatique Maryann, une Ménade fort jouisseuse, à la solde du Dieu Dionysos. La part obscure des habitants de la petite bourgade de Louisianne se verra ainsi exacerbée ; fait traité encore une fois avec un humour incisif on ne peut plus irrésistible. Ainsi, les vils secrets familiaux seront déterrés des esprits violés, tout comme les fantasmes les plus enfouis mis en lumière par la magie noire de Maryann, impitoyable démone qui se repaît allègrement de cette part d’ombre humaine exhumée. Mais peut-on l’en blâmer, finalement ? Sans aller jusqu’à la faire rembourser par la sécu (qui n’existe même pas aux USA comme chacun sait !), la démone rend peut-être service niveau révélateur de vérité instantanée. Enfin, ceci est surtout valable pour ceux qui ne sont pas envoûtés, car il faut dire que les pauvres victimes de ces charmes maléfiques se réveilleront surtout avec l’impression d’avoir vécu une bonne grosse cuite.

La déferlante à Bon Temps du pouvoir de Maryann entraîne ainsi dans la maryanneliesse hypnotique presque générale des rituels orgiaques, de la magie vaudou et autres “joyeusetés” telles que le meurtre, la mutilation, la goinfrerie et j’en passe et des meilleures. Malgré la situation plutôt dramatique, le spectateur (sadique un poil, sans doute ? Osez dire le contraire, cher lecteur !) s’en donne à cœur joie car le tout est mené tambour battant avec un humour décidément plus que désopilant. Les dialogues et les réparties sont frappants et les personnages, même ceux dits secondaires, très attrayants. Et puis, bien sûr, l’aura manichéenne ne manque pas d’agir puisque, outre les diverses créatures mythologiques évoluant dans Trueblood, deux communautés vampiriques s’affrontent éternellement. Il y a ceux qui, à l’instar de Bill, veulent s’intégrer aux humains, et les tueurs instinctifs qui considèrent les mortels comme des casse-croûte. On pourrait presque imaginer une Vampire-Pride pour les premiers tandis que les seconds se regrouperaient en ghettos guerriers, méprisant par là même ceux qui s’adaptent, voire, qui osent aimer les mortels.

Il est aussi cependant très intéressant de noter l’ode multiraciale imprégnant la série qui démontre encore une fois que la discrimination existe toujours, quelles que soient les créatures présentes sur cette bonne vieille planète Terre.

Le microcosme de Bon Temps révèle aussi un dealer d’un nouveau genre sous le joug même d’une figure importante de la clique vampirique, le chérif Eric. Le dealer mortel du “V”, le jus de vampire, est incarné brillamment par un gay noir des plus irrésistibles et touchants, Lafayette, cuisinier du Merlotte’s. Chapeau bas également pour l’idée du donneur vampire volontaire attitré qui se fait pomper le “V” en échange d’un peu de compagnie.

Les vampires seraient-ils donc des humains comme les autres ? A Bon Temps, on peut s’en approcher en tout cas.

Au sein de TrueBlood, on note évidemment que l’Amérique profonde en prend pour son grade, écorchée par le réalisateur.

Il y a aussi un personnage vampire très troublant parmi le clan évoluant dans la série, il s’agit de Godric. Respecté et très puissant dans sa communauté, il fait pratiquement figure d’une sorte de Dalaï Lama vampire vénéré comme le messie, encore bien plus vieux que Jésus-Christ himself, c’est dire !

sookiebilltrue_bloodTrueBlood, c’est aussi bien entendu une ardente histoire d’amour entre la jolie Sookie et le ténébreux Bill qui, à l’instar d’une Buffy et d’un Angel, se battront pour gérer au mieux leurs “différences” face à un monde hostile et toujours discriminant.

En plus de l’idée de génie relative à l’invention du sang synthétique Trublood qui a multiplié ainsi dans le pays les bars, pubs et autres hôtels dédiés au confort de la clientèle vampirique, j’ai adoré, entre autres, le joli coup du cercueil “Samsonite” de voyage à l’effigie de la compagnie vampire “Anubis Air”. Notons aussi le palace éclairé à la lumière artificielle dont sont privés nos amis vampires, un bijou créé tout spécialement pour  la pétillante et joueuse, mais non moins puissante, reine pin-up des vampires, Sophie-Anne, interprétée par Evan_Rachel_Wood_True_Blood1Evan Rachel Wood, la nouvelle muse de Marilyn Manson, pour le clin d’œil potin.

Parmi les personnages principaux, j’ai eu une tendresse particulière pour Sam Merlotte’s, joué par le séduisant Sam Trammell. Ce métamorphe canin muté dans le secret de sa vraie nature et amoureux fou ultra protecteur de Sookie est véritablement attachant. La jolie blonde télépathe peut sembler mièvre au départ mais on découvre son fort tempérament au gré des saisons. La délicieuse et torturée Tara, son amie d’enfance black, retient inévitablement l’attention également, se battant pour son amour, face à une mère pieuse à l’excès qui n’a pas non plus été super gâtée par la vie. Son sémillant cousin, Lafayette, apporte l’excentricité fraîche de la culture gay au milieu des nombreux bourrins de Bon Temps dont on ne peut manquer les pitreries si ce n’est, la stupidité. Jason Stackhouse, frère de Sookie a lui aussi son utilité dans ce casting Truebloodien, malgré l’aspect premier d’un jeune loup narcissique au demeurant pas des plus futés, noceur à outrance, mais néanmoins empli d’une grande sensibilité et doté de l’étoffe d’un héros insoupçonnable à première vue. Andy Bellefleur, le flic alcoolique suiveur, bien amoché niveau destin lui aussi, somme toute gentil et secourable, s’avère au final plus ouvert d’esprit que bien des habitants de Bon Temps. Eric Northman, le vampire jaloux de Bill et tenancier du magnifique repaire d’immortels le “Fangtasia” est impayable dans son genre. Il est le “Spike” ( vu dans Buffy contre les vampires) d’une Sookie qui aura de plus en plus de mal à résister à son magnétisme intrusif. Bill, l’amoureux vampire de notre héroïne télépathe peut lui aussi paraître mièvre à beaucoup et “vieille Amérique” tant il semble être figé à l’époque de sa création. Cependant, il parvient à nous toucher ce vampire très galant, en dépit de son brushing suranné d’un Ken de Barbie. Entre lui et Sookie, sa douce, qui se révèlera le plus fort ? On est en droit de se le demander tant ils sont, l’un et l’autre, amenés à être vulnérables face à leurs destins pas si divergents que ça.

J’ai aussi retenu la vampire ado rigolote créée par Bill, malgré lui, Jessica. Quel sacré numéro, insupportable mais très attachante elle aussi ! On découvre ici la vie en famille recomposée vampire/humain, traitée avec humour et elle n’a rien à envier à celles des mortels finalement !

Alors au fond, Trueblood est-il un plaidoyer pour la diversité, un hymne à toutes les créatures d’ici et d’ailleurs ? On s’aperçoit, en tout cas, qu’il y a toujours un satané boulot à accomplir pour vivre en paix et en bonne intelligence, qu’on soit humain, vampire, métamorphe, loup-garou, ménade… Il en sera sans doute ainsi tant qu’il y aura des créatures sur Terre qui se feront la guerre pour… quoi, au fait ?

By Sekhiris
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La reine des damnés

reine_damnes_1 Cette adaptation cinématographique prend la suite du brillantissime “Entretien avec un vampire” réalisé alors par Neil Jordan. Un deuxième volet dès lors très attendu au 7ème art par toutes les âmes mortelles fascinées par les aventures et les mésaventures des saigneurs nocturnes peuplant l’univers fertile de leur chère instigatrice, la talentueuse Anne Rice.

Pour l’accomplissement de cette œuvre en salles obscures, c’est le réalisateur Australien Michael Rymer qui tient les commandes.

A souligner un événement marquant pour la fin du tournage : la disparition d’Aaliyah incarnant la sublime reine Akasha ; bien triste symbole prémonitoire tombant tel un linceul sur l’équipe du film honorant la mémoire de la jeune comédienne.reine_damnes_1b

Quant à l’œuvre en elle-même, on peut admirer l’esthétisme soigné et grandiloquent des décors, fidèle à l’univers transmis par l’imaginaire fantasque d’Anne Rice. Toute une panoplie de costumes somptueux à tomber drape les sexy protagonistes qui semblent parfaitement à l’aise dans leur peau d’immortels. Il émane de l’atmosphère de « la Reine des damnés » un érotisme du tonnerre très communicatif et typique au mythe vampirique.

reine_damnes_2Le tout agrémenté d’une bande son explosive, écrite d’un côté par Jonathan H. Davis du groupe Korn,  et de l’autre par une figure célèbre de la scène gothique underground, le révérend Marilyn Manson. Les fans n’ont pas dû s’y tromper car ce dernier a généreusement prêté sa voix d’outre tombe à ce cher Lestat, interprété cette fois par l’acteur irlandais Stuart Townsend.

A ce sujet, l’on peut se sentir en proie à un vent nostalgique si l’on en vient à comparer le Lestat incarné dans “Entretien avec un Vampire” par Tom Cruise. Non pas que l’interprétation du jeune Stuart Townsend ne soit pas à la hauteur du rôle, ô que non !

Mais ce revirement scénaristique semble sans doute déplacé si l’on considère les aspirations des fans de la chronique. C’est peut-être l’ultime déception notée suite à ce deuxième volet adapté au cinéma. Oui, on peut certes se prendre à déplorer un instant la présence du brillant Lestat-Cruise, dont le charisme irremplaçable a marqué au fer rouge les esprits depuis sa prestation dans « Entretien avec un vampire ».

En revanche, on essaie de ne pas trop songer à ce regret tenaillant durant le visionnage de la Reine des damnés. On se prend de bonne foi au jeu de la relève et Stuart Townsend y contribue habilement, par sa plastique et son charme très Jim Morrisonien, le défunt leader des Doors. Habité certainement par la responsabilité suscitée par un tel rôle, l’acteur offre ici un jeu des plus sensuels, s’appropriant  gracieusement son Lestat d’une manière magnétique relativement convaincante à l’écran. Ce qui aboutit à un résultat honnêtement très Rock’n Roll ! On retrouve dans son personnage toute la séduction, l’arrogance teintée d’innocence du Lestat originel, ainsi que sa prédation presque pardonnable. Finalement, on découvre avec plaisir que sa vampire-attitude n’a rien à envier à ce dernier.

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La présence juvénile de la jolie et attachante Marguerite Moreau dépose sa griffe avec brio en rivalisant avec la présom-ptueuse, mais prestigieuse reine des damnés. Il apparaît troublant de voir cette angélique dulcinée se perdre avec délice dans les tourbillons cruels et magnifiques de l’amour immortel.

L’acteur français Vincent Perez tire lui aussi son épingle du jeu au cœur de cette production en incarnant de manière surprenante et efficace, le dandy mentor déchu de Lestat.reine_damnes_6

A la lumière de ma sombre mémoire, j’ai noté quelques scènes d’anthologie vampirique telle la bataille scénique pleine d’humour, moment d’action théâtrale à souhait ponctué d’euphorie naïve du public mortel, devant un Lestat “Rock Star” déchaîné. A noter aussi toute une kyrielle d’effets spéciaux très réussis, sans oublier quelques scènes d’un érotisme sauvage savamment orchestrées.

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Toutefois, j’ai relevé quelques lenteurs pouvant tendre le spectateur vers une certaine perplexité malgré son envie presque hypnotique d’aller jusqu’au bout du film. Celui-ci demeure néanmoins des plus divertissants si l’on oublie les évocations nostalgiques en hommage à un Lestat-Cruise qui a abandonné le navire Rice pour on ne sait quelle nébuleuse raison.

Malgré un dénouement qui peut laisser le spectateur dans un état de flottement un brin prévisible du genre : “ils furent heureux et eurent beaucoup de petits vampires”, ce second volet cinématographique de la Chronique des vampires s’avère des plus distrayants aux yeux des “accrocs” à la filmographie rendant honneur au mythe.

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Au final, la Reine des Damnés produit l’effet d’un long clip promotionnel envoûtant qui donnerait grave envie d’assister à un concert Lestatien ! Une sorte de billet doux et endiablé pour l’enfer. En tout cas, si une maxime s’attribuait à ce film, elle s’intitulerait peut-être malicieusement : dur dur d’être un vampire sous les feux de la rampe ! ^__^

Anomie Vampirique, Anémie Sociale

Pour une sociologie du vampire au cinéma

Sociologiquement vampirique…

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Nathalie Bilger est Docteur en Sociologie, membre du Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie de l’Université de Franche-Comté. Forte de son expérience, elle détient également une licence de psychologie et a rédigé plusieurs articles illustrant le cinéma de genre fantastique. Le thème de sa prochaine étude se rapportera à la musique « rock » qui passionne également notre captivante « Vampiro-Sociologue » qui y fera état de « la maîtrise de la violence collective trouvant sa source dans la relation public/artiste ».

anemie-vampirique--AxellineEn attendant son projet « socio-rock » qu’il nous tarde déjà de parcourir, c’est pour l’heure au cœur de son premier ouvrage édifiant « Anomie Vampirique, Anémie Sociale – Pour une sociologie du vampire au cinéma » que l’auteure nous expose sa vision du phénomène vampirique. Un célèbre et fascinant mythe abondamment exploité par de nombreuses œuvres littéraires.

Au fil de ses pages, Nathalie Bilger a donc souhaité s’intéresser à l’apparition du mythe vampirique au sein du 7ème Art par le biais de références cinématographiques consciencieusement sélectionnées pour étayer son propos.
Cette étude novatrice et approfondie atteste avec une acuité exemplaire de l’impact qu’ont notamment les images violentes et sanglantes sur notre société en proie à ses dérives diverses.

L’essai « Anomie vampirique, Anémie sociale… » est servi par une impressionnante documentation mettant ainsi en exergue les conséquences de l’image sur l’être humain imparfait en quête de rêves souvent tiraillé entre réalité et virtuel, instincts primaires et spiritualité. Le tout mené avec un sens aigu de l’observation de l’humanité en évolution/involution.

L’auteure dissèque ainsi avec minutie les messages subliminaux déversés habilement par l’art visuel avançant l’hypothèse réellement plausible d’une anarchie prônée désormais comme « l’ultime norme » à suivre. On comprend dès lors que « l’anomie sociale » pratiquement banalisée s’installe dans notre monde contemporain, déployant ses tentacules individualistes reines au cœur même de la société.

Par cet ouvrage instructif ô combien, Nathalie Bilger apporte un éclairage générant de nombreuses interrogations permettant de mieux saisir les maux d’une société abreuvée de violences dont le pouvoir s’accroît fatalement.

« La violence associée à une surenchère d’images de sang, une sexualité débridée, une perte de repères religieux, voilà ce que nous apprend une étude sociologique partir de l’évolution des films de vampires tout au long du XXe siècle : la société en perpétuel renouveau fait resurgir, grâce au cinéma en l’occurrence, un concept cher aux sociologues, celui d’anomie… » Nathalie Bilger

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Joseph Vargo & Christine Filipak

Joseph Vargo & Christine Filipak
… Unis pour la gloire et l’art macabre…Vargo_present

L’œuvre prolifique de l’artiste Joseph Vargo est effectivement, pour moi, l’une des plus magnifiques incarnations rendant le mieux hommage à nos frères vampires. Christine Filipak, sa muse d’outre-tombe, l’accompagne dans sa mission de sublimation des saigneurs nocturnes. Non sans talent, vous en jugerez par vous-même !

Ce cyber-antre vous happe littéralement dès que vous décidez d’y poser vos obscures ailes d’internaute déchu. A peine arrivé, vous ne savez pas où mordre tant le sombre royaume et néanmoins mercantile de nos maîtres des lieux semble fertile !

D’emblée, les amoureux d’arts divinatoires se laisseront guider par le somptueux tarot gothique inspiré de notre initiatique tarot de Marseille.

vargoartbook250Et bien entendu, le fameux “Born of the Night” vous tend ses peintures et illustrations ô combien captivantes, sans oublier le “Tales from the Dark Power”… Tandis que d’autres fous de vampires se plairont à tapisser leurs murs de posters et calendriers magnifiques à leur funeste effigie, d’autres opteront pour le corps à corps avec un tea-shirt aux embruns infernaux.

Tous n’hésiteront pas une seconde à se laisser emporter par une musique tout droit jaillie de “Dracula Land” (Nox Arcana).

En notant pour l’un d’entre eux (Blood of angels) l’empreinte immortelle de la célèbre reine de la nuit Michelle Belanger, s’il vous plaît ! Oui, le monde des “vampires bleus” du couple Vargo-Filipak reste envoûtant jusqu’au sang !vargoangels_150

Allez, mes amis des cryptes les plus profondes, il ne reste plus qu’à vous ruiner au coeur de l’empire Vargo après ce lèche-cyber-vitrine aguicheur, à la gloire des non morts que vous incarnez peut-être, nimbés dans les brumes de vos chimères… ^v^

… Et poursuivez votre sombre quête d’Art Workingen visitant cette autre cyber-adresse : http://www.monolithgraphics.com/

Une révolution dans votre jardin vampire !

arton329-142x142Le Goth Sportif – Vampire déco !

Une révolution dans votre jardin vampire !

Avis à toute la population vampire !^v^
Les Garden’s Goth sortent de l’ombre et montrent leurs petites canines blanches pour repousser les mauvais esprits mortels qui auraient la fâcheuse idée de venir hanter votre antre secret, gniark !

Voici une trouvaille rigolote à faire pâlir une Blanche-neige et ses 7 nains de jalousie, si si ! 😉

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Le Goth Sportif est un illustrateur-graphiste apparemment fort inspiré et doué outre le fait d’être sympathique et plein d’humour.
Il vous présente donc ses créatures non seulement prêtes à peupler vos jardins mais également votre crypte secrète, c’est selon !

D’ordinaire, je le confesse, je ne suis pas super fervente des nains aux grossiers atours qu’on trouve encore dans certains jardins de nos contrées françaises, j’avoue avoir craqué pour ces spécimens uniques !

Mais pour le coup et après un tour jubilatoire sur le site du “père des nains underground” me voilà séduite autant qu’amusée par cette version revisitée ! Encore mieux, je les trouve fort éloignés de l’aura ringarde de leurs confrères initiaux… 🙂
Alors, mes chers amis des brumes, que pensez-vous d’une future adoption d’un ou plusieurs Garden’s Goths, humm ?

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Je vous suggère bien entendu une petite errance sur la riche page Myspace de notre ami le Goth Sportif (même ça, ça en jette, pas vrai ? Moi, j’aime ! ;p)

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Lestat Addict

“Ce que le public te reproche, cultive-le, c’est toi !
+Jean Cocteau+


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A mon sens “Lestat le vampire” fait figure d’inoubliable perle au cœur de la jungle littéraire fantastique.

Comment, en effet, ne pas se laisser entraîner par la vie sulfureuse et tumultueuse de ce jeune immortel haut en couleurs… et en douleurs ?

On pourrait même se prendre à rêver à une hypothétique rencontre avec cette ombre tourmentée oscillant entre deux mondes, rien que pour panser les plaies de son cœur meurtri balançant entre le plan des mortels et celui des non morts prédateurs impénitents parfois bien malgré eux. Tous les vampiromanes épris de beauté, de voyages et de liberté ne peuvent que tomber sous le charme de ce Lestat anarchiste, assoiffé de renommée obsessionnelle, qui se lance à crocs éperdus dans l’exploration des sources vampiriques originelles. Un vampire galopin, libre penseur, attendrissant, farouchement opiniâtre, n’écoutant que ses propres lois, refusant ainsi de totalement mourir au monde et à ses êtres.

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Oui, on devient véritablement addict au périple acharné de cette créature orpheline emplie de volonté indomptable, toujours habitée par cette étincelle d’humanité instinctive. Cette petite flamme vivace n’attend qu’un signal de notre part pour s’affranchir à jamais de toute aliénation imposée, luttant contre toute forme d’oppression. Comme si au fond, cette lueur  nous soufflait “Soyez toujours vous-même, envers et contre tous ! Si vous vous sentez différents, montrez-le à la face de l’univers, hurlez-le sous les projecteurs, soyez-en fier car vous êtes beaux et forts d’être ce que vous êtes !”

Par conséquent, je pense que quelque part, tapi au creux de notre être, la “lueur d’un Lestat” sommeille. Oui, j’ai envie d’affirmer que ce cher Lestat représente l’arrogant porte-parole des causes marginalisées par la société. Il apparaît ici au paroxysme de sa gloire, traversant les siècles doté du panache d’un dieu intemporel et brillant !

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Anne Rice s’impose ici comme une maîtresse es vampire incontournable en livrant cette œuvre magistralement conçue.

Il a été, pour ma part, jubilatoire de suivre l’épopée de son héros qui émerge nettement du lot d’une pourtant séduisante galerie de personnages évoluant autour de lui. Avec ce livre, on voyage. Et Anne Rice nous procure vraiment l’étrange sensation “d’avoir connu” son Lestat. Etait-il un fantasme jaillissant de sa part d’ombre goulûment attirée par ce séduisant vampire ? Qu’importe, car Lestat semble exister, lui et toute sa clique, nous emportant dans sa tornade épique ! Anne Rice nous fait don de son âme avec une crédibilité troublante, pleine de vents décadents. Après une telle démonstration, essayez de vous convaincre que les vampires ne sont que des créatures purement surnaturelles…

« Je serai un symbole, un hors-la-loi, un monstre, un être qu’on adore et qu’on méprise. Je ne peux pas y renoncer. Et franchement je n’ai absolument pas peur ! » Lestat à Louis (Lestat le vampire).

Vampires Mania

entretien_vampireVampires Mania
Une autre vision du mythe…
” Je suis né de la puissance créatrice, née d’elle-même.
Elle m’a conçu dans son cœur,
Elle m’a créé avec sa puissance magique.
Je ne suis pas né d’un enfantement humain”.

Textes des sarcophages – chapitre 75.

Quel mythe que celui des vampires, ces créatures qui traversent les siècles sans connaître la dégénérescence inhérente à la vieillesse humaine ! Une légende vivace qui étend son voile au cœur de notre société en quête de vie éternelle. Pourquoi cette attirance pour des êtres qui ont bu aux ténèbres laissant par là-même échapper leur âme de la roue des renaissances menant au Nirvana bouddhiste selon la réincarnation ? Pour quelle raison cette fascination anime certains de nos esprits mortels ?

La vision que je propose ici n’est qu’une humble théorie subjective inspirée du fameux mythe. Elle ne représente en rien la Vérité manifestée, et ne répondra certainement pas aux interrogations qui se posent quant à ces créatures nocturnes faisant tant parler d’elles au travers de la littérature, de la musique et du 7e art.

Oui, indéniablement, les vampires attirent, titillent par leur ” présence ” esthète et subversive. Les fervents adeptes le savent et le reconnaîtront sans doute : les vampires ont le pouvoir de troubler les consciences car détenteurs d’un secret tant convoité par l’homme depuis la nuit des temps. Ce secret qui fascine autant que les créatures aux canines acérées, c’est la Source d’Eternité, bien sûr ! Celle qui permet de prolonger la vie terrestre pour déjouer l’ultime souffle, symbole de l’envol de l’âme humaine. Les vampires recèlent donc ce ” pouvoir ” qui mène à la résurrection des chairs et de l’esprit. Par conséquent on peut dire que ces créatures de la nuit éternelle, ennemies de l’astre de vie qui leur rend bien, le Soleil, transcendent en quelque sorte les lois cosmiques naturelles en prolongeant l’existence. Peut-être permettent-ils à l’être humain de se dépasser ou de libérer des pulsions enfouies et inavouables.

Ce mythe vampirique renvoie certainement à l’archétype de l’être ” supérieur “, ce qui peut également incarner pour l’humain soumis aux lois terrestres un idéal d’invincibilité.

vampireEt puis, force est d’avouer que, tout de même, le personnage du vampire fascine fréquemment de par l’aura séductrice qui émane de son être. Une aura charismatique inspirant le respect et la terreur qui semble magnétiser ceux qui l’approchent. On dirait que cette créature aux sombres desseins se conçoit comme une sorte d’individu doué de dons érotiques irrésistibles. D’emblée, on pense aux dandys terriblement séduisants qui évoluent dans la littérature fantastique liée au phénomène vampirique. L’œuvre d’Anne Rice en est un exemple célèbre.

entretien_vampire2Ce personnage si sulfureux et si destructeur, censé répandre la mort, véhicule aussi paradoxalement un autre aspect de la vie qu’il “offre” à une victime choisie parmi les mortels.

Pourquoi donc être attiré par un personnage aussi impitoyable ? Est-ce à cause d’un certain attrait pour le danger qui demeure pour l’âme humaine une manière justement de permettre le dépassement des limites dont j’ai parlé ci-haut ?

L’humain aime aussi se faire peur, flirter avec le danger et frôler à l’extrême quelquefois les ailes de la Grande Faucheuse. Il affectionne également parfois ce fameux pouvoir qui le placerait au-dessus de toute âme, au mépris de sa vie et de celle de ses proches.

L’être humain peut évidemment se trouver désillusionner par sa vie ou certains de ses aspects, ce qui le pousse vers des mythes tels que celui-ci, même si ce n’est que dans un but imaginaire.

Métaphoriquement bien sûr, gagner en dons incroyables et en énergie vitale (symbolisée par le sang de la morsure vampirique) paraît une perspective fascinante et attrayante, une alternative séduisante pour dépasser les autres êtres humains pour peu qu’on se sente parfois si ” inférieurs ” à eux…

Dans sa légende, le vampire propose d’accéder à ce pouvoir, étant lui-même investi par des dons surnaturels suscités par sa condition. La télépathie (transmission de pensée, don de percer à jour tout esprit), l’hypnose, la transformation en animal ou en brume, et la lévitation (pouvoir de se maintenir en l’air et de mouvoir des objets à distance, Télékinésie) font partie de la panoplie que l’humain peut envier à cette créature nocturne légendaire. Sachant que, pourtant, certaines facultés parapsychologiques sont susceptibles d’être explorées et développées par quiconque s’attache à ces connaissances d’ordre ésotérique.

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Il est probable aussi que le vampire donne la possibilité au mortel de se défendre contre les turpitudes rencontrées au cœur de sa vie terrestre, ce qui n’est pas vain comme capacité protectrice ! Oui, mais il serait bien trop facile de mordre ou d’impressionner par une œillade sanguinaire quiconque nous attaque, ne croyez-vous pas ? Cela irait à l’encontre de toute source évolutive des êtres et on imagine alors ce que deviendrait le monde, déjà rongé par le chaos.

Mais effectivement, qui n’a pas ici bas souhaité, un jour de grand tourment, se sentir plus combatif dans sa vie pour affronter plus aisément les épreuves ?

morsures

Néanmoins, en offrant le don de vie éternelle, le vampire vole l’âme de son élu le rendant damné à son tour. Ce qui, outre tous les attraits proposés par le “kit de vie éternelle”, peut émettre quelques réserves à devenir une créature des ténèbres ! Imaginez un instant qu’une telle aventure vous arrive sans crier gare. Etre condamné à l’errance, traverser les siècles avec toute l’horreur que cela comporte, contempler ainsi un monde terrestre soumis constamment au chaos, être témoin de toutes les guerres ou des crises sociales incessantes sont aussi des éléments non négligeables liés au pacte signé avec un vampire.

Personnellement, j’y réfléchirai à deux fois avant de m’engager sur une telle voie !

Hormis l’enchantement procuré par l’éternelle jeunesse, celui de bénéficier d’un pouvoir séducteur magnétique et d’avoir des dons puissants afin d’épater la galerie, le vampire n’incarne-t-il pas, au fond, un être terriblement écorché et malheureux à l’infini ?

Ce rebelle marginalisé, à l’aura romanesque sexy et fantasmée, qu’il vive en solitaire ou en horde, défiant ainsi toutes les lois naturelles de l’évolution, représente très certainement la liberté arrogante menée à son paroxysme face à un système devenu trop conformiste.

En imaginant qu’il soit possible de mourir à cette vie actuelle pour renaître transformé en vampire dans l’absolu, dénué de souffrances physiques, peut certes s’avérer une aubaine pour tout être mortel. Generation perdueUne aubaine empoisonnée car comme je l’ai évoqué plus haut, le “kit de l’immortalité” vampirique n’exclut aucunement ces inconvénients. Ce qui signifie que, finalement, la peau humaine n’est pas si inconfortable que cela, à bien y réfléchir !

Ce cher vampire revisite à l’évidence notre part d’ombre en soif de rêves fantastiques, cette obscure facette inhérente à chaque être humain qui a fort besoin d’exutoire à ses bouffées pulsionnelles innombrables !

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A ce titre, le mythe vampirique prend toute son utilité divertissante, à l’instar des films et de la littérature où l’on puise une certaine ” identification “.
Au regard des chimères habitant certainement en secret une bonne partie des mortels que nous incarnons, nous devons au mythe vampirique d’exister.
Alors, merci aux saigneurs de nos nuits…



Vis la vie, car, vraiment, tu ne meurs pas la mort.
Textes des Pyramides.

Sources
Citations : “La sagesse vivante de l’Egypte ancienne” – Christian Jacq
Autres : “L’occultisme” – Julien Tondriau