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Taga et MonsterBoy

Il y a des tas de personnages sympas dont on aime parler, qu’on aime promener sur un t-shirt ou sur un pantalon, voir même sur sa peau livide (oui, je prend rarement le soleil, alors ma peau est livide. Tout le monde n’a pas la chance de se faire payer des vacances à Cannes).

Bref, il existe des tas de petites créatures comme ça. On connaissait Emily Strange, ou encore Bela Valentin (bon, là c’est de la pub perso). Mais voilà arrivée (depuis quelques années tout de même, bravo la réactivité) TAGA la grande, TAGA la magnifique, TAGA la punko-crytpo-goth. Continue reading Taga et MonsterBoy

Vampire de Ropraz

La première oeuvre vampirique remarquable de cette année est sans doute le dernier roman en date de cet ancien prix Goncourt : Jacques Chessex.

vampire roprazRemarquable par la presse, la radio, la télé, pour commencer. Oui, forcément, un Goncourt, un roman racontant d’horrribles faits dans une pornographie de détails gore, des descriptions inflexibles, légistes, des sévices subis par des corps de presque fillettes que la mort faucha trop tôt-pas au goût de tout le monde. On se demande jusqu’à quel point Chessex n’aurait pas quelques fantasmes inavouables. Les medias se le demandent. Mais les media sont des cons.

Heureusement, ce petit roman (à peine plus d’une centaine de pages), mérite d’être remarqué par d’autres que ces rigolos. Nous, inconditionnels du mythe du vampire, par exemple.

C’est donc avec un sentiment partagé que je tendis la somme due à mon libraire pour acquérir ce livre dont, d’une part, on m’avait trop rabattue les oreilles pour que je n’ai pas envie de le bouder un peu, mais à propos duquel j’éprouvais une curiosité quant au traitement du mythe du vampire : parlait-on réellement dans ce roman de vampirisme, ou cela était-il une façon de dire “monstre” pour un être que la bonne morale juge inhumain ? Car ce livre s’annonce d’emblée comme n’appartenant pas au genre fantastique…

Jacques chessexEn 1903 à Ropraz, dans le Haut Jorat vaudois, la fille du juge de paix, la virginale Rosa, meurt à vingt ans d’une méningite. Dans l’hiver qui souffle, un promeneur trouve le couvercle du cercueil soulevé, le cadavre violé, la main gauche coupée net, le sexe mastiqué, le coeur disparu. Profanation. Horreur. Stupéfaction villageoise, crainte du diable, soupçons de vampirisme, ail et crucifix accrochés aux maisons pourtant protestantes… En avril de la même année, deux autres profanations atroces sont exécutées de manière semblable : à Carrouge, des gamins jouent à la balle avec la tête scalpée de Nadine ; à Ferlens, c’est la blanche Justine qu’on profane. Monte la rumeur, comme une houle : il faut un coupable pour des crimes qui rappellent à chacun la ‘crasse primitive’, les vices cachés ; les étreintes contre nature. Favez, un garçon de ferme un peu idiot aux yeux rougis, à l’épaule saillante, aux longues canines, qu’on a surpris à l’étable abusant des génisses, sera le coupable idéal. Il sera jugé et condamné, puis on perd sa trace après 1915. Lire l’Incipit sur le site de l’éditeur.

Loin de vous proposer une analyse de ce roman sous quelque angle que ce soit, je vous soumets simplement quelques points, quelques pistes :

Le “vampire” est de fait un nécrophile, comme vous pouvez vous en rendre compte dans le résumé. Bon, me dis-je à la premier page, je ne trouverai pas l’ombre d’un vampire. Je me trompais, car c’est de l’ombre surtout, que l’on trouve, des correspondances avec le mythe, du subtil plutôt que du patant.

Par de multiples aspects, le livre renoue, plus précisément avec l’époque Dracula : la parole est retirée au “vampire” (quelques décennies après l’avènement du vampire parlant, ça fait du bien de ne plus l’entendre tergiverser à la Louis de la Pointe du Lac, non ?), ce sont les autres qui parlent de lui, ce sont les autres qui cherchent et se cherchent en lui. Qui cherchent, parce qu’ils ne comprennent pas comment une “telle horreur” (Mais qu’est-ce qui est horrible finalement ? Les cadavres ne souffrent pas, aux dernières nouvelles… ce qui est horrible est le manque de respect et donc de peur, devant la mort. L’affront de la mort est une caractéristique du vampire, mais aussi sa mise au jour, son spectacle, le vampire fait voir ce qui doit être caché : le cadavre. Le vampire fantastique en étant lui-même un cadavre, le héros de ce livre en les sortant de leur tombe. est possible. Les psy passent d’ailleurs à côté, le faisant élargir une première fois : ils ne le croient pas coupable, ils ne comprennent pas à quel moment le vampire est né, où se situe la genèse. Comme pour Dracula, le mystère est jeté sur sa naissance en tant que monstre, que vampire. Pourtant, ils connaissent son histoire, les violences sexuelles subies dans son enfance, la misère, le manque d’éducation. C’est pourquoi en lui les habitants du village, au fond, se cherchent, cristallisent en lui leur culpabilité, la conscience qu’ils ont, de vivre dans un hameau consanguin, incestueux, malsain, primaire, obscur, violent, frustré. En lui ils veulent punir cela. On retrouve aussi un peu la population porteuse de superstitions de Dracula. D’autant plus qu’en réalité, jamais il n’est prouvé qu’il est coupable du viol des tombes. Mais ses yeux sont rouges, ses dents aiguës et c’est également ce qui participe à sa condamnation.

On note aussi une mystérieurse “dame blanche” qui vient rendre visite au monstre (au montré, au phénomène), plus vampire que le vampire, venue assouvir sur lui de pervers fantasmes.

Présence d’un asile psychiatrique où les médecins sont assez expérimentateurs, allusion à Dracula encore ?

Et la fin du livre, que je ne saurai interpréter, sinon qu’elle montre à quel point le “vampire de Ropraz” fut soumis au destin général plutôt qu’au sien propre. Il est un témoignage des autres plutôt que de lui-même. En cela peut-être la fin a-t-elle un sens. Et aventureusement, je me dis qu’ici encore il rejoint Dracula, ce titre qui peut être lu comme une épitaphe. Mais là, je ne peux en dire plus sans vous parler du dénouement.

Finalement, à la question de savoir si ce livre parle d’un vampire, je dois dire non, pas à mon sens. Mais est-ce que ce roman utilise et enrichit le mythe vampirique : mais oui ! Et comment ! C’est, j’espère qu’on s’en rendra compte, un futur incontournable de la littérature vampirique, une nouvelle façon d’énoncer le mythe, de le rendre pertinent pour évoquer notre monde rongé par la lumière crue de la science, assoiffé de sensationnel, éclairé par les media qui rendent les actes de violence une anecdote de comtoir nationale, et se sentant coupable. L’engouement médiatique à la curiosité au goût douteux pour ce livre prouve peut-être la justesse de cette mise à jour du mythe.

Rap tout – Les Inconnus

Didier Bourdon, Bernard Campan, Pascal Légitimus (les Inconnus) nous campent 3 vampires avides de pognon. De là à dire que l’état nous pompe, il n’y a qu’un pas, joyeusement franchi. Le clip pour ceux qui veulent se rappeler les images.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=at3Mnw1kjSg[/youtube]

Salut mec, ça va, tu vas bien
On se présente, mais non tu connais déjà
On est là pour te pomper
inconnus rap toutT’imposer sans répit et sans repos
Pour te sucer ton flouze
Ton oseille
Ton pognon
Ton pèze
Ton fric
Ton blé
Tes économies
Tes sous
Ton salaire
Tes bénefs
Tes bas de laine
Tout ce qui traîne
C’que tu as sué de ton front

On te le sucera jusqu’au fond
On est là partout
Même quand tu joues
Pauvre idiot, on est là partout
Le loto, c’est nous
Le bingo, c’est nous
Le tiercé, le quarté , le quinté
C’est encore nous
Le quinté plus, on te re-suce

Faut qu’tu craches, faut qu’tu payes
Faut qu’tu craches, faut qu’tu payes
Pas possible que t’en réchappes
Nous sommes les frères qui rapent tout

T’a pensé à payer ta
Taxe foncière
Taxe immobilière
Taxe professionnelle
Taxe sur le personnel
Taxe d’apprentissage
Taxe si t’es pas sage
Taxe sur tout ce qui bouge
Sur tes clopes et sur ton rouge
Sur tes cachets d’aspirine
Sur ta vodka, sur ton gin ah ! ah !
Majorations relevées
Vignettes et timbres fiscaux
Cartes grises et assurance auto
PV droit d’immatriculation
Crache, crache
Essence, péage, héritage, partage, ménage, concubinage
On est là à tous les étages

(refrain)

Je t’offre un pot !
Et oui un pot
Impôts fiscaux
Impôts locaux
Impôts directs
Et indirects
Impôts fonciers
Impôts rentiers
Impôts sur les grandes fortunes
Impôts même si t’as pas de tunes
Impôts sécheresse
Impôts richesse
Impôts nouveaux
Impôts rétros
Impôts recto
Impôts verso
Impôts sur le revenu
Impôts sur les revenants

(refrain)

Penses à nous, penses à nous
Tu sais ce que ça veut dire IFA
Impôts forfaitaire annuel
C’est moi qui l’ai inventé
Cotisation supplémentaire de 0,1%
Contribution sociale de solidarité
Attends, attends, c’est pas fini
Majorations, relevés
Charges sociales et plus value
Cotisation pré-retraite
T’as pensé à payer la
Taxe foncière
Taxe immobilière
Taxe professionnelle
Taxe sur le personnel

On est là pour te pomper
T’imposer sans répit et sans repos
Pour te sucer tout ton flouze
To oseille
Ton pognon
Ton pèze
Ton fric
Ton blé
Tes biftons
Tes ronds
Tes actions
Tes sicav
Ton liquide
Tes pourliches
Ton salaire
Tes bénefs
Tes magots
Tes lingots
Tes napos
Tes bas de laine
Tout ce qui traîne
Ce que t’as sué de ton front
On va t’le sucer jusqu’au fond

(refrain, oui, encore…)

Salut !TVA bien !
Toi qui croyais gagner dans l’ombre
Tu vas te retrouver avec un prélèvement sans gain

(refrain, une dernière fois)

Nous comprenons votre douleur
C’est une triste disparition
Mais dans votre malheur
N’oubliez pas de régler vos droits de succession

Au nom du père, du fisc, du cent pour cif.

Coup de gueule : Zarkozi il a un tout pitit zizi, tout pitit le zizi de zarkozi

sarkozi trou du cul du web
L’éternelle damnation et bénédiction du vampire est sa mémoire (cf édito d’octobre 2002). Il se rappelle de tout et est infaillible en histoire.
Certains étudiants aimeraient bien avoir cette capacité mnémonique spéciale. Hélas c’est aussi une damnation, car souvent, on se surprend à revoir des scènes du passé qu’on préfèreraient oublier.

Ainsi en ce moment, en France on peut voir un retour à la barbarie et à l’obscurantisme envahir le pays. Non je ne parle pas du soulèvement des banlieues. Les journaux TV, magazines grand spectacles et hommes politiques l’ont assez fait. Non je parle du retour à la censure, prélude à l’autocratie. Et c’est cette censure qu’un ministre nous propose pour sauver le cul de sa rombière (et éventuellement faire disparaître ses cornes, qu’il a grandes et belles).

Bon, ok, pas “UN ministres”, LE ministre. Pour ne pas le nommer, appelons-le petite crotte, ainsi il conservera son anonymat.

Petite crotte est petit. Petite crotte est haineux. Petite crotte a des dossiers patiemment accumulés depuis des années sur tous les ministres et députés français. Petite crotte devient peu à peu intouchable. Et petite crotte a des ambitions de dictateur et de tyran totalitariste. Car un pays où un ministre censure publiquement un livre parce que sa femme lui a demandé, ça s’appelle plus une démocratie, mais une sarkocratie.

Pour un vieux vampire comme moi, ce retour à dieu et à l’obscurantisme me rappelle le moyen âge. En regardant de près, les similitudes deviennent évidentes. On retourne à grands pas dans le médievalisme le plus primaire.
La bande du MEDEF, les chefs d’entreprise et les rentiers bien nés, ce sont évidement les SEIGNEURS. Grâce au chef de l’état (le ROI), choisi par ces seigneurs, les lois sont aujourd’hui faites POUR ces seigneurs. Groupés autour du roi, les seigneurs restreignent vos libertés et prélèvent sur vos biens. Bientôt la dîme sera prélevée en France pour qu’ils puissent conquérir des marchés à l’étranger (comme pour les croisades).
Et les serfs, c’est vous. Vous qui trimez comme des cons, vous qui payez des impots qui vous bouffent la moitié de votre salaire, pendant que les seigneurs sont exemptés (on paye pas -ou très peu- d’impôts quand on se fait gérer sa fortune par une banque privée).
Les serfs incultes et analphabètes, le cerveau lavé par des prêtres au service de la royauté, c’est encore vous (je généralise, mais c’est pour le bien de la communauté).
Et le tiers état, c’est la clique des présentateurs télé, les PPDA, Pernaud et compagnie, surpayés par les médias télévisés et radiophoniques (TF1, M6, etc.) qui “rendent votre cerveau disponible” afin de ne pas vous laisser l’occasion de réfléchir.

Car réfléchir, penser, prendre du recul, peser le pour et le contre, tout ça demande un minimum d’éducation et surtout de l’instruction. Toutes ces choses que petite crotte va essayer d’enlever peu à peu.
Ne construit-il pas déjà aujourd’hui plus de prisons que d’écoles ? Et demain, va t’il censurer tous les journaux, sites web qui critiquent sa politique (on verra demain) ?

Mon sang vampirique se révulse, heureux humains, heureux imbéciles. Car c’est dans 50 ans, quand les banlieues auront explosées, quand on aura privatisé tout le public, quand on aura vendu notre patrimoine à des seigneurs qui vivent dans d’autres pays, quand la santé sera payante, quand l’éducation sera réservée à une élite, quand la moitié de la france vivra sous le seuil de la pauvreté, quand on ne pourra plus écrire une ligne sur le gouvernement sous peine d’emprisonnement et qu’un centième de la population donnera des truffes et du caviar à bouffer à ses chiens, c’est dans 50 ans qu’on s’interrogera sur le moment où notre démocratie est morte.

Et ce moment c’est aujourd’hui.

La démocratie républicaine française s’est construite sur une histoire riche et pleine de rebondissement. Elle est pleine de remises en question, de révolutions et d’interrogations philosophiques. C’est cette histoire qu’il faut comprendre. Cette évolution qu’il faut tâcher de continuer, dans la dignité, dans la compréhension, dans l’humanisme.

Au lieu de ça, la majorité des français, à (l’image des américains) préfère écouter un petit napoléon affublé d’un complexe d’infériorité flagrant (sinon pourquoi serait il aussi méchant ?) aboyer plus fort que les autres.

Alors, humain, au lieu d’écouter cette petite crotte te dire ce qu’il faut faire, instruis-toi, ferme les yeux et réfléchis…