Tag Archives: mythe

Vampyres, le reportage, arrive enfin en DVD

VAMPYRES courauIl y a quelques années, je vous parlais du livre Vampyres, quand la réalité dépasse la fiction, une plongée style Gonzo dans différentes incarnations actuelles de ceux qui s’auto-proclament vrais vampires (vampyres donc). Ce livre écrit par Laurent Courau et illustré par de splendides photos de Lukas Zpira était à l’origine un reportage documentaire qui a été diffusé sur Tracks (l’une des seules émissions de TV qui vaut d’être regardée).

Cette plongée dans le vampyrisme moderne nous entrainait à New York, Paris, Amsterdam, Lausanne, Venise, Tokyo, Osaka mais aussi à la Nouvelle-Orléans (ville des vampires si il en est une autre que Paris) et faisait le tour des pratiques (occultes, fétichistes, magiques, sexuelles, …) qui entouraient (et entourent encore un peu) cette subculture qu’est le vampyrisme.

Et bonne nouvelle, le long documentaireVampyres sortira enfin en France au mois d’octobre chez Le Chat Qui Fume dans une édition collector (digipack trois volets, livret couleurs de photographies de Lukas Zpira de 32 pages, nombreux bonus dont des interviews de Michelle Belanger, Lord Zillah des Hidden Shadows, Lukas Zpira, Thierry Ehrmann de la Demeure du Chaos et Laurent Courau). En voilà un petit extrait pour vous mettre le sang à la bouche…

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xa7zlw_vampyres_shortfilms[/dailymotion]

Et pour les veinards qui trainent à Paris demain, vous aurez peut-être la chance de venir à la projection parisienne unique de Vampyres le vendredi 11 septembre au Forum des Images dans le cadre de l’Etrange Festival, en présence de Laurent Courau. Il reste encore quelques places pour demain, alors dépêchez vous. Pour ma part j’y serai (faites moi coucou).

Plus d’infos :

http://www.hackingthefuture.org

Anomie Vampirique, Anémie Sociale

Pour une sociologie du vampire au cinéma

Sociologiquement vampirique…

NatAxelline-2

Nathalie Bilger est Docteur en Sociologie, membre du Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie de l’Université de Franche-Comté. Forte de son expérience, elle détient également une licence de psychologie et a rédigé plusieurs articles illustrant le cinéma de genre fantastique. Le thème de sa prochaine étude se rapportera à la musique « rock » qui passionne également notre captivante « Vampiro-Sociologue » qui y fera état de « la maîtrise de la violence collective trouvant sa source dans la relation public/artiste ».

anemie-vampirique--AxellineEn attendant son projet « socio-rock » qu’il nous tarde déjà de parcourir, c’est pour l’heure au cœur de son premier ouvrage édifiant « Anomie Vampirique, Anémie Sociale – Pour une sociologie du vampire au cinéma » que l’auteure nous expose sa vision du phénomène vampirique. Un célèbre et fascinant mythe abondamment exploité par de nombreuses œuvres littéraires.

Au fil de ses pages, Nathalie Bilger a donc souhaité s’intéresser à l’apparition du mythe vampirique au sein du 7ème Art par le biais de références cinématographiques consciencieusement sélectionnées pour étayer son propos.
Cette étude novatrice et approfondie atteste avec une acuité exemplaire de l’impact qu’ont notamment les images violentes et sanglantes sur notre société en proie à ses dérives diverses.

L’essai « Anomie vampirique, Anémie sociale… » est servi par une impressionnante documentation mettant ainsi en exergue les conséquences de l’image sur l’être humain imparfait en quête de rêves souvent tiraillé entre réalité et virtuel, instincts primaires et spiritualité. Le tout mené avec un sens aigu de l’observation de l’humanité en évolution/involution.

L’auteure dissèque ainsi avec minutie les messages subliminaux déversés habilement par l’art visuel avançant l’hypothèse réellement plausible d’une anarchie prônée désormais comme « l’ultime norme » à suivre. On comprend dès lors que « l’anomie sociale » pratiquement banalisée s’installe dans notre monde contemporain, déployant ses tentacules individualistes reines au cœur même de la société.

Par cet ouvrage instructif ô combien, Nathalie Bilger apporte un éclairage générant de nombreuses interrogations permettant de mieux saisir les maux d’une société abreuvée de violences dont le pouvoir s’accroît fatalement.

« La violence associée à une surenchère d’images de sang, une sexualité débridée, une perte de repères religieux, voilà ce que nous apprend une étude sociologique partir de l’évolution des films de vampires tout au long du XXe siècle : la société en perpétuel renouveau fait resurgir, grâce au cinéma en l’occurrence, un concept cher aux sociologues, celui d’anomie… » Nathalie Bilger

verso_jaquette_livre_Axel-daf38

Les pouvoirs du vampire

Le vampire est mythique et comme tout mythe qui se respecte, il a des pouvoirs qui dépassent les capacités humaines.
Ces pouvoirs viennent des légendes anciennes, mais aussi des fictions modernes.

Voici un petit tour des pouvoirs vampiriques du vampire.

pouvoirs vampiresCapacité à changer de forme

Formes animales :
Loup, Chauve-souris, Rat, Chat, Chouette, Hibou, Renard, Blaireau, Corbeau, Araignée, Scorpion, Mouche…

Objets inanimés
Brouillard, halo de lumière voir même une boule de poussière que l’on trouve sous son lit (typique du Chiang-Shih chinois)

Dans certains mythes, le vampire a une forme inhumaine et il se change en humain (Lamia, Bejang, …).

Pouvoirs physiques

Force, rapidité et perceptions sensorielles accrues par rapport aux humains.

Pouvoirs mentaux

Capacité à invoquer et de contrôler des animaux. Particulièrement des rats et des [loups->mot89].

Contrôle de l’esprit. Peut commander aux mortels, pétrifier de peur d’un seul regard ou provoquer des amnésies selectives.

Capacité à contrôler le climat, à invoquer des nuages, de la pluie ou du brouillard.

Capacité à commander à des être mystiques ou magiques, renforçant l’idée implicite que le vampire est lié avec des entités maléfiques.

Erzsébet Báthory

erzebeth bathoryErzsébet Báthory Nádasty
1560 – 1614
de sinistre mémoire

Tout amateur de vampire qui se respecte a déjà entendu parler de ce monstre national hongrois rendu célèbre par ses actes de cruauté. Les orgies sanguinaires que Bathory orchestrait en son sombre château valurent en effet à cette criminelle de haute lignée (elle était la nièce du futur roi de Pologne) le surnom de «bloody lady » : elle appartient au domaine vampirique au moins autant que Gilles de Rais ou Vlad Tepes.

Ah la famille…

La moindre des choses qu’on puisse dire, c’est qu’Erzsébet n’est pas née dans une famille de saints. Etant de sang royal, celle-ci se permettait des dérives, parfois criminelles. Les plus lointains ancêtres, sans doute les Huns, s’étaient d’ailleurs imposés en maîtres en faisant couler le sang à flots. D’eux, la famille garde des traditions et rituels occultes, un mode de pensée loin de la moralité catholique, bien qu’elle soit de confession chrétienne. Citons un frère attiré tant par les petites filles que par les vieilles dames, une tante grande dame de la cour de Hongrie défrayant la chronique à cause de ses mœurs lesbiennes auxquelles elle initiait de tendres fillettes. Il ne fait pas de doute que la nourrice de la petite Erzsébet a exercé une influence sur elle. Cette femme pratiquait la magie noire et des rituels pervers : on verra réapparaître ce personnage plus tard.

L’enfance d’Erzsébet

bathory comtesseC’est au milieu de cette charmante famille à laquelle les Adams eux-mêmes n’auraient sans doute pas aimé avoir affaire que grandit Erzsébet, élevée plus particulièrement, comme c’était la tradition, par sa future belle-mère qui l’assomme de saintes lectures et de prières. Or on voit l’effet que produisent les récits de la crucifixion et autres transcendants passages de la Bible sur certaines âmes. Pensons à la charmante Polyxena (elle aussi en découd avec une hérédité sanguinaire) de Meyrink dont la frénésie religieuse la rend hématophile… mais je m’égare. Elle a quatorze ans lorsqu’elle accouche, dit-on, d’une fille certainement issue de sa liaison avec un paysan. Sa vie sexuelle démarre donc assez tôt et sera d’emblée liée à la perte d’un enfant. A ce moment, elle était déjà fiancée à Férencz Nàdasdy, un comte appartenant à la meilleure noblesse hongroise, redoutable guerrier qui devint illustre et mérita, par la suite, le titre de “cavalier noir de la Hongrie”. A quinze ans, Erzsébet se marie. Nàdasty étant la plupart du temps à la guerre, c’est de fait elle qui gouverne l’austère château de Csejthe et ses vastes domaines. Nous n’en savons guère plus sur l’enfance de Bathory, sinon qu’elle était d’une nature solitaire et sujette à de fréquentes crises d’hystérie, encore tout cela est-il sujet à caution : cette période de sa vie, genèse de l’histoire de la plus fameuse tueuse en série de tous les temps, a été rendue (comme le reste), à jamais opaque et énigmatique, mais fascinante, par l’œuvre séculaire de l’imagination populaire.

Sa carrière criminelle

Tout commença, paraît-il, de la manière suivante : alors que la comtesse Bathory giflait une de ses domestiques qui lui avait malencontreusement tiré les cheveux, cette dernière se mit à saigner du nez et le sang rejaillit sur la main aristocratique. Quelques instants plus tard, elle découvrait sous le sang qui avait tâché sa main une peau devenue plus jeune, plus douce et plus blanche. Ni une, ni deux, elle fit égorger sa servante, aidée de son ancienne nourrice, Ilona Joo, devenue, depuis, son âme damnée, afin de prendre un bain de sang.

Comme l’expérience fut probante, mais son résultat passager, elle recommença avec d’autres jeunes filles qu’elle appâtait, avec l’aide d’Illona, d’une autre mystérieuse sorcière et de son nain Flisko, en leur faisant briller un poste de domestique au château ou par la menace, l’intimidation, les promesses d’argent, raffinant progressivement l’art de la mise à mort. Erszébet fit ainsi fabriquer un charmant jouet appelé vierge de fer que l’on trouve habituellement dans les salles de torture de l’Inquisition, sorte de statue qui se mettait à sourire lorsque ses bras embrassaient sa victime, la transperçant des cinq poignards qui lui tenaient lieu de seins.

Dame de fer nurmeberg bathoryCes atrocités sont perpétrées pendant environ une décennie avant sa mort, mais en réalité, son goût prononcé des supplices avait commencé de s’exprimer bien plus tôt, alors que son mari était encore de ce monde, comme peuvent en témoigner les actes de son procès. Bien qu’à cette époque, elle n’allât pas jusqu’à tuer ses victimes, cette virtuose es barbaries a-t-elle jamais été novice en matière de cruauté ? Le comte Nadasty, qui était au courant, ne se préoccupait pas outre mesure que sa femme noircisse à force de coups la peau des domestiques.

La comtesse employait plusieurs autres techniques pour recueillir le sang des jeunes filles, le plus souvent belles et vierges. Elle leur perçait la gorge, véritable vampire humain ; les engraissait, pensant que la quantité de sang augmentait en conséquence. On raconte même qu’après s’être baignée dans le sang fumant des vierges, elle demandait à des jeunes filles de lécher minutieusement tout son corps, prétendant que la rugosité du tissu agressait sa peau délicate.

Au cours de sa carrière criminelle, elle tortura et assassina des centaines de filles, on estime généralement un nombre de victimes supérieur à six-cent. Ce n’est pas pour ces victimes qu’on l’a arrêtée, mais parce que, folle de rage, elle assassina quasi publiquement une jeune soprano qui n’osait pas chanter devant elle. Pour châtier les deux femmes complices, on leur trancha le poing, puis on les brûla vives ; le nain Flisko subit la même amputation avant d’être privé de sa tête (était-ce de l’humour noir de la part du juge d’ordonner de raccourcir le nain ?). Quant à la sanglante comtesse, eu égard à son rang, elle fut emmurée dans l’un de ses châteaux, où elle décéda trois ans plus tard.

La beauté d’Erzsébet – Dracula et Erzsébet

Dans les rumeurs et, peut-être, les fantasmes qui nous parviennent, la comtesse était une très belle femme au teint de porcelaine laissant apparaître de fines veines par transparence. Cela correspond au canon de l’époque… et à la beauté vampirique décrite dans les romans. En réalité, un étrange mystère plane quant à sa véritable apparence physique. Plusieurs portraits la représentent, mais tous diffèrent : l’original a disparu et nous ignorons laquelle des versions est une copie du portrait original… si jamais il y en a une. Dans le manuscrit de Stoker, retrouvé dans les années 1970 par Raymond McNally, on peut lire le projet d’un épisode qui n’apparaît pas dans le roman, où un artiste est engagé pour faire le portrait de Dracula, mais le peintre n’y parvient jamais : le sujet finit toujours par ressembler à quelqu’un d’autre. Les similitudes de ces anecdotes sont troublantes, ne trouvez-vous pas ? D’ailleurs, Jacques Finné tente de démontrer qu’un lien de parenté existe avec le Dracula historique. Pour tortueuse et difficilement vérifiable, cette hypothèse n’est pas totalement invraisemblable.

Trois des portraits de Bathory; les spécialistes ne s’accordent pas : Penrose donne le deuxième comme l’original, mais Mac Nally mise sur le troisième…

Bathory1-5dea4bathory erzebethbathory Elisabeth

La femme

Erzsébet était un monstre qui profitait de sa position sociale pour matérialiser ses fantasmes morbides, mais pas seulement. Outre sa beauté, ce qui rend la terrible comtesse magyare fascinante, c’est qu’elle était une femme intelligente, qui a su manipuler et s’entourer d’étranges serviteurs fidèles tout droit sortis des enfers. Elle était cultivée, avait des connaissances ressortissant de cultes païens aussi bien que chrétiens ; polyglotte, elle se mêlait de politique et gérait plusieurs châteaux avec leurs domaines. Elle était peut-être aussi bisexuelle (il me semble de toute façon assez clair que ses crimes avaient un fondement d’ordre sexuel) : une femme déguisée en homme venait souvent lui rendre visite.

Vampire ou pas vampire ?

Au sens propre, a priori, non. Elle a bel et bien assassiné des centaines de jeunes filles, mais elle n’était pas cannibale et, vraisemblablement, malgré la légende, n’a pas pris de bain de sang. Tout comme Vlad Tepes mangeant des bouts de pain trempés dans du sang tient certainement du mythe. Mais qu’est-ce qui fait qu’on s’en souvient ? Les faits ou ce qu’on en retient, leur symbolique ? Le peuple, les romanciers et les cinéastes choisissent évidemment la deuxième option.

Au niveau de la symbolique, on est servis : sang, sexe, mort ; c’est la devise du vampire. Ajoutons à cela que la comtesse sanglante était à la recherche de la jeunesse éternelle et que lors de son arrestation, il est dit qu’on ne put que contempler une femme étonnamment belle et fraîche pour son âge, ce qui accentue en plus son côté femme fatale, inhérent aux femmes-vampires de fiction.

Une autre histoire nous parvient concernant un sombre personnage, un jeune homme au teint cadavérique, nommé Cadevrius Lecorpus. Il était vêtu de noir, ses yeux étaient d’obsidienne et de longs cheveux de jais encadraient son visage pâle. Les servantes de la comtesse allèrent jusqu’à raconter qu’il possédait des canines anormalement aiguës (l’anecdote a donc sûrement été inventée tardivement, puisque le vampire n’est muni de canines que depuis notre période romantique).

Remarquons encore qu’Erzsébet appartient à la haute aristocratie, comme c’est très souvent le cas pour les vampires de la littérature. Ainsi, Carmilla, la charmante créature aux penchants homosexuels dans le premier roman vampirique, est une comtesse. Aussi qu’elle est slave, comme il est de tradition que les vampires le soient, et que sa légende est quasi inséparable de son château de Csejthe où elle a perpétré grand nombre de ses forfaits et où elle fut emmurée, comme on ne se souvient pas de Dracula sans se rappeler de son château qui lui survit également. Dernière considération : elle était initiée aux sciences occultes, ce qui était aussi le cas de Dracula, que Stoker via Van Helsing nous décrit comme un des plus savants de son temps, ayant même participé à la mythique Scholomance, école généralement située en Transylvanie, où les leçons étaient prodiguées par Satan en personne.

Fiction

Comme de juste, Bathory a inspiré un certain nombre de romanciers, voici les principaux :

  • La Comtesse sanglante, de Valentine Penrose, le mieux écrit.
  • La Comtesse de sang, de Maurice Périsset, plus récent, mais reprenant à peu de choses près la même trame, en moins bien écrit.
  • Les Archives de Dracula, de Raymond Rudorff, dont Bathory n’est pas l’unique personnage principal.
  • « Sanguinarius », de Ray Russell, une brillante nouvelle.

Ouf, Erzsébet n’a pas encore inspiré de comédies musicales (j’espère ne pas donner d’idées), mais deux opéras rendent hommage à la féroce châtelaine :

  • Erzsébet : opéra pour une femme seule en six moments lyriques, de Ludovic Janvier et Charles Chaynes, représentation à l’Opéra de Paris en 1983
  • Erzsébet, de Dennis Bathory-Kitsz où l’auteur a choisi de mettre en perspective le personnage de la soprane assassinée et les relations d’Erzsébet avec ses complices. Vous pouvez en apprendre plus en consultant le site du compositeur : http://bathory.org (en anglais avec une page en français qui a paru aussi dans le Requiem n°7).

Les films :

penrose valentine Sources

  • Site de l’auteur d’un opéra sur Bathory, peut-être un descendant de la comtesse : http://bathory.org .
  • L’article de la Wikipédia consacré à la comtesse.
  • Le Livre secret des sorcières, Katherine Quenot, Albin Michel, 1997
  • Grand dictionnaire universel du XIXème siècle, Larousse
  • Vampire, portrait d’une ombre, collectif, sous la direction de Léa Silhol, éditions Oxymore, 1999
  • Les Maudits, Jacques Finné, Marabout, 1974
  • Requiem, les archives du vampirisme n°7 (avril-juin 1998), « Erzsébet Bathory, la comtesse sanglante », Cercle d’Etudes Vampiriques
  • perisset comtesse de sangLa Nuit de Walpurgis, de Gustav Meyrink, dont les éditions Flammarion ont eu l’excellente idée de nous offrir une nouvelle traduction en 2004. Ce chef d’œuvre ésotérique du fantastique pragois met en scène Polyxena, une figure de femme-vampire des plus fascinantes associée au mythe de la femme slave, vampire humain s’identifiant au portrait d’une lointaine aïeule. Et oui, encore une histoire de portraits.

« S’il est vrai qu’essentiellement “diabolique” signifie la coïncidence de la mort et de l’érotisme, pourrions-nous manquer si le diable n’est à la fin que notre folie, si nous pleurons, si de longs sanglots nous déchirent – ou si le fou rire nous prend –, pourrions-nous manquer d’apercevoir, liée à l’érotisme naissant, la préoccupation, la hantise de la mort ? »
Georges Bataille, « Les Larmes d’Eros »

Vampires Précolombiens et culte des chauve-souris

En Amérique du Sud existe le plus connu de toutes les mammifères volants, la chauve-souris vampire. Cette créature a donné naissance à des mythes qui ne sont pas sans rappeler les légendes africaines de suceurs de sang.
Petit aperçu des croyances pré-colombiennes et notamment des Civatateos et les Camazotz.
Continue reading Vampires Précolombiens et culte des chauve-souris

Vampires Egyptiens

Sekhmet

“Elle marchait sous les étoiles, déchirant le coeur des hommes et festoyant de leur sang sous la pâle lumière de la lune.” – Livre de Set

La déesse égyptienne Sekhmet (Sekeht) est connue pour être devenue complètement folle de sang après un massacre d’humains. Elle ne fut assouvie qu’après avoir bu de l’alcool coloré comme du sang.

Sekhmet (ou Hathor sous sa forme lumineuse) avait été envoyée par Râ qui souhaitait se venger des hommes. Car la déesse La déesse lionne représentait la fureur de Râ et se devait de supprimer les ennemis du dieu Soleil.

Représentation : elle est représentée souvent avec un corps de femme et une tête de lionne couronnée par le disque solaire et l’Uraeus.
On l’adorait au temple de Memphis à Abydos (temple de Séthi Ier), Kôm el’Hisn.

Libye

Lamia

Lamia de Draper
Lamia de Draper

Lamia était la fille de Poseidon et de Lybie. Elle était reine de Libye. Et Zeus tomba amoureux d’elle. Hera, jalouse, la transforma alors en monstre (une autre version dit qu’elle tua les enfants de Lamia et la haine la transforma ensuite en monstre) et tua ses enfants. La malédiction de Lamia fut qu’elle ne put fermer les yeux, et donc qu’elle fut à jamais obsédée par l’image de ses enfants morts. Zeus lui donna la capacité d’enlever ses yeux pour se reposer et de les remettre ensuite.

Lamia est envieuse des autres mères et mange leurs enfants. Elle a le corps d’un serpent et le buste et la tête d’une femme. Lamia est à l’origine de Lamiae de petits monstres africains dont les sifflements sont agréables mais qui tuent les enfants, qu’on appelle aujourd’hui les lemures.