Category Archives: Les romans

Les Radley, de Matt Haig

Peter et Helen, couple de vampires quarantenaires, parents de deux adolescents, tentent de sauver les apparences d’une vie « normale » et se retrouvent pris au piège d’un quotidien sans surprises et sans saveurs, dans le décor bourgeois d’un paisible village britannique.
Luttant contre leur addiction au sang, ils ont fait vœu d’abstinence et cachent tant bien que mal la honteuse vérité, y compris à leurs propres enfants.

Lui, médecin, elle, femme au foyer, ils possèdent une jolie maison, entretiennent de bons rapports avec leurs voisins, s’efforcent d’avoir des activités sociales, essayant de coller au plus près du cliché de la famille de classe moyenne sans problèmes.

Vivant dans le déni, rongés par des  frustrations exacerbées, ce fragile équilibre ne va pas tarder à voler en éclats. Un événement inattendu et la réapparition du frère de Peter dans leur vie vont faire tomber les masques, révéler les fêlures et les secrets de la famille Radley.

« Nous appartenons à la classe moyenne. Nous sommes britanniques. Nous avons le refoulement dans le sang. » témoigne un des personnages de Matt Haig. Entre roman fantastique, policier et chronique sociale, l’auteur transgresse les genres et utilise le thème du vampirisme comme métaphore. Sous couvert d’une trame fantastique, il prend la liberté d’explorer les dysfonctionnements de la famille moderne, et de traiter des problèmes de couple (l’adultère, la crise de la quarantaine, la perte de désir…) et ceux liés à l’adolescence (recherche d’identité, émancipation…).

« Vampires are the perfect metaphor for everything that puts pressure on family life, all the lusts and secret desires. » – Matt Haig

Bien qu’il comporte parfois quelques longueurs, il s’agit d’un roman à la fois sombre et drôle, dont l’écriture est fluide et les personnages attachants. Et au-delà, il donne une perspective intéressante car différente du roman de genre classique.

Pour plus d’infos, retrouvez les Radley sur Facebook.
Les Radley, de Matt Haig, paru aux éditions Albin Michel le 1er octobre 2010

Lamia, reine des vampires de Marie-Danielle Merca (chronique)

“La beauté est un jardin sauvage…”
Anne Rice (Entretien avec un vampire)

Pour sa première publication, cette toute jeune auteure de littérature de genre fantastique nous a livré une novella destinée au jeune public féru de bit lit.
Dans un style épuré, Marie-Danielle Merca nous dévoile ainsi la destinée tumultueuse d’une jeune vampire, guerrière et reine.

L’originalité manifeste de ce court roman réside dans la traversée historique et mythologique de l’héroïne. Ainsi, on retrouve au cœur de “Lamia, reine des vampires” de familières figures inhérentes au mythe vampirique ayant pour toile de fond la mythologie grecque. “Lamia, reine des vampires” se révèle telle une épopée s’envolant à toute vitesse, pour scintiller au coeur de la littérature jeunesse éprise de mythologies et passionnée d’amours romantiques.

L’héroïne, belle et insoumise, évoque la plupart des adolescentes qui sauront, sans doute, s’identifier à merveille à elle.
De plus, l’auteure donne ici la part belle à une héroïne de couleur qu’on pourrait fort imaginer incarner son double, ce qui fait plaisir à lire ; les héros vampiriques de couleur et métissés se faisant encore bien rares au cœur du panthéon des créatures dentues.

“Moi, Hadès, Maître du Royaume sous-terrain, je peux t’aider à assouvir ta vengeance…”
Marie-Danielle Merca, extrait de “Lamia, Reine des vampires”

Certes, Lamia, la fière reine du continent Africain tant jalousée par les déesses de l’Olympe, finira par perdre sa sombre et jolie couleur originelle, tout comme sa vie de mortelle, en renaissant à sa non-mort. Comme si, inconsciemment sans doute, l’auteure répondait là aux attentes d’une certaine société trop encline, hélas, à la discrimination envers les personnes de couleur.
Dixit la remarque d’une servante de la reine Lamia considérant la mutation vampirique de cette dernière et s’étonnant ainsi de sa pâleur amplifiée…
Bien entendu, certains lecteurs pourront surtout regretter le rythme fulgurant de cette novella vampirique qui se déroule tel un rêve fugace. Un récit empreint d’une belle dose imaginative et pleine de finesse relative à l’écriture.

La novella “Lamia, reine des vampires” est à commander via le site de Thebookedition : http://bit.ly/avSBw0
A noter : l’illustration de “Lamia, reine des vampires” est de Yohan Merca, le frère de Marie-Danielle Merca, dont je salue aussi le grand talent, ce jeune dessinateur maîtrisant son art à la perfection.

L’Historienne et Drakula (2), Elizabeth Kostova

Historienne et drakula 2“Dans leur jeunesse, mes parents ont traqué ensemble le funeste Drakula. Ma mère pourrait être encore en vie, mais une vie en suspens…”

Or, comme vous aviez constaté que deux volumes de L’Historienne trônaient l’un à côté de l’autre sur une des tables des meilleures ventes de la Fnuck, vous aviez acquis l’assortiment complet. Et il le fallait bien, puisque l’intrigue, bien que pauvre, investit les deux volumes. Un et un font 15 euros voire plus : je vous conseille d’attendre la sortie cinéma ; vous perdrez moins de temps et moins d’argent.

Les deux livres ont sans doute été écrits dans la vision d’un seul, ils s’enchaînent sans transition d’aucune sorte. Mais l’intrigue avance, chers livropathes, c’est le volume des scènes d’amour autorisées aux moins de 8 ans, des retrouvailles, des morts méritants.

Il est difficile de former des propos intéressants concernant un livre qui nous a passé par-dessus la tête. De quoi aimeriez-vous que je vous parle ? De sexe ?

N’a pas. D’action ? N’a pas (non non, même pas pour la scène finale). Du style ? Y’a pas. De l’intrigue ? Y’a presque pas. Ah oui, dites-moi, au fait, à quoi sert cet arc de l’intrigue dédié aux descendants des fidèles super secrets du Sultan, mmmh ?

Bon allez, je vais laver la salade verte pour ce soir.

L’Historienne et Drakula (1), Elizabeth Kostova

Historienne drakulaLa branche des passionnés connaît un sous-ordre peu enviable, celui des collectionneurs obsessionnels, qui représente une part non négligeable des vampirophiles. L’obsessif vampiral est compulsif dans ses achats : il pourrait bien acquérir un Harlequin, pour autant que les canines, sur la première de couverture, soient un peu proéminentes. Il pourrait même acquérir L’Historienne et Dracula, un jour qu’il flânerait à la Fnuck, admirable enseigne ayant saisi l’intérêt du philanthrope concept de grande surface culturelle.

Ah ah ah.

Bon. Non. Ce n’est pas si mauvais. Et puis les vampires n’avaient pas encore leur Da Vinci Code, livre écrit avec un générateur automatique de synopsis me semble-t-il, dont le langage est immédiatement convertible au format scénaristique à l’usage des films pour grands complexes cinématographiques, glorieux objets architecturaux de l’ère de la Sainte Consommation qui jadis nous sauvèrent, mes enfants, de petites salles miteuses dans lesquelles on entrait pour 20 ou 30 francs.

Elizabeth Kostova a peut-être téléchargé illégalement le logiciel qui a produit à peu près aléatoirement le Da Vinci Code, ou peut-être a-t-elle payé la licence : les universitaires sont vraiment bien payés, c’est connu (surtout les historiens) (quoique je n’ai pas bien compris quels diplômes elle possède), mais je n’avance rien.

Parlons donc un peu de l’intrigue de ce premier volume. Une lycéenne raconte (ce qui explique peut-être la pauvreté du style), entre des retranscriptions de lettres (Stoker‘s style like, yeah) de son père et d’autres protagonistes, une histoire impliquant des universitaires jouant les Indiana Jones et un Dracula surnaturel et historique, que nous ne voyons pas apparaître directement dans cette partie. Kostova a choisi d’évoquer un Dracula historique en effet, mais semblant posséder de réels attributs surnaturels. L’énigme centrale, souvent ressassée quand une fiction historique implique Vlad Tsépech, est de trouver l’emplacement de la tombe de ce prince sanglant. Chaque érudit qui part en quête est entravé par un réseau de vampires du genre zombie, qui ne semblent pas eux-mêmes savoir où se trouve le tombeau ; le premier tome est donc une vaste chasse au trésor impliquant les Gentils et les Méchants.

Kostova rappelle, ce qui est assez rare pour que ça me fasse plaisir, que les légendes sur les actes sanglants perpétrés par le Voïévode sont avant tout issues de textes pamphlétaires (vous pouvez en lire un certain nombre d’extraits dans le Patrimoine littéraire européen approprié, je vous mettrai la ref. en commentaire, un jour que je serai un peu plus vive); mais elle n’insiste pas sur le fait qu’il s’agissait, à l’époque, très certainement, d’une manœuvre politique visant à évincer Vlad, qui avait été un allié de la cause chrétienne (pour laquelle il partit en Croisade et massacra évidemment beaucoup de personnes, comme dans les Croisades, quoi), sans que cela ne soulève l’opinion. Autrement dit, il y a de fortes chances pour que la plupart des actes de cruauté que la légende a colporté jusqu’à nous, soient inventés.

Pour son roman, Kostova choisit de relier fortement l’histoire de Dracula aux Ottomans, ce qui lui permet de situer une bonne partie du décor à Istanbul (belles images de film en perspective et cliché navrant). Mais l’Europe y passe aussi largement et notamment la France, à travers des descriptions qui ont le mérite d’être raisonnablement brèves, mais très répétitives (descriptions de vues avec leur histoire, repas typiques roboratifs, chambres d’hôte…).

Malgré tout, on finit par entrer un peu dans l’histoire, à suivre l’intrigue, bien qu’elle soit assez longue à démarrer, à mon avis, pour un tel roman, qui ne m’inspire pas de grands commentaires.

Ça se lit, si un jour vous ne savez pas quoi prendre au kiosque de la gare, allez-y…

(et pour lire la critique de la suite, c’est ici : L’Historienne et Drakula (2), Elizabeth Kostova

Légendes Vénitiennes et histoires de fantômes

“Légendes Vénitiennes et histoires de fantômes” n’est pas spécifiquement en rapport avec les vampires, bien qu’ils apparaissent dans l’une ou l’autre histoire, mais une autre façon de découvrir la magnifique ville de Venise, en sortant des sentiers battus par les touristes pour rentrer au coeur de la cité.
Et Venise n’est-elle pas la ville de vampire par excellence? Pour moi oui, en tout cas ^^. C’est une ville qu’il faut absolument visiter, pas forcément en plein été car on y voit plus de touristes de que de véniciens, peut être pendant le carnaval (le mieux s’est de s’arranger pour avoir ses entrées dans l’un des bals costumés organisés, l’ambiance y est vraiment unique quand tout le monde se prette au jeu), mais le mieux est d’éviter la saison touristique. Mais je m’éloigne…

J’ai acheté ce livre dans la librairie d’un musée de la ville, il y a deux ou trois ans. Il est écrit par un italien originaire d’une des îles de Venise, Murano (réputée pour sa verrerie), mais a été traduit dans plusieurs langues et je suis sûre que vous pourrez en trouver un exemplaire dans une librairie un minimum bien fournie.

Outre un guide touristique pour amateurs d’histoires mystérieuses, de fantômes, de revenants et de diables perfides, ce livre se lit naturellement dans toutes cironstances, et les plans et photos qui servent d’illustration permettent de se plonger entièrement dans l’ambiance de la ville.

Bref, je vous le conseille vivement 😉

Twilight Fascination

fascination

Premier tome d’une quintologie (Twilight), “Fascination” est pour le moment mon préféré des deux premiers romans publiés en français (trois pour les anglophones). Sorti en 2006 aux éditions Hachette, ce livre a eu un grand succès. Paraît-il qu’une adaptation cinématographique est prévue, les droits ont été achetés cette année. Mais “Fascination” est l’un de ses livres qui, d’après moi, ne peuvent s’adapter que dans votre esprit 😉 Malgré son apparence de roman pour adolescente, ce livre est profond, réfléchi et on apprécie son humour grinçant.

L’histoire de Twilight Fascination

(Isa)Bella est une lycéenne de 16 ans qui quitte sa mère et l’Arizona où elle a passé toute son enfance pour vivre chez son père, dans une petite ville perdue dans le Nord de l’état de Washington. Elle a beaucoup de mal à s’adapter au climat et à l’ambiance locale, et bien qu’elle soit adorée par les garçons de sa classe elle n’a pas vraiment d’amis.

Dans ce lycée elle remarque cinq personnes, censés être des lycéens comme elle mais qui sont à part. Ils sont différents. Emmett, Alice, Jasper, Rosalie et Edward sont les enfants adoptifs de Carlisle (médecin très apprécié) et Esmée Cullen. Personne ne les approche et ils restent distant du reste de leurs camarades.
Dans un de ses cours Bella se retrouve assise à côté d’Edward, qui se comporte très étrangement à son égard. Il paraît dégoûté, horrifié de sa présence. Mais est-ce réellement du dégoût?

Pour ma part j’ai adoré ce livre, c’est l’un de mes préférés, je le recommande à tout le monde 😉

Cold Gotha de Guillaume Lebeau

Les éditions Baleine, sous la houlette de deux écrivains adeptes de l’encre noire de Chine, Guillaume Lebeau et Xavier Mauméjean, lancent la collection « Club Van Helsing ». La Baleine nous avait déjà offert une autre collection : Le Poulpe ! Pour sa première saison comportant huit volumes, le CVH s’offre quelques belles plumes du roman noir et fantastique du moment : Maud Tabachnik, Guillaume Lebeau, Xavier Mauméjean, Heliot Johan, Bizien Jean-Luc. Continue reading Cold Gotha de Guillaume Lebeau