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She wants revenge, nettoyeur de Twilight

return_of_the_vampire_by_presterjohn1-d4e36niSalut les vampires,

Ca devait faire 5 ans que je n’avais pas écrit sur ce blog. Manque d’inspiration, désaffection du vampire, surexploité par Hollywood et la littérature cheap (l’insupportable bit-lit), et beaucoup d’autres choses à faire (j’ai une vie, la nuit et le jour au fond de mon caveau).

Mais voilà, depuis quelques mois, je recommence à voir de plus en plus de productions de qualité autour des créatures de la nuit. Que ce soit dans la forme ou le fond, le vampire revient peu à peu de la tombe de normalité et d’insignifiance où l’avait propulsé Stephenie Meyer et son Twilight.

Il faut croire que la société avait besoin de cet oubli lénifiant, de ces vampires sans crocs (et sans bites) et de ces héroïnes faibles sans formes. Peut-être que le vampire avait besoin d’une pause. Car le revoilà plus sensuel et provocateur que jamais.

Montez le son et matez vous donc ces clips du très bon groupe She wants revenge et dites moi si le vampire n’est pas revenu.

et si vous en voulez encore, un très bel hommage aux Prédateurs de Tony Scott. She wants revenge aime Bauhaus. Alors j’aime She wants revenge.

Du très bon son qui tire la chasse sur la période sombre Twilight.
Moi en tous les cas, ça me fait pousser les crocs, pas vous ?

Neil Gaiman tue le vampire de son prochain roman

Je viens d’apprendre avec horreur que Neil Gaiman vient de supprimer le personnage vampire de son dernier roman.

Neil Gaiman
Ses raisons ? A cause de la vague bitlit pour ados prépubères (ou pubères mais pré-américaines), le vampire a perdu l’aura terrifiante qui l’entourait pour devenir un simple produit de consommation courante. Mais je laisse à Neil le soin de s’exprimer lui-même :
“The saddest thing is that it runs the risk of making vampires not scary. I will be glad when the glut is over. Maybe they will be scary again. I like my creatures of the night a little nocturnal. My next big novel was going to have a vampire. Now, I’m probably not. They are everywhere, they’re like cockroaches. Maybe it’s time for this to play out and go away. It’s good sometimes to leave the field fallow. I think some of this stuff is being over-farmed.” (source)

Triste n’est-ce pas ?

J’admire Neil depuis des années. J’ai pratiquement aimé tout ce qu’il a écrit, que ce soit en comics-book (Sandman, Death, Book of Magic, etc.), en romans, nouvelles et même livres pour enfants (Coraline, etc.). Son style montre un véritable attachement à l’histoire, aux mythes, et aux sentiments qui animent les êtres humains (et depuis peu, il est maqué avec l’une des femmes de ma vie – Amanda, si tu me lis, tu sais où me trouver).

Comprenez mon désarroi. Neil Gaiman n’a jamais reproché à J. K. Rowling de lui copier coller de Timothy Hunter, son personnage de Book of Magic (un gamin brun décoiffé à lunettes, magicien hyper puissant qui ne le sait pas encore, qui a un hibou et vit en banlieue – ça vous rappelle un truc ?). Neil est donc un auteur qui croit en la transcendance de l’imaginaire (un peu comme dans le Promethea de Alan Moore). Il défend le plus noble des points de vue : les artistes sont là pour raconter des histoires, et ça fait tourner le monde.

Alors là, si Neil Gaiman abandonne le vampire à son triste sort, autant dire que le vampire, créature littéraire immortelle, est déjà morte…

Le vampire était immortel depuis des millénaires. Twilight et la bitlit l’ont tué…

Depuis le succès incroyable de Twilight, le vampire, figure ultime de la transgression, s’est fait en effet sucé par les marketeux qui l’ont transformé en personnage conventionnel, qui n’effraie plus les masses.

Twilight, a posé les bases de cette transformation. Tu es mal dans ton corps, contrainte par des conventions sociales trop lourde, et tu as besoin d’un fantasme pas trop méchant : prends un vampire et tout ira bien. Le vampire est immortel, il n’a pas besoin de sexe. Le vampire est forcément beau. Le vampire est forcément riche. Le vampire est vieux, il est donc poli avec les dames et se marrie avec elles avant de les niquer. Bref, le vampire est le prince charmant des années 2010.

Et en un instant, les marketeux de tous bords se sont rendus compte qu’il suffisait de profiter de l’aura troublante du vampire auprès d’une population simple pour se faire un max de bénéfice.

Le règne de la bit lit commença…

Dans bitlit il y a bite, et ce n’est pas poli

Au programme de BitLit, le mag des pouf qui aiment la bit lit : “Je sors avec un vampire“, “le sac de la tueuse de vampire“, ou encore “panique, je me transforme en chat“. …

Diantre. Je ne veux pas paraphraser, mais I wanna do bad things” aux lectrices de cette bouse infâme, mais aussi aux “pseudo journalistes” qui écrivent dedans. Même si ils écrivent au 2nd degré, c’est grave (car les lectrices vont le prendre au premier degré).

Écrire sur n’importe quoi pour de l’argent n’est pas du journalisme, et encore moins de la littérature. Ca s’appelle du remplissage éditorial et il y a des pisse-copies qui  font ça très bien pour des prix très modiques.

Alors sachez que la tonne de bouses bitlit qui vous tombe dessus cette année n’est pas de la littérature, mais de l’acharnement marketing pour vous vendre le plus cher possible, un contenu pas cher à produire. Il ne tient qu’à vous de refuser de lire ça. Il existe des romans vampiriques fabuleux qui n’ont pas pris une ride. Alors pourquoi lire de la merde nouvelle alors qu‘il y a tellement de vieux chefs d’œuvre sur le même sujet ?

Car à chaque fois que vous lisez ces versions consensuelles et molles du vampire, c’est l’image du vampire que vous altérez. Et c’est hélas la règle éternelle de toutes les créatures surnaturelles. Il suffit d’arrêter de croire en elles pour les faire disparaître. C’est valable pour les fées, mais c’est aussi valable pour les vampires…

A vous de les sauver en arrêtant de lire n’importe quoi.