Quel plaisir de voir peu à peu revenir la figure imaginaire du vampire. Après une décennie à faire figure d’idole pour adolescentes pré-pubères et pour leurs mères mal baisées, j’ai l’impression que le vampire redevient ce qu’il n’aurait jamais cesser d’être : un monstre égoïste, sensuel et immortel.
C’est en tous cas la vision du vampire que va nous offrir la 5e saison de la série American Horror Story. Une série violente, souvent malsaine dans ses saisons précédentes, et qui là, s’attaque au mythe du vampire. Un petit régal.
Le pitch : l’hôtel Cortez, l’hôtel le plus hanté du monde
Toutes les intrigues vont se dérouler dans et autour de l’hotel Cortez, un hôtel de Los Angeles qui a gardé l’architecture et la décoration interieure de l’époque de sa construction (les années 20).
L’hôtel Cortez a ceci de particulier, que si on y meurt, on y réapparait fantôme sans pouvoir s’en échapper. La faute au fondateur de l’hôtel, James Patrick March (excellent et insupportable Evan Peters), serial killer à ses heures perdues.
Les personnages vont donc évoluer, s’entrechoquer, se heurter, se tuer, se torturer dans ce décors très très proche de celui de l’hôtel Overlook (va voir Shining, lecteur non cinéphile).
Dans cet hôtel habite la superbe Comtesse (incarnée par Lady Gaga, elle sait tout faire cette fille). Elle collectionne les jeunes hommes diablement beaux (le genre de mecs qui te font te poser directement des questions sur ta sexualité), et les tenues les plus extravagantes. Un véritable remix vampirique entre Miriam Blaylock (Catherine Deneuve dans les Prédateurs de Tony Scott) et Madonna.
Car American Horror Story est un mashup de références cinmatographiques, TV, littéraires et musicales. On y croisera Nosferatu, Les Prédateurs, Tomy Valentine, du cinéma de blacksploitation, etc.
Niveau musical, diable ! Tout ce que j’aime ou presque : The Cure, Depeche Mode (et le formidable One Caress dans une séquence surprenante), She Wants Revenge, New Order, etc. Que ça fait du bien aux oreilles.
On en oublierait presque le côté horrible de AHS.
Car cette série aime nous prendre aux tripes. Et si y’a bien un truc que j’aime pas dans les séries d’horreur, ce sont les disparitions d’enfants. Trop facile de faire peur avec des gamins qui se font enlever. Mais alors que les premiers épisodes plombent l’ambiance autour de cette thématique, le ton devient peu à peu plus léger, quand on apprend le destin de ceux-ci.
Et l’on découvre également le personnage le plus interessant : Liz Taylor, le barman trans incarnée par Denis O’ Hare dans un numéro époustouflant. Un personnage émouvant. C’est d’ailleurs le seul à garder son âme (enfin, je n’en suis qu’à l’épisode 10, il a encore le temps de devenir pourri comme les autres).
Pour conclure, une série qui ne s’adresse pas à tous les publics. Du sang, du sexe (on ne voit pas les tétons car on est aux US, on voit pas de bite non plus, mais on voit des seins, des fesses et des cuisses. Ouf !) de l’horreur, de l’ambiance, et surtout énormément de références vampiriques. Un vrai plaisir pour un week-end entre amis dentus. Je conseille !