SPIP

J’ai décidé d’utiliser ce système de publication pour plusieurs raisons. En premier lieu pour des raisons fonctionnelles, la version 1.9 de SPIP étant vraiment puissante.

En second lieu, j’ai choisi SPIP pour des raisons personnelles. En utilisant l’outil du minirézo, je veux soutenir le Manifeste du Web indépendant.

Le Web indépendant, ce sont ces millions de sites offrant des millions de pages faites de passion, d’opinion, d’information, mises en place par des utilisateurs conscients de leur rôle de citoyens. Le Web indépendant, c’est un lien nouveau entre les individus, une bourse du savoir gratuite, offerte, ouverte ; sans prétention.

Alors, ok, vous allez me dire que Morsure contient des bannières de pub Google. Mais elles me permettent d’équilibrer mon budget (j’espère gagner par an de quoi payer mon hébergement professionnel, pour justement éviter la pub. Ca s’appelle de l’autofinancement) et je tiens à garder celles-ci non intrusives et les plus discrètes possibles. Et surtout, Google ne me dira jamais quoi écrire ou ne pas écrire sur ce site qui reste donc indépendant.

Je reste donc (à mon avis) fidèle à ce manifeste, recueil des belles idées qui ont été à l’origine d’internet.

Soie Sauvage

Tatouage, araignée, sexe, sang, mort, chair, peau, souffrance, matières, telles sont les principales thématiques de ce roman qui évite les lieux communs pour nous proposer une histoire originale et très intense. Avec en cadeau, deux excellentes nouvelles accompagnant le roman : Penthouse et Oeuvre de chair. Ce roman a également obtenu le prix de l’Armée des 12 singes (prix du jury, catégorie “premier roman”).

Tourmentes physiques et arachnides

Je ne suis pas du tout fan des romans introspectifs pour jeunes adolescentes. Aussi, je me suis bien méfié en lisant la 4ème de couv, en gros “une jeune fille qui se fait faire un tatoo et qui découvre la vie”.
C’est donc avec énormément de circonspection que j’ai attaqué ce roman. Je ne l’ai pas lâché jusqu’à la fin. Ou si, de temps à autres, je sortais la tête du livre pour respirer un grand coup, tant l’atmosphère est oppressante.

Ecriture synesthésique

Fabienne Leloup aime la peau (elle le confirme dans son interview). Elle aime ses sensations ultimes, plaisir ou douleur. Son écriture se base sur ces interrogations charnelles. Mais elle aime aussi les odeurs, les sons, les goûts et les scènes chocs. Aussi sa lecture s’apparentera à une plongée dans son univers, un univers bourré de stimuli sensoriels.
Ce style extéroceptif (avez que ça fait classe un mot comme ça) nous rappelle fortement celui de Poppy Z Brite, cru et intensément vrai.
Ici, nous ne sommes pas dans de la métaphore, nous sommes dans de la description réaliste.
Et ça marche. On se laisse entraîner doucement par ce style immersif jusqu’à ressentir (pour les plus empathiques d’entre nous) les souffrances et plaisirs de Barbara.

Tatouage vampire et passage à l’âge adulte

Le roman “soie sauvage” est un roman sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte, le passage du monde des rêves à celui des réalités.
Barbara, prisonnière de rapports conflictuels avec sa mère, envieuse de la simplicité superficialité de sa soeur, perdue dans le monde réels, et effrayé par ses envies envers les hommes, va devenir une femme en se faisant tatouer une araignée dans le dos.

Ce qui pourrait être une publicité pour un mauvais tatoueur “faites vous tatouer et devenez une femme”, va devenir une malédiction.
Pourquoi devenir une femme si c’est pour renier ce que vous êtes ?
Oui, Barbara va devenir belle et va connaître quelques plaisirs suprêmes. Pourtant elle deviendra quelqu’un d’autre dans ce processus.

A quoi sert de devenir un adulte si c’est pour être quelqu’un d’autre. Si c’est pour se perdre en route et tout donner à la femme araignée ?
Voilà l’une des nombreuses questions que l’on va se poser lors de la lecture de ce roman

Les autres nouvelles sont elles aussi d’excellentes qualités et tournent autour des thématiques de la souffrance, de la mort et de l’amour, nous rappelant les thématiques du Livre de Sang de Clive Barker (sexe, mort, souffrance et plaisir).

Conclusion

Que se soit par sa forme ou par son fond, ce livre est assez exceptionnel et révèle une jeune auteur pleine de promesses.
Néanmoins, il ne s’agit pas d’un livre de fantasy pour enfants. Entre la lecture à plusieurs niveaux et le style empathique de ce livre, je le déconseille aux jeunes enfants. Surtout aux jeunes filles en fleurs. Les personnages masculins sont en effet assez mal peints dans ce roman. Soit faibles et dominés, soit Violeurs violents couverts de sueurs. Ces hommes ont une image négative de proies ou de prédateurs concurrents de l’araignée.
Ce serait dommage que les jeunes filles imaginent que les hommes sont tous comme ça. Non, y’en a des sympas (regardez, moi par exemple…;).
De plus, certaines descriptions de pratiques charnelles (pas uniquement sexuelles) risquent d’être assez traumatisantes pour ceux qui ne sont pas habitués.

Je déconseille donc ce livre aux plus jeunes, tout en le recommandant chaudement aux plus vieux, surtout ceux qui aiment Clive Barker et Z Brite, ils ne seront pas dépaysés.

Résumés

soie_sauvageSoie sauvage
Barbara, jeune fille effacée, renfermée sur elle même dans un climat familial étouffant est fascinée par les araignées, les trouvant à la fois répugnantes et admirables.
Un jour de grande chaleur, Barbara tombe amoureuse du tatouage (ou de l’homme qui le porte). Elle décide pour devenir enfin adulte de se faire tatouer une femme araignée sur le dos, qu’elle baptise “Arachné” en référence à la déesse grecque.

Seulement, sous le mélange des désirs refoulés de la jeune fille, de l’intensité de la haine inexprimée qu’elle ressent envers sa mère et sa soeur, ainsi que la magie ancestrale du tatouage, l’araignée devient vivante et indépendante.

Elle va pousser Barbara à devenir une femme-araignée, sans pitié, sans remords, belle, troublante, érotique et mortelle…

Penthouse
Abel est un des gardiens de la morgue. Comme les autres gardiens, il loue les morts à des nécrophiles qui veulent se faire plaisir. Seulement Abel n’est pas comme les autres, et cette fois, le mort non plus.

Œuvre de chair (avec Alain Dorémieux)
Moïra est une artiste. Pas une artiste qui a acheté son diplôme aux beaux arts, non, une vraie artiste qui se sacrifie pour aller au bout de sa démarche. Et là, elle présente l’apothéose de sa carrière. Une oeuvre de chair et de sang.

Les couleurs du vampire

Vu que nous sommes en plein Midsummer, parlons pour une fois de choses très légères.
C’est vrai quoi, à la fin, mes éditos sont trop lourds et donnent toujours envie de se suicider. Alors aujourd’hui, je pose une question fondamentalement inutile : quelles sont les couleurs du vampire ?

Rouge

prideRouge sang, qui coule en laissant des traînées vermeilles. Rouge de la doublure de la cape de Dracula.
Mais aussi le rouge des lèvres pulpeuses des vampires. Un rouge irrésistible qui donne envie d’être mangé.
Red velvet lines the black box.
Car souvent le sang tire vers le noir, qui notre deuxième couleur vampirique.

Noir

Noir sont les ténèbres dans lesquelles vivent les vampires. Noir c’est tout ce qu’on voit quand on se promène dans une nuit sans lune ou au fin fond d’un caveau pas éclairé. Noir de l’ombre, noir, des orbites des crânes souriants, noir de la tombe.

Blanc

Comme la lune qui perce la nuit pour dévoiler des scènes souvent cauchemardesques. Blanc aussi comme la chemise de Dracula (qui doit utiliser homo, voir plus bas). Blanc encore comme les crocs du vampire qui dépassent de son sourire engageant.
White on white translucent black capes, Back on the rack.

Vert

Le vert de la pourriture, de la peau des goules qui hantent les cimetières en quête de sang frais. L’éclairage glauque des tombes et des vallées désertes où le mal rôde. La couleur des marécages hantés et de l‘aspic mortel qui sinue lentement et silencieusement vers vous.
Vert comme le sang des crapauds et comme le bouillon des sorcières.

Bleu

Bleu de la nuit légère. Bleu du pelage du loup qui hurle à la lune. Bleu de l’acier qui tranche ou empale. Bleu froid des yeux du guerrier ou de ceux de la vierge tremblante. Bleu de la nuit dans les films de la Hammer.

Multicolore

Toutes les couleurs du monde parce que samedi 24 c’est la Gay Pride à Paris ! Et qu’il faut savoir que chaque vampire a quelque chose de pédé en lui.

Alors joyeuse Gay Pride à tous ! Que l’alcool coule à flot, que la musique vous inonde, que la baise vous réjouisse et que les capotes vous protègent !

Si ce n’est pas un édito joyeux, ça (voir un gai édito, hum…) !

Ravenloft

Devant le succès de ce scénario qui tranchait avec les donjons de base, et où les PJ risquait plus de descendre en niveau que de monter (en effet les Vampires d’AD&D sucent le Sang et les XP), les créateurs d’AD&D en on fait un univers indépendant sous forme de suppléments modifiant les règles d’AD&D baptisé Ravenloft, et ça bien avant Loft Story. Ravenloft a connu 3 éditions successives ce qui montre sont succès toujours renouvellé.

Le personnage de Strahd Von Zarovich assez unique en son genre s’est pourvu d’ailleurs de quelques romans biographiques (“I, Strahd” and “I, Strahd: The War with Azalin” de P.N. Elrod). Pour résumer : Strahd est le Seigneur de Barovia, il est agé de 389 ans. Il a porté le nom de Lord Vasseli von Holtz (pour les puristes ça). Et surtout c’est la copie conforme de Dracula.

A noter que White Wolf a réalisé en 2002 une adaptation Ravenloft au système D20, relançant encore une fois cette univers riche en mort-vivant. Comme quoi la Mort se porte toujours aussi bien.

Dracula RPG

Et bien en 1993 est sorti Dracula RPG, jeu de rôle inspiré du film inspiré du roman. Vous allez me dire, un jeu utilisant une licence, ce sont les pires. Mais au final, même si certains points du système de jeu peuvent paraître lourd, le jeu est plutôt dans la catégorie pas trop mal. Encore une fois vous avez la possibilité d’incarner les méchants suceurs de sang ou les gentils enfonceurs de pieu dans l’atmosphère de l’Angleterre Victorienne. Si au contraire de Cyroul, vous avez comme moi apprécié la beauté plastique du film et le traitement pas si nunuche que ça de la love story, c’est le genre d’ambiance qui pourrait vous plaire.

Seul problème, pour trouver un exemplaire de ce jeu, va falloir vous lever tôt, mais pour des Vampires, je vous le déconseille.

Vampire Hunter$

Il y en a pour tout les goûts, l’orientation du jeu étant clairement le massacre de toutes ces créatures surnaturelles ou non à coup de fusil M16 et d’armes de destruction non massive.

On fait dans le massacre au détail, nous Môssieur !