Les enfants de Dracula (Children of the night)

Ce livre, en dehors de ses aspects prenants et délectables (car il s’agit bien d’un livre d’horreur), dresse le constat d’une société (la nôtre) et des abominations qui s’y déroulent. Le première scène est du livre étant à ce niveau une scène clef et d’une intensité prenante :

Une business woman dynamique, belle et complètement adaptée à la société moderne se fait dévorer par une meute d’enfants aux dents acérées.

Cette femme vivant dans un quartier chic à deux rues d’un quartier où la misère, la pauvreté, la drogue et l’horreur de la vie sont monnaie courante.

Cette femme est mangée par des enfants, eux même créées par la société auquelle elle participe activement.

Non, se dit-elle, cela ne peut arriver. Je paie mes taxes, j’ai un bel avenir professionnel, un beau physique, pourquoi ça pourrait m’arriver ?

Ca t’arrive, car tu n’as jamais osé parcourir les deux rues qui te séparent de l’horreur de ta société.

Et au milieu de cette horreur, des enfants…

Non, ils ne sont pas au Sri Lanka. Ils sont derrière chez vous, en pleine ville. Ignorés pour les plus chanceux, Battus et violés pour les autres, vivants d’immondices et souvent de leur corps, ces enfants sont aussi les enfants de la société et donc les enfants de cette femme.

Car les enfants sont forts, ils s’adaptent. Et ce livre raconte l’adaptation de 5 enfants qui deviendront des loups vampires dévorant leurs proies la nuit et dormant le jour.

Ce roman (sous forme de conte immoral) est dur et impitoyable. Il est à lire à plusieurs niveaux. Le style utilise certains des éléments qui ont fait le succès de [Poppy Z Brite->59], telle la description des faits, crus et violents comme une plaie béante. On y retrouvera aussi en filigrane une critique forte de la société d’aujourd’hui.

Et pourtant il date de 1974…

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