Edito pour votre prochain février dépressif

Par curiosité, j’ai regardé les statistiques sur le suicide en France [[Données issues de la statistique nationale des causes médicales de décès élaborée chaque année par le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Inserm.]].

C’est catastrophique. La première cause de mortalité chez les jeunes (12- 34 ans). Et les statistiques croissent avec l’âge (au-delà de 40, puis fortement au-delà de 70 ans).

La France est l’un des pays industrialisés les touchés par le suicide avec plus de 10 !<000 décès enregistrés chaque année. Et c’est le champion d’Europe du suicide. Devant ces faits établis (et aussi un certain nombre de mails de mes chers et adorés lecteurs de morsure.net), je me suis demandé pourquoi les gens voulaient se suicider et surtout comment je pouvais faire pour empêcher ça. Pas empêcher qu’ils se suicident, ce serait présomptueux (et puis, ils sont grands, qu’ils se démerdent), non, pour empêcher qu’ils aient envie de se suicider.
Car la solution de ce problème est évidente, si on enlève son envie de se suicider, on ne se suicide plus… Alors j’ai regardé ce qui me donnait, à moi, envie de me suicider (à part les émissions de Cauet, mais j’ai vite compris que jeter ma télé m’empêchait de les regarder).

Et bizarrement, ce vague à l’âme qui me prenait les tripes et m’offrait de moins en moins d’alternatives à ma vie, jusqu’à ne m’en laisser qu’une (d’altenative) se produisait en majorité en février. En y regardant de plus près, j’ai vu que février était dangereux, c’était le mois vampire…

Le mois vampire

Février est un sale mois. On peut même dire un mois de merde. Depuis le solstice d’hiver (Yule), la morosité s’accroît jusqu’à fin mars. Jusqu’à l’équinoxe de Printemps pour être exact. Puis ça va un peu mieux. Mais en attendant Ostara ou Shunbun no Hi (chez les japonais), ou encore: Alban Eiler, Eostre ou le Festival des Arbres (chez les Celtes), en attendant ces fêtes qui nous permettent de garde l’espoir d’une saison plus sympa, c’est la dèche.

Nos forces (que l’on croyait ressourcées depuis les fêtes de Noël et du nouvel an, sont déjà toutes épuisées. Le quotidien vous bouffe. L’hiver fait son œuvre, lentement, sûrement. Un travail de sape méticuleux qui n’épargne rien, ni vos physiques de rêve (qui se transforment en tas de gras cachés sous des vêtements informes), ni vos intelligences supérieures (qui se mettent en pause et répondent aux abonnés absents), ni vos sensibilités exacerbées (qui deviennent douloureuses à force de vous ronger l’âme).

Bref, l’immonde mois de février vous suce, vous avale votre vie et vous transforme en zombis (déjà que c’était mal barré, faute à Cauet).

Suicidons nous tristement plutôt qu’attendre le printemps
Comment s’étonner que les gens décident de se suicider alors ?
Dans ce mois de merde où tout vos contemporains vous font la gueule, où la crise économique ne s’arrange pas, où zaKoZi n’arrête pas d’aboyer, où vos profs vous disent que la route est longue et de toutes façons vous n’avez aucun avenir, où le ciel est triste, où votre vie sexuelle ne rime à rien et où votre vie sentimentale ne rime avec rien…
Alors pourquoi ne pas se tirer une balle ? Pourquoi ne pas ouvrir le gaz avant d’allumer une dernière cigarette, pourquoi ne pas sauter par la fenêtre, pourquoi ne pas avaler une boite de cachetons dégueus, pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

Parce que je vous écris de ce mois de juillet.

Juillet, le mois de la niaiserie sympathique

Quel mois que ce mois de Juillet où les filles sont belles (même les moches), ou les garçons sont beaux (même les cons), où Paris respire (malgré sa pollution omniprésente), où les gens sont cools et sourient comme ça, pour rien, où l’on préfère boire une bière à la terrasse d’un café que d’allumer la tv pour sa dose quotidienne de conneries.
Bref, je vous écris de ce mois de juillet où tout va bien. Où l’on s’en fout si petite crotte gagne les élections, si on a plus de boulot l’année prochaine, si la France se casse la gueule et si la violence gronde dans les endroits sans soleil.

Smile, nique, fleurs, soleil, tube de l’été, amourettes de la plage, tongs, crème solaire, histoires sans importance et cool attitude. C’est ça juillet !

Ce positivisme écoeurant de juillet est tout aussi malsain que le négativisme gerbeux de février. Cela ne prouve qu’une chose, c’est que l’être humain a un tout petit cerveau, nettement moins utile que celui d’un arbre.

Redécouvrons le cycle de la nature

L’être humain obéit à des cycles, aux cycles millénaires de la nature.
Pour ceux qui n’ont jamais vu la nature (à part le square des mirabelles, où 4 arbres rachitiques se font la gueule entourés par des grilles barbelées et surveillés par des miradors), la vie d’une année correspond à peu près à ça :
– le printemps, la naissance. A partir de l’équinoxe, (autour du 21 mars) la sève remonte dans les veines des arbres. La nature bouillonne et créer de la vie. Jeunesse qui croît, lentement d’abord et puis de plus en plus vite. Rock n’ roll.
– l’été, l’adolescence et la vigueur de la jeunesse qui se transforme en âge mur. Petit Castor deviendra grand, et il sentira le besoin de se servir de sa queue. C’est ce qui se passe à partir du 21 juin (le solstice d’été). Petit Castor a des envies de se reproduire. Les abeilles bourdonnent, les fleurs se parent de myriades de couleurs. C’est la saison de la baise et de l’activation. Car on bosse en été, Castor construit sa maison.
– l’automne, la vieillesse. Le rythme de la vie se ralentit. A partir de l’équinoxe d’automne (21 septembre), la nature va préparer sa longue hibernation. Les animaux donnent un dernier coup pour finir de constituer leurs réserves de nourriture. Heureusement, c’est la saison du vin et des feuilles mortes.
– l’hiver, la mort. Le crépuscule de l’année. A peu près aux alentours du 21 décembre (le solstice d’hiver), tout s’arrête. L’arbre se fige, nu, imitant la mort. L’animal se cache, redoutant cette dernière. Pourvu que l’hiver se termine un jour…

Voilà en gros les saisons de la nature. Vous avez vu ? Elles suivent presque exactement les cycles de la vie humaine. Sauf que après l’hiver, la nature repart, l’homme n’a pas encore réussit à le faire.

Les humains n’ont rien pigé

Comme d’habitude, des tas de civilisations, cultures, peuples ont compris, juste en observant la nature, que l’être humain se calque sur celle-ci. L’être humain est un animal, amélioré certes, mais un animal tout de même, traînant derrière lui des millénaires de comportement animal.

Mais faut-il s’en séparer ? Faut-il réduire à néant notre part animal ? Notre part de nature ?

On essaie. On se « dénaturise » le plus possible. On construit des tas de trucs électroniques ou de la fausse nature artificielle et on essaie de se couper de nos origines naturelles.

Non, c’est vrai quoi, le singe a pas inventé internet. Donc si tu as une adresse e-mail, tu n’es pas un singe ! Ah ah ah. Quelle idée !

Et puis, si on inversait les cycles naturels de l’homme, histoire de le déglinguer encore plus ?

L’hiver, la saison naturelle du repos, on va le faire bosser 8h par jour, ce con. Et l’été, la saison où on doit s’activer, on le met en vacances. On est sûr qu’il se reproduira, mais pas forcément dans les bonnes conditions, ni qu’il préparera l’automne et l’hiver prochain.

Suicide en février ? Pas forcément

Alors comment s’étonner si la plupart des humains ne passent pas l’année. Nous sommes des bêtes, même si l’administration des cons a décidé que non.

Alors comment faire pour tenir le mois de février, alors que le doute vous submerge, que l’espoir de voir un jour vos vies s’éclaircir, que les pluies boueuses salissent tout et que le froid glacial de l’hiver semble attaché à vos os ? Comment faire ?

Pour moi, une seule façon : respecter les fêtes sacrées

Si nos ancêtres (je ne dis pas pétris de sagesse, parce qu’ils devaient être aussi cons que nous, y’a pas de raison), ont créées des fêtes afin de célébrer les différentes étapes de l’année, c’est qu’il y a une raison. Nos ancêtres n’avaient pas que ça à foutre, de faire la fête. Quelle raison ? Annoncer aux autres, et s’annoncer à soi même, le passage à une autre étape de l’année, et de sa vie.

Car chaque moment important de l’année peut être fêté. Il n’y a pas que les solstices et les équinoxes, il y a aussi des fêtes étranges, qui tombent à des moments particuliers de l’année (Imbolc, Beltaine, Lugnasad, Samaïn par exemple, mais il y en a d’autres).

Ces fêtes ne sont pas que des noms. Elles ont des significations qui sont gravées dans notre nature animale.

A nous de les respecter. Nous serons plus heureux.

Alors en février, quand vous lirez cet édito (définitivement trop long, vous êtes vraiment courageux), repensez à votre année. Vérifiez si vous avez bien fêté tous ces moments, si vous les avez bien compris, dans leur sens le plus profond.

Si oui, vous devez vous sentir plein de force, malgré le froid de ce mois vampire.

Si non, ne vous étonnez pas de vous sentir raplapla, alors commencez à fêter février (Imbolc, la Chandeleur, les Lupercales, etc.), vous vous sentirez mieux.

Cyroul

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