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Introduction à la littérature vampirique

Vampyres

vampyres laurent courau

Laurent Courau (2006) – Collection Pop CulturesEditions Flammarion

Vampyres, un livre de Laurent Courau, illustré par de splendides photos de Lukas Zpira est une enquête sur les groupes de vrais vampires qui hantent New York, mais aussi la Hollande, et la France.

Vous y trouverez une interview exclusive de Marcos Drake, de Father Sebastian, de Jean Paul Bourre et bien d’autres.

Une interview de Laurent Courau, dés que j’ai le temps, il la mérite.

Carmilla

D’abord, c’est pas un pavé

Oui enfin, on est plus en CP, on sait lire autre chose que les Tom-Tom et Nana ou autres Titeuf. Mais bon, au moins ceci excusera les quelques légèretés, voire incohérences, du scénario. Carmilla, ce sont 100 pages, divisées en 16 chapitres. Donc, ça fait environ 6 pages le chapitre. C’est court, et en plus, c’est agréable à lire.

Mais voilà, on peut déjà remarquer cela

L’histoire, je l’ai résumée, et ça fait un peu caricature. Et c’est pourtant pas loin de la vérité. Si Le Fanu avait pris le temps d’y ajouter 100 pages, on aurait pas senti le truc gros comme une cathédrale gothique qu’est la révélation finale sur l’identité de Carmilla.

Bon ok, en lisant Carmilla, je savais que j’allais lire un livre de vampire. Mais au XIXème siècle, Dracula n’était pas encore écrit. Le vampire était connu, mais Sheridan traitait plus les histoires de fantômes dans les châteaux en ruine que les histoires de vampires dans des… euh, tiens, un château en ruine !

Bon, bref, passons sur les clichés de la littérature gothique, à l’époque il ne s’agissait peut-être pas encore de clichés. Mais là, dès l’arrivée de Carmilla, on sait déjà qui elle est ! Ca se sent tellement ! Alors, c’est sans doute fait exprès ? Sans doute oui. Suggérer au lecteur que Carmilla est plus que ce que croient Laura et son père. Mais il n’empêche que pas un instant, en cent pages, pas un instant l’un d’eux fait le lien entre Carmilla et la jeune fille qu’a hébergé leur seul voisin. Et pourtant, il n’y a pas l’air d’avoir beaucoup d’agitation dans le coin. A vrai dire, des meurtres, il doit pas y en avoir tous les jours pas chez eux.

Je résume donc le problème ainsi :
1. Les gentils sont cons
2. Pas nous
3. Je suis sensible à la flatterie, mais là, j’ai l’impression d’être si intelligent que j’aurais pu faire Van Helsing.

Donc, je n’aime pas trop que l’auteur me prenne pour un con.

Qu’il est méchant ! Mais il a quoi contre ce livre ?

Moi ? Ben rien justement ! Maintenant que j’ai dit ce qu’il y avait de déplaisant à dire, passons à l’éloge, et là, j’ai autant, voire plus, de choses à dire. Ce livre est une merveille. Le roman se présente sous la forme de confidences rédigées par Laura des années après. Du coup, Laura malgré toute sa connerie paraît fort attachante. Sublime mélange de niaiserie et de pureté, elle est la cible parfaite pour le vampire Carmilla. Et Carmilla ? Pareille, sublime demoiselle ! La grâce d’un félin (elle se change en chat noir), le mystère d’une Marilyn Monroe en fin de carrière (pourquoi j’ai choisi cet exemple ? je vois pas le rapport) et les talents de libertine tentatrice font de cette merveilleuse adolescente un archétype de femme fatale, de vamp, de femme vampire belle et fragile en opposition à la robustesse d’un Lord Ruthven ou d’un Dracula. Car Carmilla fait fragile, limite malade. Carmilla, c’est la gamine de 15-17 ans avec l’air pâle et les yeux mornes, habillée de noir et ne bouffant rien pour ressembler à Avril Lavigne. Enfin, c’est ça mais au XIXème siècle. Et donc, elle n’en est que plus touchante.

En parlant de toucher, il faut aussi saluer les scènes osées, érotiques, délicieusement suggérées par Le Fanu. Les allusions lesbiennes, l’attirance de Laura pour Carmilla, les regards et les gestes tendres de Carmilla pour sa proie… C’est plus qu’implicite, là, alors quand je vois la retenue de [Stoker->48], qui pourtant écrit 25 ans plus tard, je me dis que Le Fanu était tout de même plus subversif. Carmilla, c’est l’histoire d’amour impossible, la vie et la mort, la femme et la femme… Et Carmilla, c’est le sexe aussi (dixit Frankie Vincent), le libertinage contre la morale puritaine, le blasphème contre un dieu en perte d’influence… Bref, dans Carmilla, il y a les ingrédients du vampire.

Carmilla est LE vampire féminin

Il reste une référence en la matière. Il est seulement dommage de constater que la plupart des adaptations cinématographiques du livre étaient prétextes à quelques scènes de baisers lesbiens, entre quelques pin-ups aux gros seins. Le potentiel de l’œuvre a-t-il donc été occulté ? Peu importe, Carmilla Karnstein restera dans nos esprits aux côtés de Dracula ou de Lestat, comme un vampire puissant et charismatique, dégageant une réelle aura envoûtante.

Note : 9/10

Comme je le dis, il vaut pour moi autant que Dracula. Les quelques défauts du scénarios sont pardonnés par la présence de Carmilla, un personnage génial, mythique. Quelques scènes qui resteront dans votre mémoire, comme l’arrivée de Carmilla ou la fin dans le château en ruine des Karnstein. On sait l’impact que ce livre a eu sur Bram Stocker.

Note : Pour ceux qui ont des problèmes de budget, Carmilla est entièrement téléchargeable sur internet. Ceci dit, il est en vente au prix de 2/3 € dans le commerce, comptez donc pas sur moi pour vous donner le lien.

Lestat le vampire

On pourrait même se prendre à rêver à une hypothétique rencontre avec cette ombre tourmentée oscillant entre deux mondes, rien que pour panser les plaies de son cœur meurtri balançant entre le plan des mortels et celui des non morts prédateurs impénitents parfois bien malgré eux.

Tous les vampiromanes épris de beauté, de voyages et de liberté ne peuvent que tomber sous le charme de ce Lestat anarchiste, assoiffé de renommée obsessionnelle, qui se lance à crocs éperdus dans l’exploration des sources vampiriques originelles. Un vampire galopin, libre penseur, attendrissant, farouchement opiniâtre, n’écoutant que ses propres lois, refusant ainsi de totalement mourir au monde et à ses êtres.

Oui, on devient véritablement addict au périple acharné de cette créature orpheline emplie de volonté indomptable, toujours habitée par cette étincelle d’humanité instinctive. Cette petite flamme vivace n’attend qu’un signal de notre part pour s’affranchir à jamais de toute aliénation imposée, luttant contre toute forme d’oppression. Comme si au fond, cette lueur nous soufflait “Soyez toujours vous-même, envers et contre tous ! Si vous vous sentez différents, montrez-le à la face de l’univers, hurlez-le sous les projecteurs, soyez-en fier car vous êtes beaux et forts d’être ce que vous êtes !”

Par conséquent, je pense que quelque part, tapi au creux de notre être, la “lueur d’un Lestat” sommeille. Oui, j’ai envie d’affirmer que ce cher Lestat représente l’arrogant porte-parole des causes marginalisées par la société.
Il apparaît ici au paroxysme de sa gloire, traversant les siècles doté du panache d’un dieu intemporel et brillant !

Anne Rice s’impose ici comme une maîtresse es vampire incontournable en livrant cette œuvre magistralement conçue.

Il a été, pour ma part, jubilatoire de suivre l’épopée de son héros qui émerge nettement du lot d’une pourtant séduisante galerie de personnages évoluant autour de lui. Avec ce livre, on voyage. Et Anne Rice nous procure vraiment l’étrange sensation “d’avoir connu” son Lestat.

Etait-il un fantasme jaillissant de sa part d’ombre goulûment attirée par ce séduisant vampire ? Qu’importe, car Lestat semble exister, lui et toute sa clique, nous emportant dans sa tornade épique ! Anne Rice nous fait don de son âme avec une crédibilité troublante, pleine de vents décadents.

Après une telle démonstration, essayez de vous convaincre que les vampires ne sont que des créatures purement surnaturelles…

E-VDN

evdn vampires dark newsE-Vampire Dark News est une newsletter qui vous permet de vous tenir informé de toute l’actualité des vampires en France et à travers le monde : littérature, cinéma, arts, évènements, etc… Vous pouvez librement consulter l’édition du jour ou les anciens numéros.

Depuis 2001, l’Evdn fait le régal des amateurs de vampires en france.

Un exceptionnel travail de compilation, très bien documenté et illustré, et tout ça gratuitement, oui madame.

Ajout 2009 :  à priori, VDN a arreté sa diffusion en 2006. Mais vous puvez toujours consultez les archives ici.

Vampire Dark News

Créé en 1995 par un petit groupe de passionnés par le mythe du Vampire (dont Slash et Simmu), l’Association Vampire Story a publié chaque trimestre pendant 5 ans le fanzine Vampire Dark News.

Au fils des années, plus de 15 numéros se sont succédés… proposant des chroniques de livres, de films, de BD, des rencontres avec des auteurs et artistes reconnus et ouvrant ses pages a de nombreux jeunes auteurs…

En 1999, celui-ci s’est transformé en webzine, le bien connu e-VDN, avec la création de vampiredarknews.com.

Cette association a démarré une activité d’édition littéraire avec la publication de sa première anthologie: Millenium Vampire.

Rajout 2009 : Vampire Dark news a évolué vers VDN City dont voilà la magnifique map ci-dessous :

vampire dark news city

The Vampire Crypt

Le fanzine de Margaret L. Carter (auteur méconnue de Sealed in Blood) a été édité durant 10 ans pour 25 numéros.

Dernier numéro au printemps 2005, chez le distributeur Secret Pleasures (rien que le nom m’amuse).

Le fanzine contenait des interviews d’auteurs américains de romans vampiriques tels que Suzy McKee Charnas, Elaine Bergstrom ou encore Chelsea Quinn Yarbro, ainsi que des nouvelles écrites par Gemma Files, Nancy Kilpatrick, and Edo van Belkom.

Durham Red

Nom : Durham Red

Statut : Vampire mutant. Agent de recherche et de destruction. Statut matrimonial : veuve.

Date : 2182

Motivation : le sang

Armement : Dents. Blaster multi-coups à commande vocale shreck NOS-4-R2. Grenade temporelle. Blaster à particules et/ou laser. Vibro-sabre.

Caractéristiques : Durham red est dotée de grandes canines et a besoin d’une dose quotidienne de sang. Mais elle est insensible aux calamités traditionnelles qui sont le lot des vampires. Ni la lumière, ni les croix ne peuvent rien contre elle, et elle raffole de l’ail.
Préférences : Groupe O, rhésus indifférent.

Auteurs :

Peter Hogan (scénariste) travaille beaucoup pour les hebdomadaires anglais 2000 AD et Dredd Megazine, mais depuis quelques années, il fournit aussi réguilièrement en scénarios des éditeurs américains.

Marc Harrison (dessinateur) réalise ici sa première grande série en couleur directe.

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Vampirella

Historique

La jolie Vampirella (dessinées magnifiquement par Tom Sutton puis José Gonzales, et moins magnifiquement par Tom Sniegoski) venue de la planète Draculon a trouvé le jour aux States avant d’avoir son propre magazine en France.
On y trouvait notamment des signatures prestigieuses comme Neal Adams, Reed Crandall, Bily Graham ou Richard Corben

En français : on trouve aujourd’hui assez facilement les trois volumes des aventures de Vampirella suivants :

Jose Gonzalez & Archie Goodwin - Editions du Triton
Jose Gonzalez & Archie Goodwin - Editions du Triton
Jose Gonsalez & T. Casey Brennan Soleil Productions
Jose Gonsalez & T. Casey Brennan Soleil Productions
Tom Sniegoski & Buzz Soleil Productions
Tom Sniegoski & Buzz Soleil Productions

Morsure du Cyroul

vampirella_3Les couvertures sont hyper-sexy et les dessins de José Gonzales et Tom Sutton sont vraiment magnifiques, mais on a souvent du mal à se passionner pour la vampirette en string tellement les scenari ressemblent à Martine à la plage : “Oh Adam chéri, c’est horrible, un méchant. Vite, empêchons le de nuir !” Quel gâchis…

Requiem

Publié à l’époque par le Cercle d’Etudes Vampiriques (devenu les [Editions de l’Oxymore->http://www.oxymore.com/] en 1999), Requiem était un excellent fanzine du vampire.

On y trouvait critiques de films, de livres, interviews d’écrivains, de dessinateurs, études très sérieuses, etc. On a pu notament y croiser beaucoup de références actuelles du monde vampirique.

Pour ceux qui n’étaient pas nés à cette époque, vous pouvez toujours [commander les Requiems qui vous manquent->http://www.oxymore.com/requiem.php4].

Victor Hugo et Vlad Tepes

” Vlad Boyard de Tarvis appelé Belzébuth

Refuse de payer au sultan son tribut

Prend l’ambassade turque et la fait périr toute

Sur trente pals plantés au bord de la route.

Mourad accourt, brûlant moissons, granges, greniers,

Bat le boyard, lui fait mille prisonniers.

Puis, autour de l’immense et noir champ de bataille,

Bâtit un large mur tout en pierre de taille.

Et fait dans les creneaux pleins d’affreux cris plaintifs

Maçonner et murer les vingt mille captifs.

Laissant des trous par où l’on voit leurs yeux dans l’ombre

Et part, après avoir écrit sur le mur sombre :

Mourad tailleur de pierre, à Vlad planteur de pieux. “