Victoria Francès

Impossible selon moi que Morsure.net ne s’enrichisse pas de l’oeuvre délicate et subversive de cette jeune artiste espagnole captivée comme nous autres depuis des lunes par les mythes vampiriques. Et malgré les étiquettes qui semblent lui faire horreur pour qualifier son art, ce qu’on peut comprendre lorsqu’on tient à une singularité légitime en tant qu’artiste, son oeuvre se trouve indéniablement possédée par les auras décadentes et ultra séduisantes de nos chers saigneurs vampires.

Cela pour notre plus dévorant plaisir n’est-ce-pas, chers frères ténébreux ?

Il fait bon à mon sens d’errer au coeur de l’univers sombre (dit symboliste) et empreint de lueurs érotiques de Victoria Francès. On s’y sent comme dans un rêve sautant de l’autre côté du miroir comme Alice au pays des merveilles. Elle nous entraîne alors dans son sillon comme dans un conte rappelant que la vie s’avère parfois vénéneuse bien qu’elle comporte certaines voluptés indispensables. Oui, avec elle nous voyageons au sein d’un conte cruel gracieusement esthétique éveillant peut-être nos sourdes tendances masochistes inconscientes, glorifiant notre part d’ombre. Il est certain que le monde très victorien de Victoria Francès ne laisse jamais indifférent, en tout cas pas ceux qui entreprennent de scruter ses tréfonds. On se laisse vite happer par ses si belles nymphes saphiques unies jusqu’au baiser vampire funeste annonciateur de renaissance. On retrouve toujours cette brise sensuelle évocatrice qui scelle l’évident talent illustrateur de Victoria Francès, sans se détourner de l’aura spectrale très puissante de la gente vampirique. Par conséquent, personne ne sera étonné de son inspiration vivement puisée, outre sa prolixe imagination, dans les diverses sources cinématographiques et littéraires les plus célèbres et les plus sombres (Bram Stoker, Sheridan le Fanu, Tim Burton, Edgar Allan Poe, Anne Rice…).

Forte de son talent, Victoria Francès a sorti en 2004 une BD tout en trilogie démontrant l’étendue de ses facultés à manier les chimères sombres. Il s’agit de “Favole”, dont elle a également rédigé la trame scénaristique.

Sans conteste, une artiste à suivre à la trace, quelque soit la destinée sanguine de ses pinceaux.

One thought on “Victoria Francès”

  1. Tu as été plus rapide que moi sur ce coup là. Depuis la sortie de Favole, je veux faire un article sur cette charmante Ibère (car en plus d’avoir un talent fou, elle est très jolie).
    Cela peut nous permettre de nous pencher un peu plus sur le fantastique espagnol, qui rayonne aussi bien au cinéma (Alex de la Iglesia, Jaume Balaguero, Guillermo Del Toro, Jess Franco, etc) que dans la peinture (Goya).
    L’espagne est un pays profondément ancré dans ses traditions (que des années d’Inquisition n’ont pas pu forcer à disparaître). Ainsi les sorcières s’ébattent encore en Galice. Pendant que les lutins et autres créatures se cachent dans les forêts d’Asturies.

    Et maintenant on y trouve des vampires… Pff, qu’attendez vous pour aller faire un tour en espagne ?

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