Cold Gotha de Guillaume Lebeau

Les éditions Baleine, sous la houlette de deux écrivains adeptes de l’encre noire de Chine, Guillaume Lebeau et Xavier Mauméjean, lancent la collection « Club Van Helsing ». La Baleine nous avait déjà offert une autre collection : Le Poulpe ! Pour sa première saison comportant huit volumes, le CVH s’offre quelques belles plumes du roman noir et fantastique du moment : Maud Tabachnik, Guillaume Lebeau, Xavier Mauméjean, Heliot Johan, Bizien Jean-Luc.

cold gotha lebeauLe CVH est un club de chasseurs de monstres, comme l’évoque son nom. Chaque roman de la collection met en scène, dans le monde contemporain, des créatures fantastiques et mythologiques célèbres : le Sphynx, le vampire et le lycanthrope dans Cold Gotha, le loup-garou dans (I can get no) Mastication… ainsi que les membres du Club fondé par Hugo Van Helsing, lointain rejeton de l’Abraham du même nom, ce dernier s’étant lassé de la traque en solo.

Sur l’étalage de la librairie, le joli petit livre à la couverture grise monochrome attire le regard. Le mien plus particulièrement quand il décrypte le faciès surplombant le titre, orné de crocs à rayer le plancher. Pas le temps de lire ça ? 9€50, 225 pages aérées, au style dynamique. Plus aucune excuse.

Lebeau a reçu le prix Cognac pour l’Algèbre du besoin, un techno-thriller et ça se voit. Le roman démarre in medias res sur les chapeaux de roue, d’emblée, le lecteur est submergé par un jargon ultra technique sur les avions, les voitures, les flingues, l’informatique. Vous ne savez pas ce qu’est un intercepteur trisonique MiG-31 Foxhoud ? Mais vous avez aimé Blade ?

Vous aimerez Cold Gotha.

L’histoire ?

Une traque, des explosions, de l’adrénaline. L’excuse à tout ça ? Les vampires sont les méchants… La circonstance : le meurtre par un quartet de lycans mal dégrossis de Winona Seward, avatar inversé de la douce et presque prude Mina Murray de Stoker, pornostar masochiste (mon correcteur orthographique ne connaît pas le mot « pornostar ») qu’Helsing aurait dû protéger. Il est intriguant que le patronyme de Winona soit Seward et non Harker, au passage, mais le livre ne nous fournira pas cette explication (et le prénom ? Clin d’œil au casting Coppelien, vous l’aurez saisi).

Le décor : Etazunis version 11 septembre 2001, le sinueuse Mullholand Drive et sa maison avec piscine lynchienne, Hollywood, deux bars, celui qu’a géré Johnny Depp (fermé dans la réalité à cause de problèmes de drogue), un autre tendance fetish SM avec backrooms (mon correcteur orthographique est frigide je crois). A la fin de l’histoire, le début de celle du CVH.

Détail amusant : si les Vampyres (obsolète, ce correcteur) n’étaient pas encore entrés en littérature, c’est désormais chose faite… un dénommé Father Christian s’y prend en effet une sacrée mandale.

Bref, vous savez quoi lire cet été sur la plage sans vous prendre la tête.

COLD GOTHA, de Guillaule Lebeau
Coll. « Club Van Helsing », éd. Baleine, mai 2007

D’autres critiques :

Sur Vampirisme.com : Lebeau Guillaume – Cold Gotha

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