Déjà je déteste les réveillons. Je déteste dire “bonne année” à des gens qui m’indiffèrent. A toi jeune mortel avide de mes éditos mordants, je veux bien te souhaiter une bonne année, un peu comme je te dirais bonjour.
Mais aux autres ?
Ceux de mon clan déjà.
Jamais je ne leur souhaiterais une mauvaise année. Vous vous rendez-comte, dire à ma tata Carmilla : “pourrissante année tata Caca !” (je l’appelle comme ça dans l’intimité). Ce serait un scandale et je pourrais me faire virer de la famille.
Quand aux inconnus, quel bonheur retirais-je à leur souhaiter quoi que ce soit ? Je les connais pas. Et je ne veux même pas les connaître. Quelle coutume ridicule.
Je préférais nettement l’époque du Solstice, quand on se souhaitais un nouveau cycle des saisons en dansant autour du feu accompagnés par une musique sauvage rythmée par des tambours en peau de chèvre. La terre entière dansait sur la même musique. Du continent aborigène aux contreforts escarpés des imposants nordiques en passant par les déserts africains et les steppes mongols. Pff, nostalgie des vrais moments.
Alors qu’aujourd’hui nous retournons joyeusement dans la barbarie la plus totale. Pendant que Raymond, Bill et John se tapent une indigestion d’huîtres pétrolifères, Youssef, David et Han se font arracher la gueule à coup de missiles. Et tout ça le jour anniversaire de Martin Luther King (15 janvier).
Il y a cent ans, j’ai cru que la civilisation allait devenir civilisée. Des gens comme Hermann Hesse s’opposaient à la guerre et clamaient qu’une société qui ne peut empêcher ou qui va même jusqu’à provoquer des guerres doit être radicalement condamnée. Non au nationalisme barbare quoi. Hesse s’est vu supprimé son confort à cause de ses idées… Mais on pouvait imaginer que la boule (qui ammasse pas mousse) était lancée, que l’humanité allait enfin devenir humaine.
Et puis 110 ans et 3 guerres après, ça recommence…
Alors certes, les américains sont une nation jeune et conne. Ils sont de ce fait excusable (mon cul). Mais les is-Raëliens et les pâles-Estiniens ? Mais les Russes ? Mais les Angolais ? Mais les Chinois ? Mais les Coréens ? Etc…
Alors bonne année mon cul !