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Petite page sur les vampires dans l’art et l’histoire de l’art.

Jason Beam

jason beamJason Beam est un magicien des couleurs et de la forme. Il prend de jolies photos qu’il retouche avec beaucoup de talent et un goût certain des couleurs.
Son sujet de prédilection est la femme vampire, créature démoniaque et angélique. Voici pour notre plus grand plaisir, trois exemples de son travail.

35

Une belle série d’images de la photographe Natasha Epperson assemblées et mélangées dans un tableau vampirique. Il a voulu essayer une apparence différente avec une nouvelle palette.

Le titre « 35 » vient de la façon qu’a l’auteur de classer ses œuvres. Quand il commence un nouveau tableau, il lui donne un numéro avant de lui donner un véritable nom. Pour cette œuvre, il a décidé de garder le numéro comme titre.

Le modèle qui pose pour Natasha est Portia, une superbe vampire (dont j’espère en faire bientôt une galerie dans la rubrique Vamps du site).

35

Peep Show

Illustration inspirée par le magazine Peep Show (un magazine de nouvelles érotiques d’horreur qui a eu 5 numéros et qui, depuis, s’est transformé en anthologie annuelle).

Jason Beam raconte qu’il a vraiment adoré les photographies de Portia par Natasha Epperson et qu’il a voulu en faire une autre. Une sorte de continuation du tableau « 35 ».

peepshow

DESTINY AND ETERNITY

Au lieu de s’arrêter sur les clichés Hollywoodiens du mythe vampirique, Jason Beam est allé chercher les sources réelles du vampirisme et a étudié les émotions provoquées par le désir de sang plutôt que le sang en lui-même.

destinyandeternity

A voir :

Mawades

Qui es-tu Mawades ?

Je n’aime pas tellement parler de moi, pas par modestie mais plutôt parce que ma devise est « pour vivre heureux vivons cachés ». Il est vrai que je deviens plus bavarde lorsqu’il s’agit de parler de mon travail (en résumé : faire des images).

Comment as-tu commencé à réaliser tes tableaux ?

J’ai commencé par la peinture à l’huile, puis l’acrylique pour arriver à la photo (de plus en plus moderne !).

Tes sujets de prédilection sont le portrait et les vampires. Quels rapports as-tu avec le monde nocturne ?

Je ne suis pas une Gothique, je ne m’habille pas tout en noir, je ne traîne pas mon mal de vivre, l’œil triste, la mine déconfite. Je ne nie pas la douleur de vivre mais je pense que sur terre la souffrance est le propre de l’homme, tout le monde souffre d’une façon ou d’une autre.

Nous sommes là pour nous améliorer et le seul moyen d’y arriver c’est de subir les épreuves que nous donne la vie et d’en sortir vainqueur. J’ai l’impression d’avoir passer ma vie à me battre, le plus souvent contre moi-même. Le pire c’est que j’ai fini par aimer ça, c’est ce qui me tient éveillée. La facilité m’endort.

Et cette fascination pour le vampire ?

Je ne sais pas d’où me vient cette fascination pour l’univers vampirique. A 12 ans je peignais ma chambre en rouge et je calfeutrais les moindres interstices parce que je ne pouvais dormir que dans le noir absolu. Plus tard j’ai fait quelques expériences extra sensorielles des plus marquantes, liées au vampirisme. J’ai fait quelques recherches sur le symbolisme lié au vampire pour essayer de comprendre ma fascination pour ce sujet, sans grand succès. A part le sang qui symbolise la vie …

D’où vient l’aspect symbolique et imaginaire de tes peintures ?

J’ai une grande imagination et je rêve beaucoup, mais la réalité me passionne tout autant. La réalité aussi est extraordinaire, c’est juste une question de regard. Par jeu il m’arrive de regarder le monde qui m’entoure comme si je débarquais d’une autre planète et que je le découvre pour la première fois, tout me paraît alors fantastique, étonnant, bizarre, surprenant…

Que fais tu dans la vraie vie où il faut payer des impôts ?

Professionnellement j’ai travaillé quelques mois dans une agence de publicité comme graphiste mais j’ai très vite arrêté. Pour plusieurs raisons. Parce que , spirituellement, ce milieu ne me convenait pas du tout, que je ne sais pas travailler en équipe et qu’en plus j’ai un gros problème avec l’autorité (je ne supporte pas que l’on me donne des ordres, et je ne supporte pas d’en donner non plus d’ailleurs). Depuis je travaille en indépendante. Je fais les images que j’ai envie de faire et je les vends à ceux que cela intéresse.

Tes passions ?

J’adore voyager, ces dix dernières années j’ai passé plus de temps à l’étranger qu’en France. Voyager c’est aussi être confronté à d’autres univers, c’est ce qui me plaît.

Je parle, je parle…me voilà partie pour une encyclopédie de douze volumes de huit cent pages.

Je te rassure, c’est que de la qualité 😉

Alors merci Mawades pour cette interview surprise et n’hésites pas à nous tenir au courant de tes projets.

Longue éternité à toi.

Vampire

Les anthropométries de Klein sont réalisées à partir de femmes qui se sont roulées sur des toiles au sol, après s’être couverte de peinture bleue (le fameux bleu de Klein). L’artiste se contentant de regarder et de “guider” les modèles (essentiellement féminins, évidement -c’est pas du cul, c’est de l’art-).

Ces anthropométries, véritables anthropophagies colorielles ou anthropomorphies chromatiques (p’tain Cyroul arrête, tes lecteurs s’endorment…) sont le reflet de l’homme dans la toile. Un reflet purement charnel ou le sang devient bleu et la chair rose.

Bon, maintenant, on ne m’enlèvera pas de l’idée que Yves Klein (mort à 34 ans, autant dire immortel) était vraiment un bon commercial, même si le contour de la silhouette dessiné par un manque de substance est particulièrement intéressant.

Le vampire, est-ce celui qui est dessiné ? Ou celui qui a bu cette substance ? Klein avait-il vu le Cauchemar de Dracula de Fisher avant de baptiser cette toile (la disparition de Christopher Lee dans une décomposition de cendres) ?

Que de questions auxquelles la peinture contemporaine s’amuse à ne jamais répondre…

Victoria Francès

Impossible selon moi que Morsure.net ne s’enrichisse pas de l’oeuvre délicate et subversive de cette jeune artiste espagnole captivée comme nous autres depuis des lunes par les mythes vampiriques. Et malgré les étiquettes qui semblent lui faire horreur pour qualifier son art, ce qu’on peut comprendre lorsqu’on tient à une singularité légitime en tant qu’artiste, son oeuvre se trouve indéniablement possédée par les auras décadentes et ultra séduisantes de nos chers saigneurs vampires.

Cela pour notre plus dévorant plaisir n’est-ce-pas, chers frères ténébreux ?

Il fait bon à mon sens d’errer au coeur de l’univers sombre (dit symboliste) et empreint de lueurs érotiques de Victoria Francès. On s’y sent comme dans un rêve sautant de l’autre côté du miroir comme Alice au pays des merveilles. Elle nous entraîne alors dans son sillon comme dans un conte rappelant que la vie s’avère parfois vénéneuse bien qu’elle comporte certaines voluptés indispensables. Oui, avec elle nous voyageons au sein d’un conte cruel gracieusement esthétique éveillant peut-être nos sourdes tendances masochistes inconscientes, glorifiant notre part d’ombre. Il est certain que le monde très victorien de Victoria Francès ne laisse jamais indifférent, en tout cas pas ceux qui entreprennent de scruter ses tréfonds. On se laisse vite happer par ses si belles nymphes saphiques unies jusqu’au baiser vampire funeste annonciateur de renaissance. On retrouve toujours cette brise sensuelle évocatrice qui scelle l’évident talent illustrateur de Victoria Francès, sans se détourner de l’aura spectrale très puissante de la gente vampirique. Par conséquent, personne ne sera étonné de son inspiration vivement puisée, outre sa prolixe imagination, dans les diverses sources cinématographiques et littéraires les plus célèbres et les plus sombres (Bram Stoker, Sheridan le Fanu, Tim Burton, Edgar Allan Poe, Anne Rice…).

Forte de son talent, Victoria Francès a sorti en 2004 une BD tout en trilogie démontrant l’étendue de ses facultés à manier les chimères sombres. Il s’agit de “Favole”, dont elle a également rédigé la trame scénaristique.

Sans conteste, une artiste à suivre à la trace, quelque soit la destinée sanguine de ses pinceaux.