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Introduction à la littérature vampirique

Fifteen Painted Cards from a Vampire Tarot

Dans le recueil Smoke & Mirror de l’immense Neil Gaiman

smoke_and_mirrors_(book)Que ceux qui ne connaissent pas Neil Gaiman cherchent de bonnes excuses (une excursion en Sibérie en 1918, une ablation soudaine des centres de la mémoire, un sommeil de plus d’un siècle ou le début de l’apprentissage de la lecture en cours primaire première année).

Car Neil Gaiman est inloupable : écrivain de romans, nouvelles, histoires pour enfants, scripts de séries télévisées, scénariste de films, de bandes dessinées mythiques (Dead, Tim Hunter’s Book of Magic, The Sandman, l’Orchidée noire, etc.), parolier de chansons, poète, et plein d’autres choses encore.

Que ceux qui n’aiment pas Neil Gaiman se cachent de honte et sortent de ce site couverts d’opprobre. Comment ne peut-on pas apprécier cet homme ?

Déjà il est beau. Si, si les filles, je l’ai rencontré, et même de près (wah, comme je me la pète) et il fout la honte à pas mal de mecs.

Ensuite il s’habille toujours en noir (il copie un peu là).

Enfin il est pote avec plein d’artistes, des vrais que j’admire (Terry Pratchett, Dave McKean, Alice Cooper, etc.). Et enfin il a un talent fou, c’est un véritable génie de l’écriture (à l’instar de Pratchett avec qui il a co-écrit Good Omens – De bons présages).

Alors vous n’avez plus d’excuses, courrez acheter du Gaiman.

Fifteen Painted Cards from a Vampire Tarot

L’histoire de 15 painted cards ressemble à toutes les histoires de Gaiman, une suite de coïncidences qui seraient catastrophiques pour n’importe qui, mais qui se transforme en chef d’oeuvre entre ses mains expertes.
Un jour, un éditeur lui demande une histoire de vampire pour une anthologie vampirique. Le père Gaiman aurait pu pondre un texte comme ça vite fait. Mais non. Des synopsis d’histoires de vampires, il n’en avait pas une mais 15. Et c’est ainsi que le tarot des vampires est né.

On y trouve donc 15 idées d’histoires de vampires écrites en quelques lignes. Mais en quelques lignes, Gaiman nous projette dans un monde imaginaire, là où un moins doué nous aurait déjà pondu 2 tomes de romans ardus.

C’est de l’art.
C’est un artiste…

Je suis jaloux.
Longue éternité à toi Neil.

Pour tout savoir sur neil :

Le revenant – Baudelaire

Charles Pierre Baudelaire – in. Les Fleurs du Mal

fleurs du mal vampireComme les anges à l’œil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit,

Et je te donnerai, ma brune,
Des baisers froids comme la lune
Et des caresses de serpent
Autour d’une fosse rampant.

Quand viendra le matin livide,
Tu trouveras ma place vide,
Où jusqu’au soir il fera froid.

Comme d’autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l’effroi.

Les métamorphoses du vampire – Baudelaire

Charles Pierre Baudelaire – in. Les Fleurs du Mal

baudelaire vampireLa femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu’un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc :

” Moi, j’ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d’un lit l’antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.

Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles !
Je suis, mon cher savant, si docte aux Voluptés,
Lorsque j’étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j’abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d’émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi ! ”

Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d’amour, je ne vis plus
Qu’une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus !

Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d’eux-mêmes rendaient le cri d’une girouette
Ou d’une enseigne, au bout d’une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d’hiver.

Le Vampire – Baudelaire

Charles Pierre Baudelaire – in. Les Fleurs du Mal

baudelaire vampireToi qui, comme un coup de couteau.
Dans mon coeur plaintif est entrée;
Toi qui, forte comme un troupeau

De démons, vins, folle et parée,
De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine.

–Infâme à qui je suis lié

Comme le forçat à la chaîne,
Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l’ivrogne,
Comme aux vermines la charogne,

–Maudite, maudite sois-tu!

J’ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j’ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.

Hélas! le poison et le glaive
M’ont pris en dédain et m’ont dit:
« Tu n’es pas digne qu’on t’enlève
A ton esclavage maudit,

Imbécile!–de son empire

Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire! »

Manuel du Chasseur de Vampires

L’auteur, Constantine Gregory (ou l’annoteur Graig Glenday, on trouve les deux noms, quel est donc ce mystère ?) nous offre un panorama très exhaustif sur les vampires.

Car pour Constantine, les vampires existent. Il parle de leurs origines historiques et culturelles, des moyens de détecter et d’identifier ces morts-vivants suceurs de sang. Comment prévenir le vampirisme ? et surtout comment tuer un vampire ? Rubriques indispensables à tout chasseur qui se respecte.

Enfin, une partie sur les bastions vampiriques, les lieux d’activités reconnus de nos morts-vivants préférés.

On appréciera l’énorme travail d’étude de compilation et de synthèse de toutes ces histoires vampiriques. Le livre se lit facilement, accompagné par des annotations très pertinentes et très documentés. Il s’agit de plus d’un bel ouvrage bien illustré et mis en page. Par contre ce livre est une traduction de l’édition anglaise, on n’aura donc que des lieux et anecdotes réputés anglo-saxonnes.

Ainsi exit le cimetière du Père Lachaise, le paris vampirique, le Sergent Bertrand, et bien d’autres. M’enfin c’est pas trop grave, car il a ajouté Morsure.net dans ses liens vampiriques (auto-pub, bien joué Constantin).

Oui, lecteur addict et néanmoins fidèle de morsure.net, ce site commence à acquérir ses lettres de noblesse (et tout ça gratuitement), vu qu’on en parle dans les bouquins anglo-saxons. J’aimerais vraiment savoir pourquoi (qu’est ce qu’ils peuvent piger à mon humour décadent? Surement rien du tout).

Au final, un très joli bouquin, très intéressant aussi. Je le recommande pour un cadeau à la vampirette ou au vampire de vos rêves.

Salles obscures (Throat Sprockets)

arton69-d262eJe pensais avoir tout lu dans les romans modernes vampiriques (et je commençais franchement à me faire chier). Les thématiques étaient toujours les mêmes : la mort, le sang, l’homosexualité, le sexe, le cannibalisme, le gothique, l’immortalité, le vol d’énergie vital etc… En bref, j’avais l’impression qu’on me resservait toujours les mêmes thématiques. Faut dire que je sortais d’une relecture de l’intégrale d’Anne Rice et ça fatigue vite, on a un peu l’impression de relire les mêmes romans.
Bref, je me faisais chier… Et puis ce bouquin m’est tombé dessus par hasard dans les recoins obscures d’un bouquiniste poussiéreux.

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Blood, the last vampire de Benkyo Tamaoki

blood the ast vampireD’un graphisme tout à fait particulier (réalisme sensuel et ligne froide), ce manga nous entraîne dans le labyrinthe de la vie de Saya, la jeune, belle et triste héroïne.

Extrêmement psychologique, l’histoire guide Saya vers les retrouvailles avec ses racines. Car Blood c’est le sang (qui dégouline le long des pages avec de longues trainées noires superbes), mais c’est aussi le sang génétique, la famille.

Blood the last Vampire a inspiré aussi un film d’animation, un roman et un jeu vidéo qui racontent tous l’histoire de Saya.

A lire, à relire.

BloodtheLastVampire2

Introduction à la poésie vampirique

Bon, ok, la poésie, tout le monde s’en fout…
Y’a bien deux trois romantiques qui préfèrent lire du Rimbaud plutôt que d’écouter du Marylin Manson (je ne parle pas de ceux qui font semblant pour pouvoir se taper leur copine goth). Mais des vrais amateurs de poésie, y’en a pas des masses. Et leur nombre fond comme neige au soleil.

Pourtant, la poésie c’est un peu comme un rayon de lune sur une pierre tombale fraîchement retournée. C’est inattendu, frais, magique et plein de messages que chacun interprétera à sa manière.

Alors juste pour voir, lisez donc certains de ces poèmes, lisez les vraiment. Ecoutez les. Imprégnez vous en. Et peut-être qu’un jour béni, vous aussi vous serez sensible à la poésie…

  • 1748 – Heinrich August Ossenfelder : “Der Vampir”
  • 1773 – Gottfied August Bürger : “Lenore” traduit de l’allemand par Gérard de NERVAL.
  • 1797 – Johann Wolfgang von Goethe : “Die Braut von Korinth” (La fiancée de Corinthe)
  • 1798 – Samuel Taylor Coleridge : “Cristabel”
  • 1800 – Robert Southey : “Thalaba the Destroyer”
  • 1810 – John Stagg : “The Vampyre”
  • 1813 – Lord Byron : “The Giaour”
  • 1820 – John Keats : “La Belle Dame Sans Merci”
  • 1819 – John Keats : “Lamia”
  • 1833 – Henry Liddell : “The Vampire Bride”
  • 1845 – James Clerk Maxwell : “The Vampyre”
  • 1855 – Charles Baudelaire : “Le vampire”, “Les métamorphoses du vampire”, “Le revenant”, “La Fontaine de Sang”
  • 1864 – Théodore de Banville : “Polichinelle vampire”
  • 1897 – Rudyard Kipling : “The vampire”

Les morsures de l’aube

benacquista morsures de l'aubeUn petit tour dans les rues de Paris la nuit. Ses bars, ses clubs, ses vampires…

Ce roman vous le commencez et il vous intrigue, vous continuez plus loin et il vous titille, vous lisez un peu plus et il vous happe jusqu’à la fin.

Une ambiance extraordinaire où l’on retrouve le Paris d’en bas et le Paris d’en haut. Si vous aimez cette ville, vous allez être gâté.

Alors n’hésitez pas à le lire à la lueur d’un réverbère, flânant sur les bords de seine, imaginant peut être Violaine derrière vous, prête à vous vampiriser toute la nuit…

Tonino Benacquista

Tonino Benacquista est né à Choisy le Roi le 1er septembre 1961. Il étudie au lycée Romain Rolland à Ivry où il fréquente un certain Maurice Dantec et Jean-bernard Pouy. Après avoir suivi des études cinématographiques à Censier, il abandonne l’université pour exercer de nombreux petits boulots… Ces métiers lui assurent une indépendance financière et lui permettent de se consacrer à l’écriture de son premier roman Epinglé comme une pin-up dans un placard de G.I qui sera publié au Fleuve Noir. Il écrit également à Hara Kiri. 4 ans plus tard La Madonne des sleepings. En 1991, c’est la consécration puisqu’il remporte avec La commedia des ratés le prix Mystère de la critique, le Grand prix de la littérature policière, ainsi que le trophée 813.

Touche à tout, Benacquista a également collaboré avec Jacques Ferrandez à la réalisation de plusieurs bandes dessinées dont L’Outremageur en 1998 (grand prix interfestival 1999). Le monde du cinéma ne tarde pas à s’intéresser à Benacquista. Nicole Garcia fait appel à ses talents sur Place Vendome, où il est consultant, et Antoine de Caunes adapte à l’écran son roman Les Morsures de l’aube.