Joyeux Noël Vampire

Dans un édito précédent, je me suis [honteusement moqué des satanistes->85] (en même temps, ils l’avaient bien cherché). C’est maintenant au tour des chrétiens intégristes de s’en prendre plein la poire (rigolez pas les fachos musulmans, les juifs ou autres, un jour votre tour viendra)…

Un bon pape est un pape mort

Petite digression temporelle : Avril 2005, le pape est mort, Belmondo est toujours vivant… (voir le concours “[qui va mourir le prem’s->http://www.les-ours.com/infoniais/cathologie/index_pope.html]” sur l’inénarrable et néanmoins toujours vivant site, les Ours.com).

On a fait tout un foin de la mort de cet homme célèbre. Et pourtant les pleureuses du Pape auraient du être heureuses, car ce dernier a enfin pu retrouver son pote Adolphe au paradis (le prénom de Dieu, c’est Adolphe, vous ne le saviez pas ? Il s’appelle Adolphe Dieu. Mais ses potes l’appellent Dieu tout court, car on pourrait confondre avec l’autre Adolphe) et il a pu enfin retrouver les Anges, les Archanges, les Séraphins et tripoter les cupidons sans risquer d’être envoyé en taule. Alors les dévots et autres grenouilles de bénitier devraient être heureux.

Car n’est-ce pas le rêve de tout dévot qui se respecte de retrouver Dieu ? Entendre Dieu, voir Dieu, toucher Dieu, faire l’amour à Dieu ?

Cette digression faite, revenons à nos moutons, nos bergers et nos rois mages…

C’est Noël. La naissance du petit Jésus… Et pourquoi pas la naissance de l’anti-petit Jésus ?

En relisant attentivement le nouveau testament, cette grande épopée publicitaire à la gloire du dieu unique et de sa tribu de fanatiques, on s’aperçoit avec stupeur que le christ est aussi sanglant que le vampire. Je n’irais pas jusqu’à dire « gore », même si la récente adaptation de sa vie par Mel Gibson prouve que j’aurai du mieux lire mon catéchisme étant petit, j’ai loupé des passages cool (car oui lecteur, tu apprendras que j’ai été enfant de cœur dans ma jeunesse).

Mais c’est vrai que c’est sanglant la Bible. Que ce soit sur le Golgota où durant la Cène, Jesus de Nazareth saigne de tous les bouts, voir de tous les membres. D’ailleurs les chrétiens, ne l’appellent t-ils pas “JC, notre saigneur”? Et le pire, c’est qu’ils boivent son sang. Ils appellent ça : Communion.

Mais alors, les chrétiens sont des vampires ?

Heureusement Dom Calmet nous explique que les uns n’ont rien à voir avec les autres.

Dans son ouvrage, Dissertations sur les revenants et vampires de Hongrie, de Bohême, de Moravie et de Silésie (Paris, de Bure l’aîné, 1746) il nous raconte le cas d’Arnold Paole, utilisant cette légende de bouseux roumains [[Ah ah ah, comme si ça existait les vampires. Mais non, bande de paysans, ça n’existe pas les vampires, c’est [Sébastien cauet->http://cfcbb.free.fr/] qui l’a dit à la télé.]] pour promouvoir la vision manichéenne de l’église.

Non, les chrétiens ne sont pas des vampires. La preuve, ils les clouent, leur coupent la tête, ou les brûlent.

Et puis, les vampires sont puants, ils sortent de tombes odorantes à la recherche de sang frais et de jeunes vierges à dévorer. Alors que les chrétiens de l’époque puaient encore plus (surtout les nobles, l’hygiène n’étant pas l’apanage des Versaillais), ils sortaient de bals odorants à la recherche de pognon et de jeunes vierges à culbuter. Rien à voir avec des vampires.

Dom Calmet a juste utilisé le principe de base de tout lobotomisateur populiste (exemples : JM le Pen, [Zarkozi->83], etc.) qui se respecte : foncer le noir, et blanchir le blanc. Car effectivement, plus le noir est noir et plus le blanc et blanc (même si à l’époque Ariel sans bouillir n’existait pas encore, alors que Homo faisait des ravages au Vatican).
Et le vampire est devenu peu à peu le véritable symbole de l’anti-chrétien.

Vampire christique et chrétien vampire

Vampirisme et catholicisme sont donc inextricablement liés (même si les uns refusent forcément la parenté des autres). Et la plupart du temps, ils cohabitent même.

Ainsi, on apprend qu’il y a pléthore de messes noires et sacrifices rituels (liés au sang) à… Rome. (cf. le Nouvel obs N°2080 – [Quand Rome vend son âme au diable->http://presse.ffspeleo.fr/article.php3?id_article=1470])
Ainsi Rome est la capitale de la magie noire, du satanisme et du vampirisme…

Etonnant ?

Non. Car pour n’avoir plus à penser (ça fait mal à la tête d’avoir de nouvelles idées qui rentrent pas dans les trous), les imbéciles vont chercher à remplir le vide de leur imagination avec des certitudes que des bergers bienfaisants vont gratuitement (au début) leur proposer.
Ainsi l’Opus Dei, les sectes sataniques, les sectes vampiriques, et même l’église ont le même fonctionnement.

La plupart du temps, la récompense de ces décérébrés sera la vie éternelle. Celles de leurs maîtres à penser (leurs guides spirituels) sera autrement plus matérielle, n’en doutons pas.

Ne pas confondre religion et foi

Tout ça nous emmène loin de la recherche spirituelle, de l’âme humaine, de l’esprit, de l’intelligence, de la culture. On est même assez loin de la foi.

Cette foi en un seul dieu ou UNE seule église qui prétend être unique et plus grande que les autres est méprisable.

Imaginez-vous d’avoir la foi dans une couleur (le rose par exemple) et clamer à la terre entière “le rose est la meilleure des couleurs ! Ceux qui ne s’habillent pas en rose sont des mécréants impies qui n’auront pas droit au paradis !“. C’est ridicule, n’est ce pas ?
Et bien c’est ce que font les vendeurs de foi : “les cathos sont mieux que les juifs, ah non, bien sûr ce sont les protestants qui sont meilleurs que les musulmans, quoi ? Et les juifs alors, la vie de ma mère c’est eux la vraie religion antique ! .etc…

Alors qu’avoir la foi est immensément respectable (je ne le dirais jamais assez), n’en doutons pas. L’homme doit croire. C’est obligatoire.

Sinon il devient coléreux, cynique, blasé et il commence à boire… Car hélas l’homme n’a le choix qu’entre la foi et la cirrhose (du foie).

Pour ma part, j’ai choisi la cirrhose, mais je n’en respecte pas moins la vraie foi : la foi en un avenir meilleur, la foi en l’Homme, la foi en la vie, la foi en la beauté, la foi en l’amour même. Humanisme, science en conscience, art, voilà de belles valeurs que la foi doit porter. Cette foi en l’Homme est vraiment remarquable.

Pour conclure, cette petite citation d’un grand penseur juif new-yorkais (Arghhh une double secte !) qui résume totalement cet édito mal construit : “Si dieu existe, j’espère qu’il a une bonne excuse.Woody Allen

7 thoughts on “Joyeux Noël Vampire”

  1. Ah vas-y comme tu relatérises la face à Calmet ! L’abbé de Sénones il divisait pas le monde en noir et blanc pour la bonne raison qu’il croyait pas aux vampires (suffit de lire les versions du Traité) alors il risquait pas de dire que c’étaient des méchants mécréants. C’est Voltaire qui fait semblant de comprendre que Calmet y croit, l’exemple est trop beau pour le laisser passer (et tout le monde sait que ce n’est pas la mauvaise foi qui dérange Voltaire), donc il le prend pour se foutre de la gueule de l’église gallicane (une vraie plaie, c’est sûr, mais c’est pas le sujet). Or en fait l’abbé, même s’il fournit matière avec son traité, et ce n’était pas son objectif, aux futurs écrivains fantastiques, est surtout embêté par ces rapports de cas de vampirisme, puisque si le revenant en corps existe, cela pose un sacré problème théologique.

    Sinon, tout d’accord.

    Et je conseille la lecture du Pendule de Foucault, de Umberto Eco, pour mieux imprimer la leçon.

    Bon Noël !

  2. Je dois avouer (à ma grande honte) que cet édito a été écrit à la va vite avec des morceaux de textes qui trainaient pour un jour comme celui-là (entendre : un jour où je n’ai pas le temps d’écrire un édito).

    Donc tu as surement tout à fait raison chère Senhal (tu dois bien être la seule à lire ces éditos même quand ils sont mal écrits) : Dom Calmet n’y croit pas.
    Sauf que j’ai pas encore lu Dom Calmet (juste des citations), par contre j’ai lu Voltaire (d’où la méprise).

    J’ai également lu plusieurs fois le Pendule de Foucault (il y a quelques années), mais je ne me souviens pas de référence à Calmet.
    Diable enfer et damnation, serais-je passé à côté d’une révélation ?

    Joyeuses Noêl à toi Senhal.

  3. Bonsoir ô Cyroul. En fait pour tout avouer, publiquement (car je suis sûre que tu as des centaines de lecteurs assoiffés), mais je ne l’avourai pas deux fois, je n’ai pas lu Calmet, juste une partie et une courte étude à propos des différentes versions du Traité. Or il apparaît rapidement assez clairement que Calmet n’y croyait pas, qu’il essaie de remettre en doute la fiabilité des témoignages, que ça lui pose des problèmes théologiques…

    Pour Eco, c’est juste que j’ai achevé sa lecture il y a peu et que j’ai envie que tout le monde le lise… non en fait, enfin si c’est vrai. Mais c’est juste qu’à mon sens ce bouquin va dans le sens général de ton édito. Il donne beaucoup à réfléchir, sur la foi, sur le gibier de secte que nous sommes tous susceptibles d’être. Entre autres choses. Mais on n’est pas là pour parler de lui.

    Sur ce, méfie-toi du Type en Rouge. Barbu en plus.

  4. Juste une question au sujet du livre de Calmet. Quand j’étais encore étudiant, j’étais tombé sur une version française de la chose, mais sur Amazon impossible de retrouver la dite version. Ce livre est toujours disponible dans notre belle langue où faut-il se rabattre sur une version anglaise ?

  5. les amis, que d’échanges érudits en cette période de fête !
    Aussi je ne tenterais pas d’atteindre votre niveau de pertinence mais seulement d’ajouter une petite reférence sympathique sur la foi.

    Dans le hors série num 7 de Ciel et Espace se trouve un dossier assez complet dont la problèmatique est : L’univers a-t-il besoin de Dieu ?
    Pour vous en faire un bref résumé disons que la question éthique entre religieux (je dis bien homme de foi et non pas religion) et astronomes reste plus que jamais d’actualité. Il en resort tout de même 2 principes fondamentaux :
    – tout d’abord le principe anthropique, qui stipule un ordre dans l’univers défini par une instance supérieure.
    – et la possibilité que notre apparition soit seulement fruit de coïncidences troublantes.
    Cependant, tous s’accordent pour mettre en évidence que c’est uniquement le regard de l’homme sur son environnement qui défini ce genre de question.
    et, fait interréssant, quelques scientifiques (ceux qui ne sont pas fanatiques)
    expliquent tout de même que la religion et la science ne travaillent pas sur le même plan.
    je cite donc Jacques Arnould : “Science et religion peuvent cohabiter au sein d’une même pensée grace à la complexité de l’idée même de croire”
    Il défini 3 sphères de consciences :
    la religion, qui relie les hommes par des rites.
    la croyance, sous-jacente, qui suppose un choix personnel de croire ou non.
    et la foi, personnelle et profonde qui peut être totalement déconnectée des deux autres et qui ne s’exprime qu’à travers un vécu personnel.

    L’essentiel est donc de croire !
    à quoi ? on s’en moque.

  6. C’est dispo en français vi : DISSERTATION SUR LES VAMPIRES. Augustin Calmet, {Les revenants en corps, les excommuniés, les oupires ou vampires, brucolaques etc, 1751, 2ème édition}, Ed. LETTRE DU CADRE TERRITORIAL, coll. “Atopia”, 1998

  7. C’est dispo en français vi : DISSERTATION SUR LES VAMPIRES. Augustin Calmet, Les revenants en corps, les excommuniés, les oupires ou vampires, brucolaques etc, 1751, 2ème édition, Ed. LETTRE DU CADRE TERRITORIAL, coll. “Atopia”, 1998

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