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Le Château des Carpathes

L’histoire débute dans un petit village supersticieux de Transylvanie, en face duquel se dressent les lugubres ruines du château des Carpathes, que l’on pense inhabitées depuis des années. Seulement, voilà qu’un jour, le berger Frick s’aperçoit à l’aide de sa toute nouvelle lunette qu’un mince filet de fumée s’échappe de la tour. Ce ne peut être que l’oeuvre du Chort (le Diable), puisque le dernier descendant de la famille des barons de Gortz, propriétaire du castel, est supposé mort depuis longtemps par les habitants du burg ! Le courageux Nic Deck accompagné du docteur Patak partent alors voir de plus près ce qui se passe et sont forcés de battre en retraite après avoir été les témoins de nombreux phénomènes aussi effrayants qu’étranges…

Quelques temps plus tard, le comte de Télek, qui voyage pour oublier la mort de sa fiancée, la célèbre cantatrice Stilla, fait halte au village de Werst, où il ne tarde pas à avoir vent des phénomènes reliés au château des Carpathes, qu’il pense scientifiquement démontrables. Puis il apprend que le château appartient à Rodolphe de Gortz, son sang ne fait qu’un tour : ce nom est lié dans sa mémoire à la mort de la Stilla, il décide donc d’y aller et lorsqu’il atteint le plateau d’Orgall, qui fait face à l’édifice, voilà qu’il distingue, sur le terre-plain d’une tour, la silhouette de sa bien aimée, qu’il croyait morte depuis cinq ans…

Ce roman débute dans une ambiance qui le rapproche du récit fantastique.
Un conte fantastique, c’est ce que l’on est tenté d’y voir, malgré quelques indices, jusqu’aux derniers chapitres. Mais même si la quatrième de couverture de Livre de Poche prétend que “Jules Verne s'[y] affirme comme un maître de la littérature fantastique”, il s’agit bien là d’une oeuvre de science-fiction… au cadre fantastique voire gothique. En tant qu’irréductible fanatique de la littérature fantastique, je n’ai pu m’empêcher d’être étreinte par une vague déception, mais d’autres vous diront, et ils auront raison, qu’on peut voir dans le dénouemement, à la faveur d’un poétique anachronisme, une métaphore onirique de la télévision : des morceaux d’un passé qu’on croyait évanoui peuvent être contemplés à travers des éclats de verre. Pour comprendre, il va falloir lire.

Vous trouverez ci-jointe la photo de la couverture des éditions Hetzel qui se faisaient un blé pas possible sur le dos de Verne. Lui-même était pauvre. Et une des gravures qui ornent ces éditions dont nombre de bibliophiles sont dingues.