Salles obscures (Throat Sprockets)

arton69-d262eJe pensais avoir tout lu dans les romans modernes vampiriques (et je commençais franchement à me faire chier). Les thématiques étaient toujours les mêmes : la mort, le sang, l’homosexualité, le sexe, le cannibalisme, le gothique, l’immortalité, le vol d’énergie vital etc… En bref, j’avais l’impression qu’on me resservait toujours les mêmes thématiques. Faut dire que je sortais d’une relecture de l’intégrale d’Anne Rice et ça fatigue vite, on a un peu l’impression de relire les mêmes romans.
Bref, je me faisais chier… Et puis ce bouquin m’est tombé dessus par hasard dans les recoins obscures d’un bouquiniste poussiéreux.


ts_sc-a3863Passées les première pages ardues (l’éclectisme de la collection Presse-Pocket est renommé : on passe pour le même prix des torchons écrits avec les pieds aux chefs d’œuvres ignorés), passé les premières pages disais-je, on tombe sur une approche radicalement nouvelle du mythe du vampire.

Pour bien comprendre, il faut réfléchir à cette partie du corps improbable qu’est le cou. Platon considérait le cou comme le lien entre le corps (le charnel) et la tête (l’esprit, l’âme). C’est vrai qu’en réfléchissant, on s’aperçoit que le cou (la gorge) est un endroit des plus étranges et des plus sensibles. Je n’arrive pas à me souvenir d’une seule de mes invitées nocturnes qui n’ait frissonné, hurlé, crié, gémit, ou encore griffé après un simple effleurement de ma langue sur leur joli cou.

Essayez chez vous, vous verrez c’est marrant : Mordillez le cou de votre partenaire, des heures de bonheur assurées !

Mais je m’égare (du nord). Le vampire (donc) mords. Mais il ne mords pas n’importe où. Il mords le cou, cet endroit sacré où votre maman vous embrassait étant bébé, cet endroit encore plus sensible et intime que ce que vous imaginez. Car le vampire ne veut pas vous dévorer, vous violer méchamment ou encore absorber votre flux vital (comme aimerait nous le faire croire la plupart des médias). Non le vampire veut vous aimer plus que personne ne vous a jamais aimé. Et il le fait à l’endroit le plus secret de votre personne, votre cou. Il vous aime ainsi charnellement et mentalement, votre corps et votre âme. L’amour ultime.

Voilà donc de quoi parle ce bouquin écrit à la Bret Eston Ellis (en moins chiant mais avec une précision de vocabulaire magnifique dans notre époque d’illettrisme moyen).

Alors achetez le (ou volez le, ça apprendra presse-pocket à diffuser n’importe qui) et après l’avoir lu, vérifiez sur votre partenaire sexuel les effets délicieusement pervers de ce bouquin. Elles/ils vous remercieront.

Résumé

ts_hcUne petite ville américaine. Un vieux cinéma porno. Un jeune homme désabusé, recherchant un but, une étincelle dans sa banalité quotidienne…Et puis un film : GORGE PERFOREE (un titre qui rappèlera à certains le si renommé film X Gorge Profonde que je n’ai hélas jamais vu malgré une scrupuleuse observation des films de merde de M6).

Un film qui le fait tomber peu à peu dans un fétichisme improbable mais pourtant tellement humain : celui de la morsure dans le cou.

Ainsi le jeune homme devient fou, fou de la gorge des femmes, fou de leurs cous magnifiques, de ces courbes qu’il n’avait jamais qu’entrevu, de cette envie qu’il a de mordre la chair tendre, de boire le sang…
Mais comment cela va-t’il se finir ?

Leave a Reply