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Introduction à la littérature vampirique

Les enfants de Dracula (Children of the night)

Ce livre, en dehors de ses aspects prenants et délectables (car il s’agit bien d’un livre d’horreur), dresse le constat d’une société (la nôtre) et des abominations qui s’y déroulent. Le première scène est du livre étant à ce niveau une scène clef et d’une intensité prenante :

Une business woman dynamique, belle et complètement adaptée à la société moderne se fait dévorer par une meute d’enfants aux dents acérées.

Cette femme vivant dans un quartier chic à deux rues d’un quartier où la misère, la pauvreté, la drogue et l’horreur de la vie sont monnaie courante.

Cette femme est mangée par des enfants, eux même créées par la société auquelle elle participe activement.

Non, se dit-elle, cela ne peut arriver. Je paie mes taxes, j’ai un bel avenir professionnel, un beau physique, pourquoi ça pourrait m’arriver ?

Ca t’arrive, car tu n’as jamais osé parcourir les deux rues qui te séparent de l’horreur de ta société.

Et au milieu de cette horreur, des enfants…

Non, ils ne sont pas au Sri Lanka. Ils sont derrière chez vous, en pleine ville. Ignorés pour les plus chanceux, Battus et violés pour les autres, vivants d’immondices et souvent de leur corps, ces enfants sont aussi les enfants de la société et donc les enfants de cette femme.

Car les enfants sont forts, ils s’adaptent. Et ce livre raconte l’adaptation de 5 enfants qui deviendront des loups vampires dévorant leurs proies la nuit et dormant le jour.

Ce roman (sous forme de conte immoral) est dur et impitoyable. Il est à lire à plusieurs niveaux. Le style utilise certains des éléments qui ont fait le succès de [Poppy Z Brite->59], telle la description des faits, crus et violents comme une plaie béante. On y retrouvera aussi en filigrane une critique forte de la société d’aujourd’hui.

Et pourtant il date de 1974…

Bram Stoker

stokerLe pauvre Bram a mal commencé sa vie, car il passa une grande partie de son enfance dans son lit. Enfin, mal commencé, ça dépend pour qui. _ Personnellement ça ne m’aurait pas dérangé. J’aime bien traîner au lit, de préférence pas seul et avec un bon film de vampire à la télé. Même si ce genre de films est une denrée de plus en plus rare à trouver (il n’y en a plus que sur Arte ou sur le câble, les autres chaînes étant vendues aux bouses hollywoodiennes).
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Salem

Stephen King est devenu l’auteur américain le plus lu de ses vingt dernières années. Ses livres d’horreur, comme Carrie, Shining ou Misery ont été adaptés au cinéma avec plus ou moins de succès. Avec La Ligne Verte, il s’est affirmé dans un nouveau style : la littérature engagée et réaliste. Curieusement, King a rarement abordé le mythe du vampire, et les personnes qui le connaissent un peu ne lui attribue qu’un seul roman vampirique, Salem. Continue reading Salem

30 jours de nuit

arton50-818b3Cette bd d’horreur à l’excellent scénario cinématographique nous propose une ambiance sanglante, appuyée par un graphisme très spécial.

Le graphisme dérive du courant pictural lancé il y a une dizaine d’année par des graphistes comme Bill Sienkiewicz ou encore Dave Mc Kean. Des illustrations très sombres, centrées sur les sensations, les couleurs, les formes mais pas forcément sur le dessin. On s’y fait très vite néanmoins, tant l’intensité des couleurs cauchemardesques nous immergent dans l’action jusqu’à sa conclusion finale.

Le scénario est très simple. On pourrait même le comparer à tous les poncifs du “survival” cinéma (The thing, Salem’s lot, Night of the living dead, etc.), pourtant il arrive à nous accrocher jusqu’à la fin.

30jours_de nuitPeut-être grâce à ses personnages intéressants, ou à ses très bonnes idées. Je cite au hasard les problèmes de hiérarchie des vampires ou le fils d’une mystérieuse prêtresse vaudou, investie d’une mission de sauvetage.
On aimerait en savoir plus, mais la bd laissera alors la place à notre imagination (et à un tome 2 qui est en préparation).

En conclusion, 30 jours de nuit est réservé à un public averti (quelques scènes sont assez ragoûtantes). C’est une bd qu’on dévore d’un trait, comme on apprécie un film d’horreur. A ne pas louper pour tous les amateurs de vampires.

NB : le grand réalisateur Sam Raimi est en train de penser à réaliser cette bd en film. Ca peut être une vraie réussite. Sauf si Hollywood se met là dedans (on passerait vite du style Evil Dead à Martine à la plage).

NB2009: 4 ans après cet article, il s’avère qu’effectivement, Hollywood a mis son nez dans la série. Le rôle principal a donc été confié à un jeune premier hollywoodien et le film a été… raté. Quel gâchis…

Résumé de 30 jours de nuit

30JoursDeNuitImaginez une ville au climat polaire où le soleil ne se lève pas pendant 30 jours. C’est le cas de Barrow, une ville paumée d’Alaska.

Imaginez que cette ville est complètement éloignée du reste de la civilisation (c’est loin de tout l’Alaska). C’est encore le cas de Barrow.  Imaginez que des vampires viennent à découvrir cette ville.

C’est ce qui va se passer pour Barrow. Et le cauchemar va commencer…

Le shérif Eben et sa femme Stella auront fort à faire pour essayer de se sortir de ces 30 jours d’enfer.

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Entretien avec Manou Chintesco

Cyroul : Bonjour Manou, tout d’abord les questions évidentes: qui es-tu et d’où viens-tu pour rentrer comme ça dans le monde de la nuit ?

Manou : Je pense avoir toujours fait partie du monde de la nuit. J’ai longtemps travaillé la nuit, ne serait-ce que lorsque je faisais mes études. Tous les gens qui écrivent te diront que c’est la nuit qui leur convient le mieux. Par la suite, j’ai continué puisque je me suis retrouvée dans la presse musicale et que c’est la nuit qu’avaient lieu les événements qui nous intéressaient. Je n’ai jamais eu le loisir d’interviewer un groupe à dix heures du matin ! ;o)

C : Pourquoi écris-tu sur les vampires et pas sur les sorcières ou les loups-garous ?

M : Déjà, parce que je suis d’origine [roumaine->5] et que c’est pour moi une façon détournée de me réapproprier mes racines, ensuite par ce que le vampire est selon moi la créature imaginaire la plus romantique jamais inventée. Dans la mythologie roumaine, sache que le loup-garou n’est autre qu’un vampire. On l’appelle le “[Pryccolitch->5]”. C’est un “Strigoï” qui tourne trois fois sur lui-même les nuits de pleine lune et se transforme en loup pour “manger la lune“. La plupart des gens l’ignorent, c’est dommage. Un mythe, quel qu’il soit, a toujours eu pour fonction première d’expliquer l’inexplicable. Les paysans roumains ont inventé le loup-garou pour éclaircir le mystère des croissants de lune. Je trouve cela d’une poésie absolue.

C : Quel est définitivement ton film de vampire préféré ?

M : Tout dépend de mon humeur… Sérieusement, je choisirais “Nosferatu” de Werner Herzog avec Klaus Kinski. Moins sérieusement, ce serait “Vampire’s kiss” de Robert Bierman avec Nicolas Cage.

J’aime aussi beaucoup les nanars, c’est à dire les films complètement ratés avec des comédiens qui jouent mal, des dialogues ridicules et des fautes de raccords… ;o)

C : Et ton livre vampirique ?

M : En littérature, [Dracula->170] me semble incontournable. Stoker a un style aussi soutenu que Stendhal et son intrigue est parfaite. Il faudrait que tout le monde le lise. Je trouve désolant que les gens ne connaissent Dracula qu’à travers le cinéma alors qu’aucun cinéaste n’a jusqu’ici été capable d’égaler le roman.

Dans un tout autre registre, j’ai beaucoup aimé l’ouvrage de Michaël Ranft intitulé “De la mastication des morts dans leurs tombeaux“.

C : Le meilleur acteur vampirique, c’est Bela Lugosi, Christopher Lee, Tom Cruise ou Eddy Murphy ?

M : J’ai beaucoup de tendresse pour Bela Lugosi (c’est d’ailleurs le nom d’un de mes chats), mais mon favori reste Klaus Kinski. Il est le seul à avoir su faire passer dans son jeu la subtilité de la personnalité du vampire. Il est à la fois effrayant et touchant, féroce et désespéré. Sublime comédien !

C : Que penses-tu des gens qui se prennent réellement pour des immortels et que l’on peut croiser parfois à la tombée de la nuit ?

M : Deux catégories de personnes font cela. Il y a de petits naïfs prêts à croire à n ‘importe quelle bêtise et qui “se font des films“. Ceux-là sont les victimes de l’obscurantisme au même titre que les adeptes d’une secte. Peu de personnalité et un fâcheux manque de savoir engendrent en général des croyances fantaisistes. Il y a aussi, et c’est plus grave encore, de vrais malades, des schizophrènes qui auraient plus leur place en hôpitaux psychiatriques que dans les rues. Heureusement pour nous, ils sont plutôt rares !

C : Que penses-tu de ces jeunes qui écrivent dans la vraie vie avec un style SMS ?

M : Qu’ils réduisent leurs chances. Ne pas savoir écrire correctement (tout comme ne pas savoir parler correctement) fait que l’on est incapable d’exprimer clairement sa pensée et, de ce fait, que l’on ne peut se faire comprendre par les autres. À la longue, cela ne peut que générer des frustrations.

C : Tu as dit vouloir t’éloigner de l’étiquette gothique. Pourquoi ? Elle gratte ?

M : J’ai toujours eu beaucoup de mal avec l’étiquetage… Je trouve cela affreusement réducteur, que cela concerne la musique, les vêtements, la pensée ou, plus grave, les milieux socioculturels et les origines raciales. Je suis quelqu’un d’éclectique. J’écoute aussi bien Bowie que Rage Against The Machine en passant par la musique baroque et Tom Waits. Quant aux vêtements, il est vrai que je les préfère noirs mais c’était aussi le cas de Barbara et de Zorro… J’ai des amis qui s’habillent de toutes les couleurs et n’aiment pas forcément tout ce que j’aime. J’ai toujours été incapable de m’identifier à un mouvement quel qu’il soit et c’est tant mieux.

C : Tu as une nuit à passer dans un cimetière avec une bougie et un bouquin. Quel auteur choisis tu ? Edgar Poe, Neil Gaiman, Poppy Z. Brite, Anne Rice, Voltaire ou autre ?

M : Sans la moindre hésitation, je prendrais “Le dictionnaire philosophique” de Voltaire. Mais je dois avouer que je préfèrerais le lire sur une plage de Thaïlande, avec une bouteille d’huile solaire, plutôt que dans un cimetière ! ;o)

C : Tu es devant un jeune goth de 14 ans qui te dis que la vie n’a pas d’avenir parce que c’est Marilyn Manson qui l’a dit, que fais-tu :
– Tu lui donne une baffe ?
– Tu lui donne une baffe et tu lui demande pourquoi il te parle ?
– Tu lui donne une baffe et tu lui expliques que c’est pour son bien et qu’un jour il comprendra ?
– Tu lui donne un livre ? Lequel ?
– Autre réponse ?

M : Un artiste est avant tout un créateur d’univers et un faiseur d’artifices. Marilyn Manson est une fabuleuse bête de scène qui sait à merveille manier la provocation. C’est un type très intelligent et un grand professionnel qui incarne un personnage tout comme le ferait un comédien. Voilà ce que je dirais au jeune goth de 14 ans. J’essaierais de lui expliquer qu’il faut prendre du recul. De plus, je lui rappellerais que Manson est américain et que sa provocation vise particulièrement la société américaine ultra-réactionnaire dans laquelle la morale judéo-chrétienne occupe une place aberrante. Dans un tel contexte, les propos de Manson sont des pics visant à ébranler les esprits, mais ce ne sont en aucun cas des dogmes ni des préceptes à suivre.

C : Tu dois partir dans un pays étranger dont tu ne connais rien (à part qu’il est sacrément étranger). Qu’emportes-tu avec toi ?

|Proposition| Réponse de Manou|
|De la Savarine (antipaludéen) |oui|
|Le guide du routard galactique (Douglas Adams)|oui|
|Des pansements |oui|
|Le plan de Disneyland |NON|
|De l’alcool à 90° |oui|
|Des gants en satin |oui|
|Une boussole |oui|
|Ta CB Americain Success (ne partez pas sans elle) |oui|
|Un grigri pour te protéger des mauvaises choses |NON|
|Un livre |oui|
|Des fringues usées |NON|
|Plusieurs paires de chaussures (talons, bottes, crampons, etc.) |oui|
|Une robe de bal en velours |oui|
|De l’Ercefuryl |oui|
|Un autre livre |NON|
|Du coton hydrophile |oui|
|Une compil de mp3 + un baladeur |oui|
|Des pastilles d’hydroclonazone (Micropur) |oui|
|Un couteau de chasse très aiguisé |oui|
|Une amulette antivol (à mettre autour du cou, effet garanti uniquement en Galice) |NON|
|Du Spasfon |oui|
|Le guide des animaux venimeux |oui|
|De la verroterie pour troquer |NON|
|Le guide des champignons comestibles |NON|

M : J’ajouterais mon ordinateur portable, un téléphone-satellite et une caméra numérique Sony PD 200.

C : Tu dois aller manger un soir à Paris avec des amis dans un bon restaurant :
– Tu te plains que le Comte Dracula soit fermé et tu décides de te suicider l’estomac au mc do du coin ?
– Tu te plains que le Comte Dracula soit fermé et tu va manger chez Durandal ?
– Tu te plains que le Comte Dracula soit fermé et tu vas festoyer à la [Taverne medievale->http://www.latavernemedievale.net/] ?
– Tu te plains que le Comte Dracula soit fermé et décides d’arrêter de manger ?

M : Aucune de ces réponses ne me convient… J’irais plutôt manger un steak tartare à la Closerie des Lilas, des sushis chez Koba ou de la cuisine thaï au Lao-Siam.

C : Ce soir c’est la fête, et tu décides d’être la plus belle pour aller danser. Tu fouilles dans ta garde robe et tu en sors …
des doc martens basses, une minijupe cuir noir, des bottes talons hauts (genre domina), une robe noir en dentelle, des collants rayés rouge et noir, de la teinture de cheveux bleus, un anneau de ventre, des base résilles, une robe en stretch noire fendue sur le côté, un blouson en jean, un tshirt rose, des bagues pointues et qui piquent, des porte jaretelles, ton tailleur channel beige, des tas de boucles d’oreille, une robe en velours rouge, des doc martens hautes, ton sac Vuiton un jean troué, une cape en laine noire, un rat (pour mettre sur l’épaule), une chaine (pour mettre autour de la taille), des lentilles blanches et des fausses canines, un déguisement de pikachu géant ou autre ?

M : Des bottes mi-cuissardes juste au-dessus du genou (style premier empire), des collants noirs transparents, une robe courte sans manches, des bijoux afghans en argent massif et une veste en cuir très près du corps (genre “chapeau melon et bottes de cuir”).

C : Ce soir tu as décidé de rester à la maison, tu décides :
|Proposition| Réponse de Manou|
|D’écrire ton prochain roman ? | Possible|
|De tuer encore quelques sim’s (barbare va) ? | Oui |
|De photographier ton chat ?| Non|
|De manger ton chat ?| Non |
|De dormir ? | Non|
|De chatter sur internet avec des inconnus ?| Non ou alors sur [habbohotel->http://www.habbohotel.fr/]|
|De te promener sur le web pour voir comment le monde est grand ? | Non|
|De faire une réunion des membres de la [Sainte Eglise du Coton-Tige Electrocosmique->http://www.manoucratie.com/tige.htm] ?| Non, il n’y a heureusement pas de membres !|
| Autre ? | De m’occuper de mon aquarium amazonien et de donner à manger à mon sublime scalaire XL.|

C : Un policier te demande tes papiers. Tu n’a que le catalogue des Utopiales 2004 sur toi. Il est hélas indiqué sur celui-ci que tu es de nationalité roumaine. Le policier croyant que tu es une clandestine t’embarque. Que fais-tu?
– Tu chantes l’hymne national de la Roumanie ?
Non, je ne le connais pas.
– Tu essaies d’expliquer la différence entre origine et nationalité au policier béat ?
Oui
– Tu lui lances ton pied entre les jambes et prends les tiennes à ton cou pendant qu’il se roule de douleur par terre (mais il l’a bien cherché) ?
Non
– Tu lui dit que tu connais du monde et que ton ancêtre Vlad Tepes va lui croquer le cou s’il continue ?
Pourquoi pas… ;o)
– Tu lui dis que tu ne comprends pas et que tu ne parles pas sa langue.
Bonne idée ! ;o)

C : Entre Cagliostro, le comte de Saint-Germain et Nicolas Flamel, qui doit vivre le plus longtemps et pourquoi ?

M : Yé né comprins pô la kestion… ;o))

C : Tu pars te recentrer dans un stage de 3 mois au fin fond du Népal. Tu n’oublies pas ton baladeur mp3. Mais qu’as tu mis dedans comme musique ?

M : La tétralogie de Wagner, “La Traviata” de Verdi, “Young Americans” de Bowie, Rammstein, Alessandro Scarlatti, John Potter, “Small Changes” de Tom Waits, “The Idiot” de Iggy Pop, Faith No More, Cypress Hill, Jacques Brel, … Etc.

C : Une jeune fille aux cheveux noirs te tire les cartes. Quel arcane va-t-elle forcement tirer en premier ?

M : Elle n’en aura pas le temps, car je pense que je lui aurai arraché son tarot des mains bien avant !

C : Le titre de ton prochain roman est ? Et de quoi va-t-il parler ? (on peut toujours essayer ;o)

M : Il est possible que j’écrive la suite des “Compagnons d’Hela“, mais rien n’est certain. Je ne décide du titre que lorsque j’ai terminé d’écrire. Je n’en ai donc aucune idée.

C : Merci Manou et on espère un très grand succès pour les Compagnons d’Héla.

Où sont passé les vampires ?

Un voyage, physique, mais aussi temporel. Car les conditions de vie dans ce pays sont rudes. Autant prévenir tout de suite, les apprentis vampires romantiques, amateurs de vestes en velours, de jabot parfumés, de lunettes de soleil hors de prix et de téléphones portables derniers cris risquent d’être déçus.

Car les gens sont pauvres, dénués du superficiel, mais souvent aussi de l’essentiel.

Mais pauvres ne signifie pas malheureux. Et nous nous surprenons à sourire devant la charmante simplicité des habitants de ce village qui essaient de réussir le mieux possible leur vie, pour être certains de ne pas louper leur mort.

Car la mort est omniprésente. On la sent dans la paranoïa constante des habitants, dans leur peur de ces observateurs du “parti”, délateurs tout puissant. On la devine, dans cette boue, qui tache vos vêtements. On la voit enfin dans la destruction des lieux les plus saint, églises et cimetières destinés à être transformés en boulangerie.

La mort étant partout, il faut s’en faire une alliée. Alors on en parle, on la personnalise, on la croise, on essaye de l’apprivoiser.

Mais elle gagne toujours. Et là, espérez avoir eu une bonne vie, car sinon vous serez condamné à devenir un vampire. [Strigoï ou Moroï->5], vous sortirez la nuit de votre tombeau par une très fine ouverture et irez sur les routes manger l’âme de vos proches d’abord puis de vos voisins ensuite…

Terrible destin que celui du vampire. Un destin pire que la mort, que toutes les braves gens vont essayer d’éviter, alors que les méchantes personnes, avides et envieuses, vont forcément mériter.

L’avis du Cyroul

Le livre de Ioanna Andreesco nous propose une exploration du mythe du vampire, un retour aux sources de notre fascination pour cet être immortel.

Et où l’on perçoit la différence entre la vision moyenâgeuse du suceur de sang et notre vision romantique. Car aujourd’hui, les vrais vampires, finalement, ne sont que les êtres désincarnés qui ne pensent qu’au profit. Mort-vivants ne sachant vivre que pour l’argent et les avantages qu’il procure…

Entretien avec Edouard Brasey

Morsure : Bonjour Edouard, première question, quelle est l’histoire de ce roman ?

Edouard : Il s’agit d’un roman gothique, fondé sur l’idée d’un carnet de route, d’un journal intime retrouvé dans un manoir en ruines, un peu à la manière des romans de la fin du XIXe siècle comme Dracula de Bram Stocker, que je cite d’ailleurs en épigraphe. L’action du roman débute d’ailleurs en 1897, année de publication de Dracula.
Le récit est narré par un jeune homme de 17 ans, Raoul Folerrand, qui se réfugie dans un mystérieux manoir où demeure une femme somptueuse et sans âge, la marquise de Mortemare, et son mari, vieillard cacochyme.
Les nuits de pleine lune, on perçoit les hurlements d’un loup garou qui rôde dans la région. Raoul tombe sous la coupe de la marquise, devient son amant… et peu à peu découvre les terrifiants secrets qui hantent ce manoir…

Morsure : T’es-tu documenté ? Sur quels sujets ?

Edouard : Je me suis beaucoup documenté sur les métamorphoses des loups-garous et les différents types de vampirisme, notamment le vampirisme sexuel qui est l’un des sujets de ce roman. J’ai également étudié l’histoire des mouvements ésotériques “noirs” qui ont existé au milieu du XIXe siècle en Allemagne et ont inspiré, un siècle plus tard, le national-socialisme.

Morsure : Pourquoi avoir situé l’intrigue à cette époque ?

Edouard : Parce que tout ce que l’on connaît des racines occultes du national-socialisme – révélées notamment dans Le Matin des magiciens de Pauwels et Bergier – trouve son origine dès 1850 avec le réveil nationaliste de la Prusse ou des mouvements anarchistes et révoltés comme les “Werewolf”, les “loups-garous”. Tout cela est pratiquement inconnu aujourd’hui, et pourtant cela permet de comprendre beaucoup de choses sur la naissance et le développement ultérieur de mouvements fascistes ou nazis.

Morsure : Les lecteurs éclairés remarqueront une dédicace cachée à Claude Seignolle, grand maître romancier de l’imaginaire populaire. D’où connais-tu Seignolle ? Et pourquoi cette dédicace ?

Edouard : Nous sommes peu à nous intéresser à la fois au fantastique et au folklore. Seignolle m’a fait l’honneur de lire certains de mes livres et de m’écrire pour m’en dire grand bien. Il m’envoie aussi ses livres avec de gentilles dédicaces et parfois me téléphone pour me raconter des histoires incroyables. J’ai voulu lui rendre cet hommage discret, en le rebaptisant C. Saignol, notaire à Saint-Viâtre. Seignolle a joué le jeu en m’écrivant une lettre dans laquelle le notaire présumé raconte comment il est tombé, voici près de soixante ans, sur ce fameux manuscrit retrouvé dans un manoir en ruines, et qui fait l’objet du roman. Sur le dos de la lettre, il y a une photo de Seignolle en train de me tirer la langue.

Morsure : La première scène d’amour entre Clarimonde et Raoul est quasiment le récit d’une séance de vampirisation pratiquée par certains vampires sexuels. Cette scène est très bien décrite et très inspirée. As-tu déjà été victime de ces pratiques ? Etais-tu victime coopérante ou malgré toi de ce vol d’énergie vitale ?

Edouard : Il y a une quinzaine d’années, j’ai beaucoup enquêté sur la magie, la sorcellerie, etc. Cela a donné lieu à mon Enquête sur l’existence des anges rebelles, épuisée aujourd’hui. J’avais notamment étudié les phénomènes d’incubat et de succubat, obtenu des témoignages. J’ai même, parfois, été la victime involontaire de la visite nocturne de certaines sorcières… Mais cela est une autre histoire.
Je précise qu’aujourd’hui j’ai totalement rompu avec l’univers assez glauque de la sorcellerie, qui ne m’intéresse plus que sur le plan littéraire.

Morsure : Au milieu du livre, les amateurs de tarot que nous sommes, nous rendons compte que cette histoire nous est étrangement familière. Et effectivement, nous sommes à l’intérieur de l’arcane XVIII de La Lune. Est-ce volontaire ou inconscient de ta part ? Cette arcane est pour moi la plus complexe du tarot de Marseille. Quelle signification a t’elle pour toi ?

Edouard : J’ai bien entendu voulu faire référence à cette lame du Tarot, qui m’intrigue autant que toi. Les chiens – ou loups ? – hurlant à la lune, les tours rappelant le manoir de Mortemare, le lac de l’Ecrevisse où Clarimonde de Mortemare “initie” Raoul au vampirisme sexuel. Quant à interpréter cette lame, j’en suis incapable. Je préfère en suggérer le mystère en mettant en scène les images et les symboles.

Morsure : Le personnage d’Hagen est effrayant de réalisme et ton incarnation dans ce personnage maléfique est complète. As-tu écrit possédé ou maître de toi ? Comment as-tu fait pour ne pas te transformer en loup-garou en écrivant ces mots ?

Edouard : Oui, j’ai voulu entrer dans la peau du Mal absolu et écrivant la confession de ce personnage effrayant, en suivant la logique d’endoctrinement militaire et d’initiation de magie noire qu’il a reçus. En poussant les choses au bout, y compris dans la damnation qui est le châtiment final de ce héros sombre. Pour me préserver des atteintes psychiques qu’aurait pu avoir sur moi la “possession”, fut-elle littéraire, de ce monstre, j’ai eu soin d’en écrire les pages les plus terrifiantes dans un monastère où j’ai accompli une retraite. Les prières et liturgies quotidiennes me permettaient de ne pas “péter les plombs” et de demeurer dans la “voie droite” de la spiritualité. Mais j’ai conscience que le danger de chute est réel.

Morsure : Le personnage d’Hagen est l’exemple parfait de ces nouveaux cultes étranges de sur-hommes ou plutôt anti-hommes (Extropians, Transhumanistes, Mutants, Otherkind, etc.) qui commencent à se faire entendre (notamment sur internet). Avais-tu eu connaissance de ces groupes ? D’un point de vue moral, que penses tu de ces théories (nietzschéenne détournées) ?

Edouard : Non, je ne savais pas que cela existait. Cela dit, cela ne m’étonne pas, car l’aspiration de ces êtres – comme le Hagen de mon roman – n’est pas de devenir un sur-homme – à savoir un homme parfait, dont le modèle pourrait être Jésus Christ – mais une bête sauvage.
C’est en réalité l’objectif final de tout endoctrinement fascisant : la bête, le robot, le golem.
D’un point de vue éthique et culturel, je condamne évidemment ces tentatives aussi absurdes que dangereuses, qu’il faut cependant distinguer des théories philosophiques de Nietzsche ou de pratiques telles que le chamanisme, par exemple, dans laquelle le chaman peut incorporer ses animaux de pouvoir.

Morsure : La religion Irministe existe t’elle ? Peux-tu m’en dire plus ?

Edouard : Là encore, il s’agit de traditions ésotériques se référant aux anciennes mythologies nordiques. On trouve cela dans des bouquins tels que Le matin de magiciens ou Les racines occultes du nazisme.

Morsure : Wotan en emporte le vent (trop fort ce Cyroul). Avec le personnage Hagen, nous plongeons dans la mythologie teutonne. As-tu une fascination spéciale pour cette mythologie ?

Wotan en emporte le ventEdouard : Wotan ou Odin est intéressant car c’est au prix de mutilations et de tortures volontaires qu’il a reçu l’initiation et le don de prophétie, comme les “Werewolf” de mon roman. Cela dit, la mythologie germanique, issue elle-même de la mythologie nordique, est exceptionnellement riche. Je me suis beaucoup nourri de l’Edda et des Nibelungen.

Morsure : Dans le roman, nous croisons le personnage de Wagner. Quelles musiques écoutais tu lors de l’écriture des “Loups de la pleine lune” ?

Edouard : J’écoutais en boucle la Tétralogie de L’Anneau du Niebelung de Wagner et les symphonies de Mahler.
Hagen est une référence au personnage de Siegfried, issu des Niebelungen – peuple nain souterrain -, qui tue le héros Wotan. Dans le roman, je lui fais d’ailleurs rencontrer Wagner, au moment où il avait pris part à un coup d’état révolutionnaire, et alors qu’il commençait à avoir le projet d’écrire sa fameuse Tétralogie – que j’ai eu le plaisir de voir à Bayreuth, dans la mise en scène de Patrice Chéreau et sous la direction de Pierre Boulez, en 1976.

Morsure : Le personnage de Clarimonde est un personnage dur et vraiment répugnant qui possède toutes les caractéristiques morales d’un homme. Qu’en est-il ?

Edouard : C’est une sorte de dominatrice, de vampire, de sorcière. Sa psychologie et sa sexualité sont en effet masculine – dans le mauvais sens du terme. Elle prend puis elle jette. Sa féminité ne s’arrête qu’aux formes de son corps et elle n’est capable d’aucun sentiment amoureux. Cela dit, de nombreuses femmes ressemblent à ce schéma. Ce sont des femmes cruelles et sans pitié, dont l’animus est hypertrophié. Lorsqu’on en rencontre une, il vaut mieux s’enfuir, car elles sont des “killeuses”.

Morsure : Clarimonde est une femme magnifiquement belle. Son nom reflète t’il son dualisme beauté/égoïsme (claire et immonde) ?

Edouard : Claire et immonde, c’est bien cela ! Bravo pour ton discernement ! Non seulement elle est belle, mais elle demeure éternellement jeune.

Morsure : Ton roman est intensément psychologique. En dehors des références au tarot, il propose une interprétation du mal. Ainsi Hagen -le déshumanisé- sera t’il soumis à une souffrance éternelle pour avoir compris qu’il faisait le mal. Mais alors qu’advint il de Clarimonde à la fin du roman ? Pourquoi cette personne aussi mauvaise réussit-elle à tromper la mort ?

Edouard : Même s’il incarne une forme de Mal absolu, Hagen est rattrapé in extremis par le remords, ce qui cause sa perte.
En effet, je prétends qu’il est presque impossible d’être entièrement mauvais, de faire toujours le mal. C’est épuisant, inhumain. Personne ne le peut, à moins d’être complètement aliéné.
Clarimonde, c’est autre chose. Elle s’en sort effectivement à la fin du roman, et on peut penser qu’elle reviendra, ailleurs, plus tard. Par exemple à Venise dans les années 1920… Mais là aussi, c’est une autre histoire…

Morsure : Quels sont tes ouvrages en court et tes futures projets (si l’on peut en parler) ?

Edouard : Je sors courant mars Les Univers de Jules Verne au Chêne, pour fêter le centenaire de la mort de cet auteur que j’ai dévoré durant mon enfance. Puis, en mai, le Guide du chasseur de fées, toujours au Pré aux clercs, et en octobre, le premier tome d’une Encyclopédie du fantastique qui comprendra plusieurs volumes. Et puis, des projets de romans, bien sûr…

Morsure : Pour finir, as-tu l’intention d’écrire un jour un roman ne traitant que de vampires ?

Edouard : Beaucoup de choses ont été faites sur le sujet, il faut trouver l’idée qui renouvelle le genre. Mais j’y pense en effet…

Merci Edouard et bonne continuation sur le chemin des vampires, des loups-garous, des fées et de la lune…

Où sont passé les fanzines de vampires ?

Bon, des webzines et blogs de passionnés on en trouve à la pelle : les 15 millions de forums des amateurs de Bouffy la vampire layer, les pages des joueurs qui pensent tout savoir des vampires parce qu’ils ont les règles de la mascarade à la maison, les blogs des jeunes goths qui pensent que devenir un vampire va améliorer leur vie asociale, sans oublier les sites des cinglés qui se disent qu’ils sont différents, donc vampires (les mêmes que ceux qui, à une époque, étaient différents donc extra-terrestres).

Mais des fanzines ? Des choses qui se lisent, se rangent, se relisent, s’annotent, s’admirent ?

Ben, ben y en a plus…

Car il est beaucoup plus facile aujourd’hui de publier une merde sur internet (ou une sous-merde sur Skyblog) que de se faire chier à pondre un fanzine et à le distribuer.

Pourtant, le potentiel est là. Les gens qui webzine aujourd’hui sur un sujet sont ceux qui auraient pu hier faire du fanzinat. Des dessinateurs, photographes, écrivains, poètes, chroniqueurs, artistes, etc. se bousculent aux portes, mais n’osent franchir le pas du virtuel au réel.

Je vous rappelle l’époque du fanzinat, la fière époque “Scoop En stock” (du nom d’un grand événement de la presse fanzinique). C’était le début de la micro-informatique, et il fallait des trésors d’imagination et de fantaisies pour avoir des mises en pages originales. Il fallait corrompre la femme de ménage pour utiliser le PC du proviseur. Et il fallait faire le double des clefs de la salle imprimante pour pouvoir photocopier ses exemplaires sans que personne le sache (et sans payer un rond). Mais quand notre petit exemplaire sortait, la fierté emplissait nos cœurs. Nous étions des artistes, des vrais !

Aujourd’hui, quel intérêt de publier sur le web? N’importe qui peut le faire, et d’ailleurs n’importe qui le fait. C’est facile. F A C I L E.

Non, vous n’êtes pas un artiste, non, vous n’êtes pas un grand écrivain ou un grand poète. Vous avez juste une connexion internet. Comme Mme Dupont qui adore les caniches à poils bouclés ou encore Léon, le collectionneur de fleurs mauves.

Si vous voulez vous distinguer de la masse, redescendez de votre tour d’ivoire et faites du Fanzine !!

Bon alors Cyroul, pourquoi tu le fais pas ton fanzine ?” me demandes-tu gentil lecteur.

Parce qu’un fanzine, ça se fait avec une équipe motivée. Alors si tu es intéressé par la création et la sortie d’un fanzine de Vampire sur Paris, si tu as des capacités rédactionnelles et artistiques, si tu es passionné par les vampires, alors contactes moi. Si on arrive à trouver une équipe, peut-être qu’on arrivera créer à quelque chose comme ces excellents fanzines vampiriques qui nous ont nourris pendant des années. Qu’ils reposent en paix.

Les vampires de l’Alfama

alfamaIl est des histoires de vampires uniques et délicieuses. De celles qu’on lit et qu’on aimerait lire encore et encore, une fois l’ouvrage terminé. Ainsi, après ma première lecture d’Entretien avec un vampire, je voulais lire la suite (sans savoir qu’Anne Rice allait transformer ce superbe roman en saga-fleuve-cow-à-money).
A noter : d’autres livres, eux, ne donnent pas envie de lire la suite (Saberhagen aurait du arrêter après son Dracula, et surtout ne pas le faire rencontrer Sherlock Holmes…).

Le roman de Pierre Kast est de la première catégorie. Dés le début, on accroche aux personnages, on les sens, on les imagine sans avoir besoin des éclaircissements si chers à certains romanciers américains. On a envie de les voir vivre à travers les mots et que ça dure longtemps. Quelle tristesse quand on refermera la dernière page de ce livre.

Pierre Kast est un visionnaire. Son style est de la même veine (arf arf, je ne m’en lasse pas) que celui de [Poppy Z. Brite->59], mais 20 ans avant. Incisif, brutal, sans concession. On a l’impression de voir un film. Souvent, les mots remplacent même les phrases pour accentuer l’immersion du lecteur, et ça marche.

Mais ce livre est un livre résolument moderne, à ne pas mettre entre toutes les mains. De cette modernité que nous avons perdu à force de compromis et d’aplatissement des difficultés (on ne dit pas “vieux”, on dit “troisième âge”, on ne dit pas “jeune con”, on dit “adolescent à problème”, on ne dit pas “crétin inculte”, mais “Skyblogger”, etc.).

Car ce livre ne fais pas dans la demi-mesure et ne s’adresse pas à tous les publics.

Des héros aujourd’hui disparus

Ici, les héros seront sont ceux qui défendent le savoir, l’intelligence, la lucidité et par extension, les plaisirs du corps (tous les plaisirs, chouette). Ici ces héros seront des vampires, des voleurs, des alchimistes, des laissés pour comptes de la société, poursuivant la chimère de l’égalité, de la fraternité et de la liberté (ça me rappelle quelque chose, mais quoi ?).

Leurs adversaires seront ceux qui défendent la religion, l’argent, la consommation et l’abêtissement de la population. Les papes, les princes, les riches, les puissants. Et au final, ce seront eux les gagnants. Mais que gagneront-ils au juste ? La mort, la douleur, mais par dessus tout, la solitude…

Ici, le sexe n’a aucun tabou

On est loin de Lestat et de ses vagues pensées sexuelles. Non, ici, ça fourre à tous les étages, dans un langage aussi imagé que du Gainsbourg, mais sans être cru ni vulgaire. Des textes savoureux laissé à la compréhension de chacun (ce qui va pas nous laisser beaucoup de monde dans notre époque de récession charnelle et de pudibonderie érotique).

Ici la culture est de rigueur

Car nous sommes au milieu du XVIIe siècle, en plein affrontement entre l’obscurantisme nécessaire à la gouvernance d’un pays (selon les rois, et chefs d’état qui ont suivi) et les lumières de l’intelligence qui éclairent tout et changent l’ordre des choses (merci les encyclopédistes, ils ne seraient jamais passé sur TF1, eux).

Dans la plus digne tradition d’Umberto Ecco, Pierre Kast multiplie les références dans tous les domaines, histoire, philosophie, architecture, musique. Simplement, sans forfanterie, il évite de tomber dans l’encyclopédisme, comme le font souvent les nouveaux auteurs (qui ouvrent un dictionnaire et recopient tous les termes techniques de la page pour en mettre plein la vue à leurs lecteurs béats). Non, ne riez pas, les auteurs actuels appellent ça de la “documentation”.

Alors si, tel un Humaniste vampirique, vous aimez le sexe, la sémiologie, les vampires, la culture, la science, l’alchimie, l’histoire, le Portugal, Lisbonne et encore le sexe, alors courrez lire ce chef d’oeuvre.

Je regrette juste de ne pas avoir eu le temps de rencontrer Pierre Kast. Je l’aurais harcelé pour avoir un autre tome d’histoires de vampire comme il savait si bien les raconter.

RESUME

Le Comte Kotor, un vampire humaniste, recherchant le bonheur, la liberté et un nouveau stade de conscience chez l’être humain, est chassé hors de Prague par une vague de chasse aux sorcières. Il trouve refuge chez une voyante-guérisseuse, Clara, au fin fond de l’Alfama, le quartier le plus secret situé en plein coeur de Lisbonne.

Là, il se retrouve mêlé aux intrigues politiques et lubriques du premier Ministre Joao et du sombre marquis chef de la police. Il subit l’extension grandissante du nombre de vampires et suit avec paternalisme les envies sexuelles et/ou amoureuses de ses proches.

Sang, sexe, douleur et sciences nous plongent dans le Lisbonne de ce siècle des transformations.

Mais qu’est ce qu’il est bien ce livre…

Biographie

Pierre Kast est né le 22 September 1920 à Paris pour mourir (hélas) le 20 October 1984.
C’est un réalisateur confirmé de beaucoup de chefs d’oeuvre du cinéma. Amis de Boris Vian et de Raymond Queneau, il fonda avec eux et Michel Pilotin, le Club des Savanturiers, le 26 décembre au bar de La Reliure, rue du Pré-aux-Clercs.
D’une culture universelle, il a réalisé plusieurs documentaires, sur l’architecture (Le Corbusier et Claude-Nicolas Ledoux) et sur le Portugual.

Ses Films

  • AMOUR DE POCHE (1957)
  • LE BEL AGE (1960)
  • VACANCES PORTUGAISES (1963)
  • LES SOLEILS DE L’ILE DE PAQUES (1971)
  • LE SOLEIL EN FACE (1978)
  • Jeanne Kalogridis et les journaux de la famille Dracul

    6141Charmantes et envoutantes déesses vampiriques, ne cherchez plus en vain votre impératrice ! Le vampirisme féminin à l’état pur est né !
    Bon allez je me calme, j’y vais peut-être un peu fort là ! 😉
    Eh non je ne parle pas de la célébrissime Anne Rice qu’on ne présente même plus, mais de la nouvelle venue dans notre sombre demeure, j’ai nommé Jeanne Kalogridis. En l’espace de sa trilogie “Les journaux de la famille Dracul“, elle a su apporter une nouvelle vision du vampire à travers la diversité de leur personnalité…
    Enfin, je parle, je parle, mais je devrais peut-être vous présenter dans les grandes lignes de quoi il s’agit avant d’expliciter davantage.

    Continue reading Jeanne Kalogridis et les journaux de la famille Dracul