Category Archives: Les éditos

Salut les dentus, voici les quelques éditos que j’ai réussi à pondre depuis le début de ce site (novembre 2000 déjà). Cela va vous permettre d’apprécier à se juste valeur la fréquence de mise à jour de ce joyaux de l’internet du web intermondial de la planete terre.
Car effectivement, ce site évolue lentement…Mais sûrement, il continue, insidieusement et efficacement. Et mon but c’est qu’il continue, encore, même lorsque vous aurez disparus de la surface de la terre, mortels que vous êtes.
Alors lentement oui, mais éternellement…

Fantastique !

Afin de réussir ma vie professionnelle future, et donc de ne pas devenir un raté familial, je dévorai Théophile Gautier, Maupassant, Baudelaire, Hugo, Verne (Jules), Vernes (Henri) et bien d’autres.

Seulement le bon sens culturel français revint en force : de Flaubert, il fallait lire Mme Bovary, surtout pas Salammbô !!

C’est peut-être à ce moment là que j’ai commencé à haïr le bon sens artistique et culturel français. Cette fameuse « exception culturelle » qui devrait nous protéger de l’uniformisation intellectuelle mondiale et qui peut dans certains cas nous scléroser, nous confinant dans notre snobisme franchouillard.

Depuis, je hais la plupart des intellectuels artistiques français. Ceux qui osent dire qu’il faut défendre à tout pris «l’exception culturelle française», quitte à brider certains genres artistiques trop populaires.

Je me souviens de ma prof de français de 4ème.

A l’époque, j’étais bon en français (je faisais moins de fautes qu’aujourd’hui), je lisais tranquillement Dune de Franck Herbert, après avoir terminé l’intégral de Rabelais (oui, en vieux françois, je ne m’en lasse d’ailleurs toujours pas). Bref, j’étais plutôt avancé côté Littérature. Des connaissances, et une immense envie de lire.

Cette prof – je m’en souviens comme si c’était hier- jeune mais qui paraissait vieille, cheveux noirs à frange, terminés en queue de cheval, robe bleue foncée jusqu’aux talons, chaussures noires plates, et socquettes blanches, une voix stridentes et le commentaire acerbe et sans pitié. Cette prof avait commencé l’année en essayant de me forcer à chanter l’oiseau bleu de Marie Myriam devant toute la classe.

Quelle abomination.

Nous étions – je le rappelle – en cours de français. Et c’était censé être de la poésie.
Et pourtant, au feu Baudelaire, Rimbaud, Poe, de Nerval et compagnie ! Trop complexes pour de petites têtes blondes qui ne sont pas encore autorisées à penser!!

Je suis donc sorti de cette expérience traumatisé et avec un joli zéro sur mon carnet de note.

Car pour cette prof, qui était « l’autorité », Marie Myriam et son piaf, c’était de l’art ! Et nous qui n’avions que 12 ans, nous n’avions pas à discuter !! De toutes façons ce n’était pas nous qui allions savoir ce qui était bien ou pas.

Et aujourd’hui, ça continue.

Le fantastique comme genre littéraire ou artistique est un sous genre en France. Il ne faut pas l’assimiler à un véritable « art », car ce serait contraire aux commandements des gardiens de la culture française. Ces sages immortels que personne ne connaît mais que personne d’un tant soit peu malin n’irait contredire…

Il ne s’agit plus là d’une prof de français planquée, mais de toute une institution (éditeurs, grand lecteurs et même certains libraires) qui s’auto-congratulent en refusant l’accès du fantastique à l’art.

L’argument essentiel étant que le fantastique se vend très bien et s’adapte même au cinéma grand public… Si c’est grand public, alors c’est pas de l’art…

Ce qui est très con avec ce raisonnement, c’est qu’on en arrive vite à encenser des merdes que personne ne lit et à critiquer gravement des œuvres qui font rêver des générations…

Mais Heureusement, Manou est arrivée…

Il existe des gens qui contredisent cela et [qui osent crier que le Fantastique->breve130] n’est pas un sous-genre.

[Manou->291] en fait partie.

Tel une alchimiste infernale, elle a disposé une superbe brochette d’écrivains, de peintres, d’illustrateurs, de sculpteurs à l’Atelier Z (dans le 17ème), a invité plein de monde et a arrosé tout ça avec beaucoup de champagne et de bon vin.

Et la fusion a fonctionné !

Alors y’aura-t-il echo dans la presse ? Le fantastique français va-t-il grimper dans l’opinion des « intellectuels » leaders d’opinion ? Je ne sais pas. Mais un petit pavé a été lancé dans la mare boueuse et stagnante de l’art.

Alors profitons en pour en être témoin et rencontrer tout ces auteurs fantastiques de fantastique. Le programme de la suite et la liste de tous les intervenants (dont [Fabienne Leloup->168] et [Ioanna Andreesco->61]) est disponible sur le site de Manou à cette adresse : [http://www.chintesco.com/actu.htm->http://www.chintesco.com/actu.htm].

Et peut-être qu’un jour le fantastique contemporain sera étudié en cours de français…

Joyeux Noël Vampire

Dans un édito précédent, je me suis [honteusement moqué des satanistes->85] (en même temps, ils l’avaient bien cherché). C’est maintenant au tour des chrétiens intégristes de s’en prendre plein la poire (rigolez pas les fachos musulmans, les juifs ou autres, un jour votre tour viendra)…

Un bon pape est un pape mort

Petite digression temporelle : Avril 2005, le pape est mort, Belmondo est toujours vivant… (voir le concours “[qui va mourir le prem’s->http://www.les-ours.com/infoniais/cathologie/index_pope.html]” sur l’inénarrable et néanmoins toujours vivant site, les Ours.com).

On a fait tout un foin de la mort de cet homme célèbre. Et pourtant les pleureuses du Pape auraient du être heureuses, car ce dernier a enfin pu retrouver son pote Adolphe au paradis (le prénom de Dieu, c’est Adolphe, vous ne le saviez pas ? Il s’appelle Adolphe Dieu. Mais ses potes l’appellent Dieu tout court, car on pourrait confondre avec l’autre Adolphe) et il a pu enfin retrouver les Anges, les Archanges, les Séraphins et tripoter les cupidons sans risquer d’être envoyé en taule. Alors les dévots et autres grenouilles de bénitier devraient être heureux.

Car n’est-ce pas le rêve de tout dévot qui se respecte de retrouver Dieu ? Entendre Dieu, voir Dieu, toucher Dieu, faire l’amour à Dieu ?

Cette digression faite, revenons à nos moutons, nos bergers et nos rois mages…

C’est Noël. La naissance du petit Jésus… Et pourquoi pas la naissance de l’anti-petit Jésus ?

En relisant attentivement le nouveau testament, cette grande épopée publicitaire à la gloire du dieu unique et de sa tribu de fanatiques, on s’aperçoit avec stupeur que le christ est aussi sanglant que le vampire. Je n’irais pas jusqu’à dire « gore », même si la récente adaptation de sa vie par Mel Gibson prouve que j’aurai du mieux lire mon catéchisme étant petit, j’ai loupé des passages cool (car oui lecteur, tu apprendras que j’ai été enfant de cœur dans ma jeunesse).

Mais c’est vrai que c’est sanglant la Bible. Que ce soit sur le Golgota où durant la Cène, Jesus de Nazareth saigne de tous les bouts, voir de tous les membres. D’ailleurs les chrétiens, ne l’appellent t-ils pas “JC, notre saigneur”? Et le pire, c’est qu’ils boivent son sang. Ils appellent ça : Communion.

Mais alors, les chrétiens sont des vampires ?

Heureusement Dom Calmet nous explique que les uns n’ont rien à voir avec les autres.

Dans son ouvrage, Dissertations sur les revenants et vampires de Hongrie, de Bohême, de Moravie et de Silésie (Paris, de Bure l’aîné, 1746) il nous raconte le cas d’Arnold Paole, utilisant cette légende de bouseux roumains [[Ah ah ah, comme si ça existait les vampires. Mais non, bande de paysans, ça n’existe pas les vampires, c’est [Sébastien cauet->http://cfcbb.free.fr/] qui l’a dit à la télé.]] pour promouvoir la vision manichéenne de l’église.

Non, les chrétiens ne sont pas des vampires. La preuve, ils les clouent, leur coupent la tête, ou les brûlent.

Et puis, les vampires sont puants, ils sortent de tombes odorantes à la recherche de sang frais et de jeunes vierges à dévorer. Alors que les chrétiens de l’époque puaient encore plus (surtout les nobles, l’hygiène n’étant pas l’apanage des Versaillais), ils sortaient de bals odorants à la recherche de pognon et de jeunes vierges à culbuter. Rien à voir avec des vampires.

Dom Calmet a juste utilisé le principe de base de tout lobotomisateur populiste (exemples : JM le Pen, [Zarkozi->83], etc.) qui se respecte : foncer le noir, et blanchir le blanc. Car effectivement, plus le noir est noir et plus le blanc et blanc (même si à l’époque Ariel sans bouillir n’existait pas encore, alors que Homo faisait des ravages au Vatican).
Et le vampire est devenu peu à peu le véritable symbole de l’anti-chrétien.

Vampire christique et chrétien vampire

Vampirisme et catholicisme sont donc inextricablement liés (même si les uns refusent forcément la parenté des autres). Et la plupart du temps, ils cohabitent même.

Ainsi, on apprend qu’il y a pléthore de messes noires et sacrifices rituels (liés au sang) à… Rome. (cf. le Nouvel obs N°2080 – [Quand Rome vend son âme au diable->http://presse.ffspeleo.fr/article.php3?id_article=1470])
Ainsi Rome est la capitale de la magie noire, du satanisme et du vampirisme…

Etonnant ?

Non. Car pour n’avoir plus à penser (ça fait mal à la tête d’avoir de nouvelles idées qui rentrent pas dans les trous), les imbéciles vont chercher à remplir le vide de leur imagination avec des certitudes que des bergers bienfaisants vont gratuitement (au début) leur proposer.
Ainsi l’Opus Dei, les sectes sataniques, les sectes vampiriques, et même l’église ont le même fonctionnement.

La plupart du temps, la récompense de ces décérébrés sera la vie éternelle. Celles de leurs maîtres à penser (leurs guides spirituels) sera autrement plus matérielle, n’en doutons pas.

Ne pas confondre religion et foi

Tout ça nous emmène loin de la recherche spirituelle, de l’âme humaine, de l’esprit, de l’intelligence, de la culture. On est même assez loin de la foi.

Cette foi en un seul dieu ou UNE seule église qui prétend être unique et plus grande que les autres est méprisable.

Imaginez-vous d’avoir la foi dans une couleur (le rose par exemple) et clamer à la terre entière “le rose est la meilleure des couleurs ! Ceux qui ne s’habillent pas en rose sont des mécréants impies qui n’auront pas droit au paradis !“. C’est ridicule, n’est ce pas ?
Et bien c’est ce que font les vendeurs de foi : “les cathos sont mieux que les juifs, ah non, bien sûr ce sont les protestants qui sont meilleurs que les musulmans, quoi ? Et les juifs alors, la vie de ma mère c’est eux la vraie religion antique ! .etc…

Alors qu’avoir la foi est immensément respectable (je ne le dirais jamais assez), n’en doutons pas. L’homme doit croire. C’est obligatoire.

Sinon il devient coléreux, cynique, blasé et il commence à boire… Car hélas l’homme n’a le choix qu’entre la foi et la cirrhose (du foie).

Pour ma part, j’ai choisi la cirrhose, mais je n’en respecte pas moins la vraie foi : la foi en un avenir meilleur, la foi en l’Homme, la foi en la vie, la foi en la beauté, la foi en l’amour même. Humanisme, science en conscience, art, voilà de belles valeurs que la foi doit porter. Cette foi en l’Homme est vraiment remarquable.

Pour conclure, cette petite citation d’un grand penseur juif new-yorkais (Arghhh une double secte !) qui résume totalement cet édito mal construit : “Si dieu existe, j’espère qu’il a une bonne excuse.Woody Allen

Jack Palance

Son visage aux traits anguleux et émaciés, refait à la suite de blessures reçues lors de la Seconde guerre mondiale et sa dégaine le cantonnent à des rôles de méchants dans des westerns ou des films de gangsters. Durant les années 1960, il joue dans plusieurs fims européens, entre autre pour Jean-Luc Godard.

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Sa carrière est relancée par le succès inattendu du film Bagdad Café en 1987 dans lequel il dévoile une autre facette de son talent. Un Oscar couronne sa carrière en 1990. En 1956, Morris le met en scène dans un rôle de tueur à gages, dans l’album de bande dessinée : Lucky Luke et Phil Defer.

Mais nous le connaissons pour son rôle dans Dracula et ses femmes vampires, film réalisé par Dan Curtis  en 1974. Qu’il repose en paix.

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Petit cours de magie pour Halloween

De l’importance des fêtes qui rythment la vie

Je ne vais pas rappeler à quel point les fêtes païennes sont importantes. A la fois pour nous faire à l’idée que nous (que ce qui nous entoure) allons mourir un jour mais aussi pour nous rappeler que ce n’est pas grave. Que finalement la mort n’est jamais extraordinaire (à part ce comics de Neil Gaiman, Death qui lui est fondamental).

Heureux lecteur, c’est le moment où jamais de relire [cet édito de février->20] que je vous avais pondu en septembre. Lequel disait en substance qu’il faut être à l’écoute des périodes magiques de l’année.

Samain en est une. Nos ancêtres le savaient (même nos ancêtres non celtes le savaient, la Toussaint, c’est pas pour les chiens), alors pourquoi ne pas les écouter pour une fois ?

Des rites sans être hypocrites

Mais qui dit fête, dit fête ! Et une fête, ça se prépare. Alors il est nécessaire d’avoir un minimum de cérémonial.
Attention, je ne vous parle pas de chauve-souris en plastique ou de fausses toiles d’araignées. Je ne vous parle pas non plus de cercles magiques, d’encens aux 4 parfums et des 50 meilleurs sortilèges de la Wicca. Je ne vous parle toujours pas du cercle de crétins nus autour d’un bon vieux chêne qui ne leur a rien fait. Je vous parle encore moins du traditionnel déjeuner familial après s’être tous caillés les miches au cimetière du coin, histoire de se rappeler qu’on a des racines quelque part.
Non, je vous parle d’un rite personnel, qui ne parle qu’à vous.

C’est un peu ça le problème avec les rites. Ils sont fait par des marqueteurs qui parlent à la masse du peuple. Donc il faut faire dans le clinquant, le visuel, le phénoménal. Car il faut bien que le bon peuple en ait pour son argent.
Car oui, effectivement, je range les magiciennes new age avec les prêtres et leurs lots de niaiseries, avec les druides qui ne vivent qu’à Paris et les gourous facturés à 50 euros de l’heure. Tous dans le même sac. Une fois de plus, je me fais des ennemis (on va vraiment croire que j’aime ça).

Car non le rite ce n’est pas ça, le rite est personnel.

Le rite est un symbole. Comme la croyance ou la foi. Le rite n’est que l’essai de communication avec ce qui nous entoure. Le rite doit être une façon de parler avec l’invisible, l’inconnu.
Et donc forcément le rite doit être différent suivant les personnes. Vous ne pensez pas comme votre voisin. Ni même comme votre sœur ou votre petit ami(e). Alors pourquoi est-ce que tout le monde parlerait de la même façon au monde invisible ?

J’appelle « monde invisible » au sens large, tous les phénomènes qui nous sont inconnus et que l’on peut pourtant ressentir (avec ou sans alcool). J’y inclus, les lutins, les fées, tout le petit peuple, les fantômes et autres apparitions de morts, les sensations de bonnes ou mauvaises auras (atmosphères), les phénomènes de voyages extracorporels, les flashs médiumniques, les pressentiments, etc. etc.
Tout ce qui vous a un jour intrigué et sur quoi l’on vous a répondu : « Ça n’existe pas, ils l’ont dit à la TV » ou « ça existe, je l’ai vu dans Buffy ! »

Moi je vous propose une 3ème voie, la voie du milieu

Même si la voie du milieu est un concept déjà proposé ailleurs, je pars du postulat qu’il y a quelque chose dans l’invisible. Quoi ? Personne ne sait. Mais y’a un quelque chose.

Alors plutôt que de faire confiance à quelqu’un qui n’en saura pas plus que moi. Autant se prendre en main et chercher soi-même une réponse à ses interrogations. Et quel meilleur moment que les fêtes ancestrales ? Ces moments où là aussi il se passe des choses et personne ne sait quoi, à part qu’il s’agit de magie ou de coutumes anciennes.

Alors profitons en pour marier les deux : des moments propices et des tentatives d’exploration de l’invisible. Et forcément, faisons le SEUL, car il n’est pas concevable de faire ça à plusieurs.
Certes le message sera plus fort, mais avez-vous déjà entendu une chauve-souris voler quand les loups hurlent à la lune ?

Mode d’emploi du rite de Samain

– Décliner toutes les invitations la nuit du 31 octobre ou la matinée du 1er novembre. Dites que vous êtes souffrant et que c’est contagieux.
– Habillez vous en noir (vous serez plus discret) ou toute autre couleur dans laquelle vous vous sentez bien confiance
– Sortez de chez vous et arrangez vous pour ne voir personne de la nuit.
– Allez vous asseoir contre le mur d’un cimetière ou d’un parc centenaire ou même dans une forêt millénaire. Ne pas s’asseoir dans le cimetière. En effet, Halloween est aussi la soirée des cons, il est clair qu’il doit déjà y avoir du monde dedans. Ne vous mélangez pas.
– Ecoutez…
– Pendant au moins une heure
– Puis…
– Ecoutez encore pendant une heure.
– Vos yeux se sont habitués à la pénombre. Vos oreilles ont commencé à capter des conversations incroyables entre les feuilles des arbres et les oiseaux, entre la porte du caveau qui grince et les couinements d’un petit rat peureux. Votre bouche exhale de la vapeur qui s’envole en dessinant des formes incroyables. Votre peau vous brûle et vous décidez de rentrer car la sensation était vraiment trop forte…

N’oubliez jamais vos sensations cette nuit là. Car elles sont la preuve que vous aurez franchi là une des premières portes qui mène à votre réponse. Et vous l’aurez franchi seul. Vous aurez grandit dans votre estime et les autres vous sembleront bien pâles à côté de vous.

Quoi ? Encore une soirée à dessiner des pentacles et à se tartiner de miel en dansant avec vos copines sur du Loreena Mckennitt? Ou encore une soirée films gore à bouffer de la pizza en parlant jeu de rôle avec vos potes ?
Non, ce soir là, vous aurez fait votre rite à vous, qui vous correspond. Un rite métaphysique. Un rite personnel.

Et vous aurez grandi…

Sagesse et jeunesse

arton103-80b22Wisdom is the province of the aged, but the heart of a child is pure.
Hrundi V. Bakshi
The Party, 1968

Cette citation de Peter Sellers me réchauffe souvent le coeur dans les nuits fiévreuses où je me retourne dans mon cercueil étroit pour trouver une raison à cette civilisation suicidaire.
Et sa vérité me transperce alors que je regarde la situation actuelle.

Les sages ont dit : “si tu voles une chanson, tu ira en prison.”

Profitant des vacances de la moitié de la france, le Conseil constitutionnel (les sages, donc, car on les appelle comme ça, dans les milieux qui se permettent de penser) a voté une loi DADVSI adaptée pour tous les citoyens. Grâce à eux nous pouvons enfin vivre heureux, car le moindre délinquant qui pique une chanson pourra finir en prison. Ouf !

Donc ces sages de la République… Mais attendez, pourquoi les appellent-t-on les sages ?

Parce qu’ils sont vieux ? Même pas.

Parce qu’ils ont fait science Po ou/et l’Ena ? Ah bah oui.

Donc si tu fais des hautes études (sponsorisées par papa-maman, ou alors si tu fais partie des méritants – il y en a (peu), j’en connais), tu as une chance, de devenir sage très jeune, et de voter une loi qui fout en prison quelqu’un qui va copier/coller un mp3.

Je balaie tout de suite les arguments du ministre machin : “mais on va pas mettre les gens en prison comme ça voyons, nous n’appliqueront la loi à la lettre.

En me confrontant à la vraie vie (donc pas celle des séries tv ou du 12h/13h de Pernaut), j’ai appris un truc : c’est que la loi est la loi.

Et que tout le monde est censé connaître la loi. Et que quiconque la transgressera aura la tête tranchée ou au moins suffisamment d’emmerdes pour arrêter d’être heureux (sauf si cette personne est président de la république, ministre de la république, ou même ami avec un ministre UMP).

Ce qui signifie que le ministre de la culture a beau nous raconter qu’il foutra jamais quelqu’un en tôle pour un mp3, qu’est-ce qui va se passer quand il sera plus là, et que petite crotte sera au pouvoir avec sa tolérance zéro ?

Vu que petite crotte ne peut plus aller en Corse sans (re)perdre la face, vu qu’il peut plus (re)mettre les pieds en banlieue sans déclencher des émeutes, vu que les tournantes à putes sont devenues clandestines, vu que les étrangers vont tous rentrer dans leurs pays (voir l’histoire de Aïssata et Mohammed), le pauvre futur président va devoir trouver de nouveaux “méchants” pour promouvoir sa politique de diabolisation des “autres” (vous savez, ceux qui nuisent à votre bien-être).

Alors quoi de plus horrible que des ados qui vivent dans le stupre (trop de branlettes), la drogue (trop de pétards) et la falsification (trop de mp3 copiés). Hop, en prison ! Ca fera des emplois chez ses potes de Bouygues (tf1) qui construiront des beaux centres pénitenciers pour mettre tous ces infâmes criminels.

Ah, la france enfin nettoyée et propre… Merci les sages.

A lire, un joli pamphlet d’Alain LANCELOT, un ancien du conseil constitutionnel : Eloge de la sagesse, où l’on retient que la sagesse n’est jamais personnelle, mais toujours partagée. Voilà une leçon qu’a dû oublier ce conseil de cons.

Réseaux sociaux, réseaux d’ado

Et pendant ce temps là, les jeunes volent des contenus pour faire leurs Skyblogs.

Vous avez déjà vu un Skyblog ? Un Skyblog C’est comme un MySpace mais en français et sans aucune valeur ajoutée, c’est à dire un endroit où des jeunes (et moins jeunes) gèrent des espaces d’excrétion libre.

Photos, textes, musiques, piqués sur des vrais sites web s’y côtoient.

Bon, ok, je dis ça parce que je trouve un site par mois tenu par un illettré qui copie-colle des pages entières de Morsure.net sur le blog en disant qu’il a écrit ça lui-même. C’est assez agaçant.

Heureusement ces skyblogs ne durent pas longtemps. Au bout de quelques mois, le propriétaire du blog, déçu par le peu d’amis qu’il s’est fait, va décider de radicalement changer son existence et va aller créer un blog sous Nrjblog, ou encore Canalblog ou Oldi-blog…

Sachez tout de même que chaque jour naissent plus de 2000 Skyblogs, et sont postés entre 200 000 et 400 000 photos et textes.

Et quelques mois plus tard, la plupart de ces blogs, textes et photos sont atomisés dans une petite explosion silencieuse d’électrons. Quel gâchis! Tous ces potentiels, toute cette envie de dire des trucs, toutes ces bonnes volontés, n’auront servi qu’à faire monter les actions d’AXA (propriétaire à 80% de Skyrock)…

Et pourtant cette envie de créer, de faire des trucs est géniale. Mais pour qui ? Pour quoi ? Quand on fait un truc c’est d’abord pour soi même (certains l’ont compris), pas pour avoir des amis.

Et quels amis vous aurez en copiant-collant des trucs qui ne sont pas à vous, qui ne sont pas vous ?

Et qui êtes vous en faisant croire que vous êtes l’auteur de ces contenus volés sur d’autres pages web, d’autres blogs ? Vous imaginez vraiment que ça va pas se voir? Petit skybloger qui est incapable d’écrire une phrase sans un « lol » dedans !

On reconnaît là l’attitude d’enfants innocents qui créent et détruisent sans comprendre ce qu’ils font. Une sorte d’exaltation gamine, d’adolescence no future !

Pour ma part je vous pardonne joyeusement, j’ai été jeune aussi. Mais faites attention aux Sages et à petite crotte. Bientôt, vous finirez en prison.

Amen

Morsure 2.0 Béta version

Pour les courageux qui ont lu cet édito jusqu’au bout, je vous annonce à vous (et pas aux autres, tant pis pour eux), qu’une nouvelle version de votre site préféré est en cours de finalisation.

Vous le savez, puisque vous êtes en train de le visiter.

L’intérêt de ce nouveau site (Morsure 2.0) est double :
-1- référencer correctement les articles grâce à un système de mot clé, ce qui permet de trouver un article de différentes manières (tags cloud, mot clé, rubriquage classique).
-2- vous permettre de commenter/donner votre avis sur les articles.

Ces commentaires vont demander une inscription préalable (obligatoire vu le niveau intellectuel de l’internaute moyen d’aujourd’hui, qui écrit des conneries plus vite que son ombre et aussi à cause des robots à spams qui traînent sur le web).

Cette version est une beta (c’est bêta)!

L’aspect visuel n’est pas finalisé. Autant le dire tout de suite, c’est très laid ! Alors si un artiste parmi vous a envie de me faire des propositions de maquette graphique, qu’il n’hésite pas.

Il manque des contenus ! Ceux écrit par les rédacteurs de morsure (ancienne version). Je vais essayer de vous contacter asap pour vous créer un accès spécial.

Sinon, un certain nombre de contenus (notamment sur les “[vrais vampyres->rub10]” vont être mis en zone privée. Il sera donc nécessaire de s’inscrire pour y parvenir.
Cette zone privée accueillera également tous les contenus pour “adultes”. Mais je vous en reparlerais à ce moment là.

Alors si vous voulez participer à cette grande encyclopédie vampirique, n’hésitez pas à devenir Scribe. Vous publierez un article qui sera validé par un archiviste avant d’être mis en ligne.

En attendant, je vais prendre quelques vacances bien méritées, au fin fond des Asturies, dans un vieux château poussiéreux.

Retour en septembre pour la finalisation de morsure.net 2.0 et sa mise en ligne effective.

Edito pour votre prochain février dépressif

Par curiosité, j’ai regardé les statistiques sur le suicide en France [[Données issues de la statistique nationale des causes médicales de décès élaborée chaque année par le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Inserm.]].

C’est catastrophique. La première cause de mortalité chez les jeunes (12- 34 ans). Et les statistiques croissent avec l’âge (au-delà de 40, puis fortement au-delà de 70 ans).

La France est l’un des pays industrialisés les touchés par le suicide avec plus de 10 !<000 décès enregistrés chaque année. Et c’est le champion d’Europe du suicide. Devant ces faits établis (et aussi un certain nombre de mails de mes chers et adorés lecteurs de morsure.net), je me suis demandé pourquoi les gens voulaient se suicider et surtout comment je pouvais faire pour empêcher ça. Pas empêcher qu’ils se suicident, ce serait présomptueux (et puis, ils sont grands, qu’ils se démerdent), non, pour empêcher qu’ils aient envie de se suicider.
Car la solution de ce problème est évidente, si on enlève son envie de se suicider, on ne se suicide plus… Alors j’ai regardé ce qui me donnait, à moi, envie de me suicider (à part les émissions de Cauet, mais j’ai vite compris que jeter ma télé m’empêchait de les regarder).

Et bizarrement, ce vague à l’âme qui me prenait les tripes et m’offrait de moins en moins d’alternatives à ma vie, jusqu’à ne m’en laisser qu’une (d’altenative) se produisait en majorité en février. En y regardant de plus près, j’ai vu que février était dangereux, c’était le mois vampire…

Le mois vampire

Février est un sale mois. On peut même dire un mois de merde. Depuis le solstice d’hiver (Yule), la morosité s’accroît jusqu’à fin mars. Jusqu’à l’équinoxe de Printemps pour être exact. Puis ça va un peu mieux. Mais en attendant Ostara ou Shunbun no Hi (chez les japonais), ou encore: Alban Eiler, Eostre ou le Festival des Arbres (chez les Celtes), en attendant ces fêtes qui nous permettent de garde l’espoir d’une saison plus sympa, c’est la dèche.

Nos forces (que l’on croyait ressourcées depuis les fêtes de Noël et du nouvel an, sont déjà toutes épuisées. Le quotidien vous bouffe. L’hiver fait son œuvre, lentement, sûrement. Un travail de sape méticuleux qui n’épargne rien, ni vos physiques de rêve (qui se transforment en tas de gras cachés sous des vêtements informes), ni vos intelligences supérieures (qui se mettent en pause et répondent aux abonnés absents), ni vos sensibilités exacerbées (qui deviennent douloureuses à force de vous ronger l’âme).

Bref, l’immonde mois de février vous suce, vous avale votre vie et vous transforme en zombis (déjà que c’était mal barré, faute à Cauet).

Suicidons nous tristement plutôt qu’attendre le printemps
Comment s’étonner que les gens décident de se suicider alors ?
Dans ce mois de merde où tout vos contemporains vous font la gueule, où la crise économique ne s’arrange pas, où zaKoZi n’arrête pas d’aboyer, où vos profs vous disent que la route est longue et de toutes façons vous n’avez aucun avenir, où le ciel est triste, où votre vie sexuelle ne rime à rien et où votre vie sentimentale ne rime avec rien…
Alors pourquoi ne pas se tirer une balle ? Pourquoi ne pas ouvrir le gaz avant d’allumer une dernière cigarette, pourquoi ne pas sauter par la fenêtre, pourquoi ne pas avaler une boite de cachetons dégueus, pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

Parce que je vous écris de ce mois de juillet.

Juillet, le mois de la niaiserie sympathique

Quel mois que ce mois de Juillet où les filles sont belles (même les moches), ou les garçons sont beaux (même les cons), où Paris respire (malgré sa pollution omniprésente), où les gens sont cools et sourient comme ça, pour rien, où l’on préfère boire une bière à la terrasse d’un café que d’allumer la tv pour sa dose quotidienne de conneries.
Bref, je vous écris de ce mois de juillet où tout va bien. Où l’on s’en fout si petite crotte gagne les élections, si on a plus de boulot l’année prochaine, si la France se casse la gueule et si la violence gronde dans les endroits sans soleil.

Smile, nique, fleurs, soleil, tube de l’été, amourettes de la plage, tongs, crème solaire, histoires sans importance et cool attitude. C’est ça juillet !

Ce positivisme écoeurant de juillet est tout aussi malsain que le négativisme gerbeux de février. Cela ne prouve qu’une chose, c’est que l’être humain a un tout petit cerveau, nettement moins utile que celui d’un arbre.

Redécouvrons le cycle de la nature

L’être humain obéit à des cycles, aux cycles millénaires de la nature.
Pour ceux qui n’ont jamais vu la nature (à part le square des mirabelles, où 4 arbres rachitiques se font la gueule entourés par des grilles barbelées et surveillés par des miradors), la vie d’une année correspond à peu près à ça :
– le printemps, la naissance. A partir de l’équinoxe, (autour du 21 mars) la sève remonte dans les veines des arbres. La nature bouillonne et créer de la vie. Jeunesse qui croît, lentement d’abord et puis de plus en plus vite. Rock n’ roll.
– l’été, l’adolescence et la vigueur de la jeunesse qui se transforme en âge mur. Petit Castor deviendra grand, et il sentira le besoin de se servir de sa queue. C’est ce qui se passe à partir du 21 juin (le solstice d’été). Petit Castor a des envies de se reproduire. Les abeilles bourdonnent, les fleurs se parent de myriades de couleurs. C’est la saison de la baise et de l’activation. Car on bosse en été, Castor construit sa maison.
– l’automne, la vieillesse. Le rythme de la vie se ralentit. A partir de l’équinoxe d’automne (21 septembre), la nature va préparer sa longue hibernation. Les animaux donnent un dernier coup pour finir de constituer leurs réserves de nourriture. Heureusement, c’est la saison du vin et des feuilles mortes.
– l’hiver, la mort. Le crépuscule de l’année. A peu près aux alentours du 21 décembre (le solstice d’hiver), tout s’arrête. L’arbre se fige, nu, imitant la mort. L’animal se cache, redoutant cette dernière. Pourvu que l’hiver se termine un jour…

Voilà en gros les saisons de la nature. Vous avez vu ? Elles suivent presque exactement les cycles de la vie humaine. Sauf que après l’hiver, la nature repart, l’homme n’a pas encore réussit à le faire.

Les humains n’ont rien pigé

Comme d’habitude, des tas de civilisations, cultures, peuples ont compris, juste en observant la nature, que l’être humain se calque sur celle-ci. L’être humain est un animal, amélioré certes, mais un animal tout de même, traînant derrière lui des millénaires de comportement animal.

Mais faut-il s’en séparer ? Faut-il réduire à néant notre part animal ? Notre part de nature ?

On essaie. On se « dénaturise » le plus possible. On construit des tas de trucs électroniques ou de la fausse nature artificielle et on essaie de se couper de nos origines naturelles.

Non, c’est vrai quoi, le singe a pas inventé internet. Donc si tu as une adresse e-mail, tu n’es pas un singe ! Ah ah ah. Quelle idée !

Et puis, si on inversait les cycles naturels de l’homme, histoire de le déglinguer encore plus ?

L’hiver, la saison naturelle du repos, on va le faire bosser 8h par jour, ce con. Et l’été, la saison où on doit s’activer, on le met en vacances. On est sûr qu’il se reproduira, mais pas forcément dans les bonnes conditions, ni qu’il préparera l’automne et l’hiver prochain.

Suicide en février ? Pas forcément

Alors comment s’étonner si la plupart des humains ne passent pas l’année. Nous sommes des bêtes, même si l’administration des cons a décidé que non.

Alors comment faire pour tenir le mois de février, alors que le doute vous submerge, que l’espoir de voir un jour vos vies s’éclaircir, que les pluies boueuses salissent tout et que le froid glacial de l’hiver semble attaché à vos os ? Comment faire ?

Pour moi, une seule façon : respecter les fêtes sacrées

Si nos ancêtres (je ne dis pas pétris de sagesse, parce qu’ils devaient être aussi cons que nous, y’a pas de raison), ont créées des fêtes afin de célébrer les différentes étapes de l’année, c’est qu’il y a une raison. Nos ancêtres n’avaient pas que ça à foutre, de faire la fête. Quelle raison ? Annoncer aux autres, et s’annoncer à soi même, le passage à une autre étape de l’année, et de sa vie.

Car chaque moment important de l’année peut être fêté. Il n’y a pas que les solstices et les équinoxes, il y a aussi des fêtes étranges, qui tombent à des moments particuliers de l’année (Imbolc, Beltaine, Lugnasad, Samaïn par exemple, mais il y en a d’autres).

Ces fêtes ne sont pas que des noms. Elles ont des significations qui sont gravées dans notre nature animale.

A nous de les respecter. Nous serons plus heureux.

Alors en février, quand vous lirez cet édito (définitivement trop long, vous êtes vraiment courageux), repensez à votre année. Vérifiez si vous avez bien fêté tous ces moments, si vous les avez bien compris, dans leur sens le plus profond.

Si oui, vous devez vous sentir plein de force, malgré le froid de ce mois vampire.

Si non, ne vous étonnez pas de vous sentir raplapla, alors commencez à fêter février (Imbolc, la Chandeleur, les Lupercales, etc.), vous vous sentirez mieux.

Cyroul

Les couleurs du vampire

Vu que nous sommes en plein Midsummer, parlons pour une fois de choses très légères.
C’est vrai quoi, à la fin, mes éditos sont trop lourds et donnent toujours envie de se suicider. Alors aujourd’hui, je pose une question fondamentalement inutile : quelles sont les couleurs du vampire ?

Rouge

prideRouge sang, qui coule en laissant des traînées vermeilles. Rouge de la doublure de la cape de Dracula.
Mais aussi le rouge des lèvres pulpeuses des vampires. Un rouge irrésistible qui donne envie d’être mangé.
Red velvet lines the black box.
Car souvent le sang tire vers le noir, qui notre deuxième couleur vampirique.

Noir

Noir sont les ténèbres dans lesquelles vivent les vampires. Noir c’est tout ce qu’on voit quand on se promène dans une nuit sans lune ou au fin fond d’un caveau pas éclairé. Noir de l’ombre, noir, des orbites des crânes souriants, noir de la tombe.

Blanc

Comme la lune qui perce la nuit pour dévoiler des scènes souvent cauchemardesques. Blanc aussi comme la chemise de Dracula (qui doit utiliser homo, voir plus bas). Blanc encore comme les crocs du vampire qui dépassent de son sourire engageant.
White on white translucent black capes, Back on the rack.

Vert

Le vert de la pourriture, de la peau des goules qui hantent les cimetières en quête de sang frais. L’éclairage glauque des tombes et des vallées désertes où le mal rôde. La couleur des marécages hantés et de l‘aspic mortel qui sinue lentement et silencieusement vers vous.
Vert comme le sang des crapauds et comme le bouillon des sorcières.

Bleu

Bleu de la nuit légère. Bleu du pelage du loup qui hurle à la lune. Bleu de l’acier qui tranche ou empale. Bleu froid des yeux du guerrier ou de ceux de la vierge tremblante. Bleu de la nuit dans les films de la Hammer.

Multicolore

Toutes les couleurs du monde parce que samedi 24 c’est la Gay Pride à Paris ! Et qu’il faut savoir que chaque vampire a quelque chose de pédé en lui.

Alors joyeuse Gay Pride à tous ! Que l’alcool coule à flot, que la musique vous inonde, que la baise vous réjouisse et que les capotes vous protègent !

Si ce n’est pas un édito joyeux, ça (voir un gai édito, hum…) !

Mieux Vampyres que jamais…

A l’occasion de la sortie de Vampyres un livre de Laurent Courau sur les clans de vampyres à New York, certaines pensées viennent me chatouiller le thalamus.
Vampyres nous raconte le quotidien de ces jeunes un peu paumés, vivant dans des quartiers où Joe Star n’oserait pas mettre les pieds, et qui ont trouvé un équilibre, une voie qui leur permet de ne pas se perdre.

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La mort des avatars

Dans la vie réelle, j’adore ce principe. Une série de questions sur qui vous êtes vraiment, ce que vous aimez et détestez, etc. Le faire en public est casse-gueule. Car dévoiler vraiment qui l’on est toujours périlleux. Vos ennemis vous guettent, vos amis vous observent, et ceux que vous ne connaissez pas encore vous écoutent. On en peut donc que très peu mentir ou alors de façon subtile.

Par contre, l’hypocrisie de la transposition de ce principe sur internet me remplit de tristesse.

Car sur internet tout le monde est anonyme (ou croit l’être) grâce au pouvoir magique du pseudo. On voit ainsi des ados pré-pubères se faire passer pour des créatures de la nuit. Ou encore de jeunes coincées encore vierges s’imaginer des nuits de nymphomanes chroniques.

Un questionnaire classique :

| | Sur Internet | Dans la vie réelle |
| Pseudo | Déïdre le romantiste noir | Arthur Dugenoux |
| Age | 26 | 17 |
| Ce que j’apprécie le plus chez mes amis | Leur curiosité | J’ai pas d’amis, sinon je serais pas sur internet tout le temps |
| Mon principal défaut | Trop exigeant avec moi même | Tu parles, super lâche oui |
| Mon occupation préférée | Lire, écrire de la poésie | Jouer à ma PS2 |
| Quel serait mon plus grand malheur ? | Que la poésie disparaisse dans les rigueurs de notre société mercantile | Ne plus avoir de crédits pour envoyer des SMS sur mon portable |
| La qualité que je désire chez une femme | Gentillesse, attention, intelligence | Gros seins et qui couche tout de suite |
| Ce que je voudrais être | Chanteur de darkmetalindus ou vampire | Fonctionnaire pour ne pas me casser le cul |
| Le pays où je désirerais vivre | Au fond de L’Abysse la plus profonde que mon Esprit ait crée… | Là où ma maman me fait à manger et repasse mon linge |
| Mes auteurs favoris | Anne Rice est la meilleure | N’a lu qu’Anne Rice et des mangas… |
| Mes poètes préférés | Baudelaire parce que c’est le plus grand des poètes | N’a lu que « les fleurs du mal » à l’école |
| Mes héros dans la vie réelle | Sarah Michelle Gellard | Quelle vie réelle ? |
| Ce que je déteste par-dessus tout | Qu’on dise du mal de Marilyn Manson | Que ma mère entre dans ma chambre sans frapper |
| Le don de la nature que je voudrais avoir | Pouvoir sucer le sang | Pouvoir séduire les filles/garçons |
| Comment j’aimerais mourir | Empalé par des chasseuses de vampires | Mais je veux pas mourir avant d’avoir une relation sexuelle |
| Ma devise avant de sortir | Oh ma douce éternité, entends-tu l’appel de cette soirée ? | tu crois qu’il y a des meufs chaudes à cette teuf ? |

Le mal est fait. Et « Déïdre le romantiste noir » restera cet éternel romantique, aimant les vampires et le rock de MTV. Il le restera jusqu’au jour où Arthur Dugenoux quittera sa mère pour rentrer dans la vraie vie. Là, les obligations matérielles l’obligeront à se bouger les fesses, peut-être même qu’il se trouvera une nana. Et « Déïdre le romantiste noir » n’existera plus. Disparu dans le microcosme temporel d’internet. Il n’aura vécu que le temps de quelques posts sur un forum avant de s’éteindre à jamais.
Quelle tristesse.

C’est ainsi des milliers de pseudos qui meurent chaque jour aux quatre coins du monde. Alors, je dis : Halte au massacre des Pseudos ! !

Ces pseudos sont censés être vous. Arrêtez d’en changer tout le temps, vous allez devenir schizophrènes. Vous ne pouvez décemment vous appeler à la fois Krimson le noir, HaCkzEboY, et HotManPorn_Freddy dans la même soirée. Vous risquez vraiment d’avoir des problèmes… Etes-vous goth, hacker ou chaud de la bite ? Choisissez et assumez.

Car c’est bien ça le problème, assumer ! Dur d’assumer qui vous êtes, ce que vous aimez ou détestez. Car pour vivre dans la société, il vous faut des amis. Et vous pensez qu’en étant vous-même, vous n’aurez plus d’amis.

Idiots. C’est en étant vous-même que vous aurez de vrais amis. Et ça vous évitera de tuer de pauvres pseudos innocents qui ne vous ont rien fait.

Le pseudo Cyroul est le mien depuis bientôt 20 ans. Je n’en ai qu’un seul, alors je le garde, c’est ma propriété et celui qui veut me le piquer aura affaire à moi).

Return of the living dead cinema

bubba_ho_tepAvant-hier

C’est vrai le cinéma c’était cool. C’était l’un des seuls endroits où l’on pouvait vivre des aventures extraordinaires, découvrir des mondes lointains, côtoyer des personnages historiques, tripoter sa gonzesse/ son mec dans le noir et fuir enfin la réalité pour 1h30 d’imaginaire et d’expériences visuelles.

Hier

Et puis le cinéma s’est transformé. Il s’est intellectualisé, esthétisé, « artistisé ». Il s’est divisé en genres (auteur, hollywoodien, porno, …) et sous-genre (fantastique, science-fiction, western, comédie, drame, ethnique, série B, série Z …). ->Un genre pour un public.

Pour les masses béates et les enfants : le cinéma hollywoodien. Pour les intellos qui aiment se sentir intellos : le cinéma d’auteur. Pour les branleurs,  le cinéma porno., etc., etc.

Chaque spectateur consommait ainsi sa part de cinéma l’esprit tranquille, sachant qu’il allait voir le film qui lui correspondait le mieux.

Aujourd’hui

Mais faire 12 films pour 12 public différents, ça coûte cher. Enfin, c’est pas que ça coûte cher, mais c’est que ça rapporte pas assez. Alors, les producteurs ont eu une idée (en fait, c’est les marketeurs qui ont eu l’idée, mais vu que c’est les premiers qui paient les seconds, les seconds n’ont qu’à fermer leur gueule et dire merci).

L’idée est la suivante : et si l’on s’arrangeait pour que tous les publics différents aillent voir le même film ?

Mais comment faire ?

Simple : On se fait un max de campagne marketing (affiches, spots tv, spots radio, concours, promotion en masse, site web, etc.), on distribue des copies à tour de bras (en obligeant souvent les salles à les diffuser), et hop, on se fait des cartons d’entrées… avec de pures navets.

Double impact positif

  • tout le monde ira voir le film en s’imaginant qu’il n’y a que ça à voir
  • on empêche la diffusion d’œuvres qui n’ont pas cette capacité marketing (de toutes façons c’est leur faute, si elles n’ont pas de pognon, elles n’ont qu’à rester dans le rang et faire ce que leur dise les gros producteurs. Non, mais, qui commande, ici).

Le samedi soir, le spectateur n’ayant le choix qu’entre : Les bronzés 3 ; les bronzés 3, les bronzés 3 et Bubba Ho-tep, il préfèrera rentabiliser ses 8 euros (oui c’est cher), et faisant confiance à ses fidèles conseillers : les médias. Il foncera donc voir les nouvelles aventures des trublions pleins de pognons (ou alors il retournera chez lui regarder un film piraté, mais ça c’est un autre débat).

Résultat

La boite de production est contente. Son film de merde, réalisé avec peu d’argent lui a rapporté beaucoup. Les acteurs sont contents : on les paie très bien, et ils sont enfin des acteurs populaires (populistes aussi, tiens) donc bien payés à vie si ils prennent pas de risques. Le réalisateur est content, il s’est fait un max de blé sans se fouler. Les médias sont contents : grâce à eux, encore une fois, l’intelligence du lecteur s’est révélée : la preuve, ils font ce qu’on leur dit.

Et le spectateur est content : il a vu le même film que son voisin, il peut lui en parler le lendemain. Tout le monde a les mêmes références, l’unification parfaite de la pensée unique.

Tant pis pour les petits

Seulement, un effet de bord se fait sentir. D’excellents films diffusés par de petites boites de productions sans moyens, se retrouvent à la rue. Essayant désespérément de trouver une salle où projeter leurs espoirs, la plupart des réalisateurs, acteurs, et équipes de tournage galèrent souvent jusqu’à l’abandon.

Un exemple proche me vient à l’esprit : Bubba Ho-tep de Don Coscarelli, (on pourrait aussi parler de ce film français 13 tzameti, complètement ignoré par les médias français, et adulé à l’étranger).

En comparant les résultats d’audience, on a :

Les bronzés 3 : 3.906.694 entrées pour 950 copies (soit 4.112 spectateurs par copies), Bubba Ho-tep : 1 salle sur Paris (de 100 places) pour 4000 entrées (d’après la newsletter officielle).

Ce qui signifie qu’un film qui n’a pas fait tous les plateaux de télé, les couvertures de magazine et les 4 par 3 dans le métro depuis 2 mois, qui n’a eu la possibilité de se montrer que dans une salle seulement fait un score équivalent au plus gros box-office français.
Cela signifie que relativement parlant, les bronzés n’ont pas eu un vrai succès et que la plupart des grosses productions américaines non plus.

Et si l’on comptait le nombre de spectateurs par copies en circulation ? Et si l’on modérait ce nombre proportionnellement au nombre de plateaux télé, et nombre d’articles élogieux (par des journalistes invités gracieusement aux premières de ces mêmes films et qui souvent recopient le dossier de presse) ?
Et si l’on modérait ce résultat par le prix de la campagne de « communication » qui s’apparente plus aujourd’hui à une campagne de lavage de cerveau.

Les résultats ne seraient pas les mêmes.

Peu de critiques cinéma se sont aventurés sur cette voie du comparatif logique du succès des films. C’est regrettable. Heureusement, il y en a de plus en plus pour crier : «Regardez un film inconnu !»

Le jour où les spectateurs arrêteront de se conduire comme des consommateurs, le cinéma sera obligé de progresser. Et là ne resteront que les meilleurs films. Ceux qu’on reverra avec plaisir dans 30 ans. Certainement pas les Bronzés 3…